Mal connu dans leur pays d’origine, le groupe fait pourtant la joie de nombreuses discothèques en France. Ils nous racontent leur histoire
Comment est né votre groupe?
Nous sommes camerounais et c’est au Cameroun que l’on s’est rencontré, on était dans la même école puis le même collège; c’est là qu’on a fait nos premiers pas ensemble dans la musique. On a pas mal été influencé par les sonorités hip hop américaines mais notre base (les percussions) est souvent très afro. Le groupe est donc né à Yaoundé sur les bancs de Fustel De Coulanges, il s’appelait alors K2SC mais une fois arrivés en France (initialement pour poursuivre nos études) on a changé de nom car l’effectif s’est amoindri entre temps. Ici on a continué tous les deux et on s’est servi des seuls outils qu’on avait: nos ordinateurs et internet, de fil en aiguille, on s’est fait un petit nom et on a pu trouver un label et une maison d’édition.
L’un d’entre vous est le fils d’un des membres du groupe de chanteurs camerounais « les têtes brûlées » , mais si on s’en tient à ce qu’on suit sur les clips vidéo, cela n’a rien à voir avec le Bikutsi dur et pur du grand Zanzibar, alors avez-vous voulu suivre votre propre chemin?
On pense vraiment que dans le monde dans lequel on vit le mélange a une place importante. C’est pourquoi on essaie de faire un melting pot de tout ce qu’on apprécie musicalement et artistiquement, mais il est évident que l’on reviendra à des bases, mais toujours à notre sauce.
Votre premier album est sorti chez Universal et vous faites le Buzz en France; comment est-ce qu’on se sent en ce moment-là?
C’est une belle étape mais c’est aussi le début du combat donc on donne juste le meilleur pour que l’album nous plaise et plaise au public, on n’a pas de pression parce qu’on fait ce qu’on aime.
Pour de nombreuses personnes qui ont écouté vos chansons, votre style est difficile à classer, ce qui d’ailleurs confirme votre nom ET pour « extraterrestre », qu’est-ce qui vous inspire?
Notre principale inspiration c’est la vie, on aime beaucoup observer et ce qu’on voit, entend, pense, ressent, c’est ce qu’on essaie de retranscrire dans notre musique
On ne vous connait pas beaucoup au Cameroun, votre pays d’origine, y avez-vous prévu des promos? Le public de ce pays vous intéresse-t-il?
Bien sûr, le public camerounais nous intéresse notre coeur est et restera toujours au Cameroun. Maintenant c’est en travaillant encore plus que l’on arrivera à se faire un nom là-bas et dans le reste du monde. On est ouvert à l’idée de revenir au pays, d’ailleurs sur les réseaux sociaux on parle avec des jeunes camerounais (et d’autres pays d’Afrique) qui veulent se lancer dans la musique, pour l’instant on ne peut aider qu’avec de modestes conseils mais on espère que plus tard on pourra leur donner un vrai coup de pouce et une vraie motivation. Il est évident que le Cameroun nous manque. Nos parents y sont, beaucoup de nos amis aussi et des membres de nos familles sont enterrés là-bas.
Dans vos clips, parfois vous êtes vêtus chic et parfois complètement « différents », quels messages souhaitez-vous passer? notamment dans une Afrique où la jeunesse n’a plus de repère. Doit-on voir dans votre style un message du genre « lever vous et réinventez-vous »?
Le message c’est « fait ce que tu as envie de faire comme tu as envie de le faire ». On prend ce qui nous plait et on le met à notre sauce et le lendemain ça peut être totalement différent on essaie d’être nos propres modèles inspirés par tout ce qu’on aime, si la jeunesse n’a plus de repère qu’elle parte de ses racines et qu’elle se crée ses propres repères.