La décision du préfet du département du Mfoundi est réellement appliquée dans l’ensemble. Toutefois, les vendeurs déplorent les abus des forces de l’ordre.
Nous ne vendons plus de disques pornographiques ou érotiques. C’est ce qu’affirme la plupart des vendeurs à la sauvette approchés dans la zone de la poste centrale de Yaoundé. Sur les pochettes des cd exposés devant les étables, aucune trace d’une image pouvant faire allusion au sexe ou à l’érotisme. Ne dit on pas que la crainte du gendarme est le début de la sagesse ?
En effet, chaque matin, des policiers descendent sur le terrain pour contrôler le respect effectif de la décision préfectorale du 23 septembre 2008 interdisant, la production, la vente et la diffusion de cd et livres à caractère pornographique ou érotique dans le but « d’assainir les m urs ». L’activité se pratiquait au su et au vu de tous, devant les lieux de cultes, les institutions administratives ou scolaires « sans que cela ne choque personne ». Il était courant de voir des écoliers et élèves d’à peine 10ans regarder avec enthousiasme des images d’hommes et de femmes en plein ébats sexuels sur les couvertures de magazine et autre pochettes de cd.
Certes, les descentes quotidiennes des forces de l’ordre sont dissuasives mais, elles s’accompagnent de quelques dérives selons les vendeurs. Ils révèlent que les policiers saisissent toutes leurs marchandises, qu’il y ait ou non les produits prohibés. Comme ils (policiers) savent qu’on n’a plus cette marchandise, ils nous accusent de vendre des cd piratés et en profitent pour tout saisir et nous arnaquer confie un vendeur. Un autre croit savoir que comme toujours au Cameroun, les lois sont bonnes mais c’est leur application qui pose problème.
Il est cependant illusoire de croire que les revues et cd pornographiques ont complètement disparu du marché. Un vendeur révèle : Nous n’exposons plus tout simplement mais, si quelqu’un demande et qu’on estime que ce n’est pas un policier ou un gendarme, on va chercher dans le sac (magasin). Il démeure aussi la question des vidéos clubs et des câblodistributeurs qui ne se sentent pas concernés par la décision du préfet. Pourtant, ils diffusent aussi et sans contrôle, des films à caractère pornographique ou érotique. Sans oublier les cabarets ou se pratiquent le striptease
Reste à espérer que l’application de la décision de l’autorité administrative perdure dans le temps et ne connait pas un essoufflement comme c’est très souvent le cas au Cameroun