Le président de l’Assemblée nationale qui prenait la parole pour l’ouverture des travaux a davantage insisté sur des aspects politique de cette session pourtant économique
Ouvrant les travaux de la session budgétaire en vue de l’adoption au Cameroun de la loi de finance 2013, le Président de l’Assemblée Nationale (PAN), Cavaye Yeguie Djibril a salué l’avènement du budget programme dans une logique devenue tradition, de soutien absolu à toute les propositions qui proviennent du gouvernement : « Les notions de planification et de programmation trouvent ici la claire résonance, et deviennent par conséquent des exigences de gestion avec au bout du compte, une perception évidente des résultats à atteindre », a indiqué le PAN. Au passage, il n’a pas manqué de faire un détour sur le contexte politique, prenant les devants sur la présidence de la république. « Pour se mettre dans l’ère du temps, nous pourrions dire que le budget programme est la forme la plus achevée des feuilles de route de nos différents départements ministériels » a expliqué Le PAN, alors que les résultats de l’évaluation de ces feuilles de routes sont encore attendus. Dans son discours, le Président de l’Assemblée Nationale a invité les députés à imprimer leurs marques en plaçant au centre des débats l’intérêt supérieur de la nation. Il les a aussi et enfin exhortés, à veiller davantage à « l’optimisation de la ressource, la pertinence des objectifs fixés, l’action publique et à ses résultats », au lieu de s’intéresser « au pourcentage d’augmentation de tel ou tel budget ».
Certains députés se disent satisfaits, de ce que le contrôle parlementaire sera plus efficace. « Non seulement l’Assemblée va contrôler l’action du gouvernement, mais il est demandé aux députés dans le cadre de chaque législature, de désigner des rapporteurs spéciaux auprès de chaque département ministériel. Donc le rôle du député a été mis en exergue », fait savoir Sali Dairou, le député RDPC du Diamaré (Maroua). Pourtant la position de certains autres députés, indique clairement, que les parlementaires auront encore du retard sur le gouvernement. « Nous espérons qu’on a pris en compte les attentes des populations camerounaises car ce sont des projet qui vont s’étaler sur au moins trois ans, et nous déplorons pour nos populations, un certain nombre de problèmes, comme celui de l’eau, de la santé et de la scolarisation », a indiqué un autre député, signe qu’il n’était pas encore au courant des contenus des différents programmes. Certains autres députés se veulent plus modérés sur les avancées et plus humbles sur la qualité du travail qui sera le leur. « Cette loi programme est difficile à mettre en uvre j’espère qu’aussi bien le gouvernement que nous les députés pourront y arriver. Mais d’ores et déjà, on constate des limites. On va accélérer le processus, on va désigner des rapporteurs spéciaux, et après cela, on devrait avoir une réelle capacité de contrôler l’action gouvernementale », s’est exprimé Jean Jacques Ekindi le député et président du Mouvement Populaire. Chez d’autres enfin, on fait jouer la profession de foi. « Au départ, le renforcement du contrôle de l’action du gouvernement a été initié et impulsé par le SDF, donc cette fois ci nous allons encore faire davantage » a expliqué Joseph Banadzem, un député du SDF. Dans le fond peu de choses ont changé. Jusqu’à l’ouverture des travaux lundi 12 novembre, les documents qui serviront de base de travail aux députés n’étaient pas encore disponibles. Un autre défi de cette session budgétaire, sera celui des délais.