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Un Fonds bleu pour protéger les écosystèmes forestiers: une promesse enfin tenue

Très souvent lorsqu'ils se réunissent aux sommets internationaux sur l'environnement et le changement climatique, les dirigeants politiques nous ont habitué…

Très souvent lorsqu’ils se réunissent aux sommets internationaux sur l’environnement et le changement climatique, les dirigeants politiques nous ont habitué à de beaux discours qui sonnent creux, de grandes déclarations de bonnes intentions auxquelles eux-mêmes n’y croient pas et de promesses mirobolantes qui n’engagent que ceux qui y croient.

L’initiative annoncée en novembre dernier lors de la COP22 à Marrakech, par le président congolais Denis Sassou-Nguesso, de créer un Fonds bleu pour le Bassin du Congo, de l’ordre de 100 millions d’euros, qui sera alimenté chaque année, n’est pas restée qu’une simple déclaration de bonnes intentions. Elle vient d’être lancée officiellement jeudi 09 mars 2017, à Oyo au nord de la République du Congo.

Pilotée par la Fondation Brazzaville – un organisme caritatif et indépendant, à but non lucratif basée aux Royaume-Uni -, cette initiative d’un Fonds bleu vise à subventionner à la fois des actions qui protègent les écosystèmes forestiers et celles qui stimulent l’économie de façon significative, en créant des possibilités d’emploi et en contribuant à lutter contre la pauvreté. Ultimement, c’est une initiative qui s’intègre parfaitement aux efforts déployés par la Communauté internationale, dans le cadre des objectifs de développement durable à l’horizon 2030.

Encore faut-il que cette initiative tienne pour longtemps. Toutefois, il est encore prématuré d’affirmer s’il s’agit d’un feu de paille ou d’une véritable volonté de la part des initiateurs, à la fois de résoudre les problèmes environnementaux et de stimuler l’économie en faveur du bien-être socio-économique des populations locales.

Mais c’est l’occasion pour nous de rappeler encore une fois de plus l’utilité et les nombreux bienfaits que la forêt en général et spécifiquement celle du Bassin du Congo – deuxième poumon écologique de la planète après l’Amazonie – rend à l’humanité toute entière. Cette forêt humide d’Afrique centrale joue un rôle important, par sa biodiversité exceptionnelle et ses écosystèmes et contribue à la régulation du climat avec la séquestration du carbone. Elle libère de l’oxygène indispensable à la vie de toute l’humanité, ce qui contribue à la diminution des émissions mondiales de gaz à effet de serre et au ralentissement du réchauffement de la planète.

De ce fait, nous bénéficions tous d’une manière ou d’une autre de services rendus par ce patrimoine naturel du Bassin du Congo et de sa diversité biologique. Par conséquent, nous devrions tous contribuer à sa préservation, pour le bien de générations actuelles et futures.

C’est pourquoi nous lançons ici un appel pressant aux gens de bonne volonté; à tous ceux qui ont à cœur le bien-être de notre planète Terre ; aux organismes nationaux, régionaux et internationaux qui s’occupent de la protection de l’environnement ; et aux pays nantis, d’apporter un appui financier, technique et organisationnel indispensable pour soutenir les efforts des pays d’Afrique centrale pour protéger et préserver les forêts du Bassin du Congo. Lesquelles  contribuent de façon significative à notre qualité de vie, préservent celle des générations futures et contribuent à la lutte contre le réchauffement climatique.

En effet, on ne le dira jamais assez que les populations d’Afrique centrale qui se privent des bénéfices financiers susceptibles d’être générés par l’exploitation forestière à grande échelle, ne reçoivent pas nécessairement une rétribution juste et équitable de la communauté internationale, du sacrifice qu’elles consentent pour le bien de l’humanité.

L’Afrique centrale est une des sous-régions les plus riches d’Afrique, qui regorge d’importantes ressources naturelles, pétrolières, de gigantesques ressources en eau potable et un potentiel important d’Hydro-électricité susceptibles d’impulser le développement du continent. Mais pour des raisons évidentes que je n’ai pas l’intention de développer ni d’analyser plus en détail, elle demeure malheureusement la sous-région qui éprouve beaucoup de difficulté d’attractivité et d’absorption d’appuis techniques et financiers extérieurs, comparativement aux autres sous-régions du continent.

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