Ce vendredi, jour de commémoration de l’accession de l’actuel président à la magistrature suprême, les quotidiens se focalisent sur le bilan de ses trente-trois années à la tête du Cameroun
«Le Renouveau a 33 ans», titre le quotidien Cameroon Tribune qui consacre un dossier spécial au sujet.
«Cet événement aurait dû être célébré en grande pompe. Malheureusement, comme l’année dernière, il intervient dans un contexte marqué par la guerre, plus précisément les attaques répétées de la secte islamiste Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord. Et au lendemain du deuil national consécutif à la mort de nombreux Camerounais lors du pèlerinage à la Mecque», écrit le journal.
«Doit-on encore croire au Renouveau?», s’exclame Mutations qui, à l’occasion, a donné la parole à un député de l’opposition (Jean Michel Nintcheu) et un philosophe (Hubert Mono Ndzana) proche du pouvoir.
«L’histoire du Cameroun retiendra que le 6 novembre 1982 est le jour où la malédiction s’est abattue sur le pays», analyse le premier cité.
Pour le second, il est urgent de mettre fin au «milliardisme» peu crédible des fonctionnaires pour laisser quelques chances d’épanouissement au développement du Cameroun.
Pour The Guardian Post, on est effectivement bien loin des promesses de «rigueur et moralisation», du serment de bonne gestion de la chose publique ainsi que de développement équitable, alors qu’au même moment les régions anglophones du pays sont en régression sur tous les plans.
«Pas vraiment de quoi pavoiser», renchérit Le Quotidien de l’Economie qui constate que les inégalités se sont accrues et le nombre de pauvres est passé de 7,1 millions en 2007 à 8,1 millions de nécessiteux l’année dernière pour un pays de 22 millions d’âmes.
«33 ans, et après?», s’interroge Le Jour qui, après avoir dressé le même «bilan peu flatteur» de Paul Biya aux affaires, jette un regard à la fois prospectif et pessimiste sur l’avenir d’un «pays gangrené par la corruption et les détournements de derniers publics».
Le Soir analyse que cet anniversaire qui coïncide avec les opérations de renouvellement des organes de base du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), intervient également dans un contexte où le tribalisme s’étend à toutes les strates du système.