Il est le premier africain à être admis à un programme américain d’astronaute de la NASA…
Une évolution exceptionnelle
La Cameroon Professional Society a choisi le Docteur Ernest Simo pour la récompense du meilleur scientifique camerounais. Un prix qui vient consacrer l’apport et l’expertise de cet homme de science dans l’amélioration des performances technologiques modernes. Le prodige n’a pourtant pas réussi à convaincre les autorités camerounaises de son savoir-faire. Apres une maîtrise en télécommunication obtenue en Angleterre, il rentre au Cameroun de 1979 à 1980 où il occupe cumulativement les postes chef de service de transmission au ministère des PTT et professeur de télécommunications à L’école supérieure des postes et télécommunications (ESPT). En 1980, il est admis à l’université de Birmingham en Angleterre où il obtient un doctorat en génie électrique en 1983. Il est ensuite recruté par Hughes Network Systems (HNS) dans l’état du Maryland aux Etats Unis, où il participe au développement de la technologie Very Small Aperture Terminal (VSAT). Il installera le tout premier VSAT dans le monde en 1984 à Memphis, au quartier général de Federal Express. Il était alors notre client, et tout premier utilisateur mondial du système VSAT, précise-t-il dans une interview accordée au site Grioo. Apres la réussite de ce projet, il enverra une proposition et recommandera aux autorités camerounaises de s’approprier cette nouvelle technologie pour l’amélioration du réseau national des télécommunications. De 1984 à 1988, il est professeur à l’université George Washington à Washington et directeur de recherche en qualité de spécialiste en système de satellite et VSAT. Ce poste lui permettra de former de nombreux ingénieurs aux Etats Unis, au Canada, au Brésil, en Argentine, au Chili, au Venezuela, au Mexique et à Londres.
Un savoir inexploité au Cameroun
Ernest Simo est né au Cameroun en 1956 et a fréquenté l’école principale d’Ekoudou au quartier Briqueterie à Yaoundé, la capitale camerounaise. Il ira ensuite au lycée Leclerc toujours à Yaoundé où il obtient un baccalauréat série mathématiques en 1974. En 1975, il est admis à l’école polytechnique de Portsmouth en Angleterre où il obtient une licence en génie électrique en 1978. En 1979, il obtient une maîtrise à l’université d’Essex en Angleterre avec, comme spécialité, les télécommunications par satellite. Son expertise l’a amené à effectuer d’importantes contributions dans le domaine des technologies appliquées aux systèmes satellite, le Code Division Multiple Access (CDMA) appliqué aux systèmes cellulaires et les sciences de l’information et des télécommunications. L’apothéose de son évolution, il la vit lorsqu’il réussit à être retenu dans le programme des astronautes de la Nasa. Il deviendra alors le tout premier africain à intégrer la célèbre institution d’astronomie américaine. Malgré son succès international, il reste proche de son continent et de son pays d’origine. Il y a quelques années, il a entrepris des travaux portant sur les télécommunications et les technologies de l’information en Afrique. En ce moment-là, il affirmait que les africains de la diaspora devaient redoubler d’effort pour contribuer au développement du continent, malgré les obstacles parfois énormes qui existent sur le terrain. Le fait que son nom ne soit pas mentionné dans les programmes d’investissement et de développement des NTIC au Cameroun reste une surprise. Le 31 juillet prochain, il recevra son prix lors de la grande soirée de Baltimore organisée par la Cameroon Professional Society.