Le ministère des Finances vient de divulguer un calendrier indicatif dans ce sens
Quatre émissions
Ce calendrier prévoit quatre émissions de 5 milliards de FCFA chacune, soit au total 20 milliards à lever durant ce trimestre. Soit, deux émissions sont prévues au mois d’août et deux autres en septembre. Les souscripteurs à cette nouvelle émission de bons du Trésor assimilables (BTA), prévient Alamine Ousmane Mey, commenceront à être remboursés à partir de février 2013, jusqu’en septembre de la même année. Cette nouvelle émission, indique le Minfi, vise à combler le déficit de trésorerie identifié sur la période juillet-septembre 2012. Et pour la deuxième fois, l’Etat a renouvelé l’échéance de 52 semaines. Deux opérations sur les quatre prévues sont concernées. Il s’agit notamment de celles du 29 août et du 26 septembre prochains. Les deux autres courent sur 26 semaines. « Les maturités sont déterminées en fonction du besoin ou du projet à financer. Il faudrait s’assurer qu’à la date fixée pour l’échéance, on puisse rembourser et que le projet ayant bénéficié du crédit obtenu contribue également lors de l’acquittement », explique le chef de division de la Trésorerie au Minfi. « Le budget-programme ne met pas à mal les BTA car c’est un mécanisme de financement qui permet de répondre à un besoin ciblé sur une période. Avec les BTA sur 13 semaines, le taux est de 2,04%. Ceux émis sur 26 semaines ont un taux compris entre 2,14 et 2,15% tandis que, pour la nouvelle maturité que nous avons testée lors du deuxième trimestre, on a eu un taux moyen de 2,4%. Ces taux sont tous bénéfiques, comparés à ceux pratiqués par la Banque des Etats de l’Afrique centrale », déroule Léonard Kobou Djongue.
3e opération de l’Etat
C’est la troisième opération lancée par l’Etat depuis le début de l’année en cours. La dernière en date a été lancée en mai 2012, au compte du second trimestre et elle a permis de collecter 35 milliards. Quant à la première, elle a été lancée au premier trimestre et a rapporté 20 milliards. Entre le dernier trimestre 2011 et le deuxième trimestre 2012, l’Etat aura collecté au total 105 milliards de FCFA en BTA. Les 50 milliards de FCFA obtenus lors de la toute première émission en 2011, ont déjà été remboursés. Depuis 2010 les banques en groupements syndiqués ou sur les opérations d’émission des titres ont donné jusqu’à près de 400 milliards de FCFA à des activités garanties par l’Etat. Même si, apprend-on, le Cameroun garde de bonnes marges dans sa capacité à s’endetter, l’utilisation faite du premier emprunt, incite les investisseurs à la prudence. Au total le gouvernement devrait pouvoir mobiliser 285 milliards en recourant à ses partenaires du secteur privé. L’idée n’est plus de compter uniquement sur les banques justement. Et les banquiers n’y trouvent aucun inconvénient. « Nous nous sommes rendus compte que lors des précédentes opérations, les SVT ont participé à plus de 75% et nous ne voulons que le même scénario se reproduise. Car, le souci premier est d’amener aussi les opérateurs économiques et même les individus à souscrire aussi », a précisé Louis Banga Ntolo, le directeur adjoint de la Sgbc lors de la rencontre entre le Minfi et le secteur privé du 12 avril 2012 à Douala.
Projets financés
Depuis l’exercice 2010, le trésor public se finance sur les marchés de capitaux à travers les obligations du trésor et les bons du trésor. En mai 2012, le montant émis s’élevait à 270 milliards Fcfa, dont 200 milliards d’obligations du trésor levés en décembre 2010 sur le marché financier national à un taux de 5,6% net pour une maturité de 5 ans, et 70 milliards de bons du trésor sur le marché régional des titres publics à souscription libre émis par adjudication des Etats de la Cemac. L’opération régionale a justement concerné uniquement les SVT, les spécialistes en valeur du trésor. «Ce sont ces banques, ou leurs clients, qui pouvaient souscrire pour leur propre compte ou pour celui de leurs clients. S’agissant des obligations du trésor, la première tranche des intérêts, d’une valeur de 11,2 milliards de Fcfa a été payée aux obligataires le 29 décembre 2011», a souligné le Minfi. Sur les 200 milliards récoltés lors du premier emprunt, 59 ont été affectés au projet de Memve’ele, 24 milliards au projet de Lom Pangar. Ce sont les deux plus gros montants. Viennent ensuite Camair-Co et le port en eau profonde de Kribi, avec respectivement 22 et 21 milliards. Au total, informe le Minfi, cet emprunt a approvisionné 14 projets. Aucune idée quant à la répartition des 55 milliards prêtés au cours des deux premiers trimestres.