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Exportation du café: le Cameroun veut redevenir le privilégié de l’Italie

Malgré une baisse de production de l'ordre de 27,26% durant la campagne 2014-2015, les acteurs de la filière ambitionnent d'aller…

Malgré une baisse de production de l’ordre de 27,26% durant la campagne 2014-2015, les acteurs de la filière ambitionnent d’aller à la conquête des marchés de consommation internationaux

Le Cameroun a exporté selon les estimations officielles 23.865,933 tonnes de fèves de café lors de la campagne 2014-2015, une production en baisse de 27,26% comparée à celle de la saison précédente, mais qui n’a pas d’effet sur l’ambition fixée par les dirigeants de la filière d’aller à la conquête des marchés de consommation internationaux au rang desquels celui de l’Italie.

Autrefois l’un des producteurs les plus importants d’Afrique avec une production ayant franchi un pic plus jamais réalisé de 186.000 tonnes de fèves en 1990, ce qui en faisait le troisième producteur du continent, ce pays d’Afrique Centrale se classait alors comme l’un des plus grands fournisseurs de l’Italie, grand marché de consommation d’Europe.

« Pendant longtemps, l’Italie, notamment le district industriel de Trieste, était la première destination de notre café. Aujourd’hui, c’est la cinquième ou la sixième. Notre production est assez insuffisante, alors que notre café est recherché et très apprécié des consommateurs mondiaux », ressasse Omer Gatien Maledy, secrétaire exécutif du Conseil interprofessionnel du cacao et du café (CICC).

Plusieurs facteurs expliquent la baisse de performance déplorée, parmi lesquels le vieillissement du verger et des producteurs dont l’âge moyen est situé au-dessus de 55 ans, le difficile accès de ces planteurs aux financements et aux intrants de qualité, d’où une tendance à la désaffection accentuée en ce moment par une baisse des prix.

Dans l’optique de relance de la filière, le CICC a mis sur pied en 2012 le programme « New Generation » qui vise le rajeunissement de la force de production à travers l’installation effective des jeunes dans cette culture, pour un objectif de relève de la production à 160.000 tonnes de fèves de café l’an en moyenne à l’horizon 2020.

Avec ce projet, l’interprofession entend relever aussi le défi de l’amélioration de la productivité et de la reconquête des marchés d’exportation par un café de qualité.

En dépit des mauvais résultats de la campagne 2014-2015, cette ambition a été démontrée lors de la grande Exposition universelle de 2015 à Milan, en Italie, où le CICC s’est illustré par une participation jugée appréciable au sein de la délégation des opérateurs économiques camerounais, sous la houlette du ministre du Commerce, Louis Magloire Mbarga Atangana.

D’après un bilan présenté au public lundi à Yaoundé, la tenue d’une mission économique des opérateurs de la filière café a constitué l’un des principaux événements de cette expédition entre le 11 et le 20 septembre.

Le 22 octobre, un forum économique avait aussi mobilisé plus de 300 participantscamerounais et italiens dont des jeunes Camerounais poursuivant leurs études en Italie et désireux de rentrer au pays pour investir dans la caféiculture, à en croire les explications fournies par le secrétaire exécutif du CICC, en présence du ministre du Commerce et de l’ambassadeur d’Italie au Cameroun, Samuela Isopi.

Selon Omer Gatien Maledy, les objectifs visés par cette participation ont été atteints en ce sens que de nombreux contacts d’affaires ont été noués entre opérateurs de la filière café camerounaise et investisseurs italiens et des perspectives de partenariats pour la réalisation de projets d’investissements esquissées.
Plus important aussi, la diaspora camerounaise conviée aux événements organisés a marqué son adhésion au programme « New Generation », a en outre témoigné M. Maledy, citant « sept à huit projets reçus par le CICC » à ce jour dans cette optique.

Depuis 2013, le CICC organise dans diverses villes du Cameroun dont Yaoundé avec l’appui de l’Organisation internationale du cacao et du café (ICCO), des journées de promotion du café sous le nom de « Festi coffee » et semblable à celles consacrées depuis l’année précédente au cacao, sous l’appellation aussi de « Festi cacao ».

La prochaine édition de cette manifestation est programmée du b 5 au 7 mai prochain. Pour la première fois, une délégation d’opérateurs économiques italiens y prendra part, a annoncé l’ambassadeur d’Italie au Cameroun.

« Le Cameroun dispose de matières premières précieuses dont le cacao et le café, de ressources stratégiques avec des ressources humaines de qualité », mais à l’Exposition universelle de Milan le pays « se présentait comme une surprise. Ce n’est pas un pays qui est bien connu. Ses opportunités ne sont pas connues », a observé Samuela Isopi.

Pour combler ce déficit de communication, le ministère du Commerce a entrepris depuis plus de cinq ans l’organisation dans différents pays des journées économiques et commerciales du Cameroun.
L’une des retombées de cette opération réside dans le fait d’avoir attiré des investisseurs marocains par exemple pour la construction d’une usine de fabrication du chocolat pour permettre l’augmentation de transformation locale du cacao, encore pour l’heure très faible, l’essentiel de la production étant exporté à l’état brut.

L’un de ses principaux partenaires étrangers, l’Italie, en plus du cacao (pour lequel une usine italienne de fabrication du chocolat est aussi implantée depuis une dizaine d’années à Yaoundé) et café, se ravitaille au Cameroun en bois et en hydrocarbures. Des investisseurs de ce pays européen y opèrent aussi dans le domaine des bâtiments et travaux publics.

Suite à la participation camerounaise à l’Exposition universelle de Milan, cette coopération est appelée à se renforcer et à se diversifier, laissent penser le ministre du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana et l’ambassadeur d’Italie Samuela Isopi.


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