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Heureux dénouement dans l’affaire des 2 filles camerounaises retenues à Chypre

Le couple Chesnel, qui vit à Angers, a pu revoir ses filles camerounaises tombées entre les mains d'un escroc Ils…

Le couple Chesnel, qui vit à Angers, a pu revoir ses filles camerounaises tombées entre les mains d’un escroc

Ils ont passé leur 5e anniversaire de mariage à Chypre
Je ne peux pas décrire l’épreuve nous avons traversé pendant toutes ces années, a déclaré Marie Chesnel. On n’imagine pas ce que c’est de penser qu’on ne reverra plus ses enfants…

Il est 8 h, samedi matin, à Chypre. Des larmes de joie coulent sur les joues de la mère et la fille. L’Angevine Marie Chesnel est à peine sortie de la voiture que sa fille Babette, 17 ans, se précipite vers elle. Un an, déjà, qu’elles ne s’étaient pas revues. Derrière elle, sa soeur Murielle, 16 ans, sourit puis se jette dans les bras de son beau-père. La famille est réunie au grand complet, dans cette banlieue proche de Nicosie. Un beau cadeau pour le 5e anniversaire de mariage de ce couple angevin.

20 000 € pour un transfert
Après avoir dû fuir le Cameroun en 2003, Marie Chesnel avait tenté de faire venir ses filles camerounaises en France à plusieurs reprises. Mais impossible d’obtenir un visa. La justice française ayant un doute sur l’authenticité des actes de naissance des enfants. La mère avait alors décidé de faire appel à un homme qui se présentait comme un évêque orthodoxe oriental. Il lui assure pouvoir prendre des dispositions pour que les filles séjournent en France avec des visas d’étudiantes de deux ans. Mais tout cela a un coût : les billets, les papiers et les services pour envoyer les deux filles en France, avec un adulte pour les accompagner. « Au total, nous avons payé 20 000€!»

Séquestrées puis relâchées
Un grain de sable dans la belle mécanique. Pendant le « transfert », Babette et Murielle se retrouvent à Chypre après avoir transité par l’Éthiopie. Séquestrées à Nicosie par un membre soupçonné d’un réseau de contrebande! Au bout de trois mois, et après de nombreux SMS menaçants adressés aux parents, le ravisseur prend peur, après la publication d’un article dans Ouest-France, puis dans le Cyprus mail. Il laisse partir Babette et Murielle. Emprisonné puis libéré sous caution, le ravisseur est aujourd’hui mis en examen pour trafic de migrants. « Chez lui, nous n’avons pas été maltraitées, mais nous avons eu très peur », confient les filles.

Logées dans un lieu tenu secret
Babette et Murielle sont aujourd’hui placées dans une famille d’accueil, dont le lieu est tenu secret par les autorités chypriotes. Pour le moment, il n’est pas possible, pour les deux adolescentes, d’entrer en France : elles sont de nationalité camerounaise. « Nous n’avons pas fait de demande de visa au consulat de France dans l’immédiat, car nous avons eu peur qu’on renvoie nos filles au Cameroun, explique Marie. Or, elles n’ont plus personne là-bas… » Alors le Cyprus mail s’est battu pour faire venir le couple angevin à Chypre. Il a demandé au ministre de l’Intérieur chypriote d’exercer son pouvoir discrétionnaire pour délivrer un visa à Marie et René. Par ailleurs, c’est un lecteur du quotidien chypriote qui a payé le billet de Marie !

Tests ADN
Ce lundi, à Nicosie, Marie devrait passer des tests ADN et confronter le marqueur génétique avec celui de ses filles. Les résultats seront connus sous quinze jours. En cas de test positif, l’État français pourra-t-il encore s’opposer au regroupement familial? Le gouvernement chypriote souhaite en tout cas que les deux adolescentes puissent être réunies avec leurs parents à Angers. Une conférence de presse aura lieu, ce lundi, à Nicosie.

Les Angevins René et Marie Chesnel avec les deux adolescentes séquestrées à Nicosie, ce week-end à Chypre.
www.ouest-france.fr)/n

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