Les fonds serviront au refinancement de la Société nationale de raffinage (Sonara), au financement partiel du plan d’urgence triennal et d’autres projets
L’Etat camerounais va souscrire à de nouvelles dettes, de l’ordre de 893,5 milliards de F CFA, auprès des banques pour le refinancement de la Société nationale de raffinage (Sonara), le financement partiel du plan d’urgence triennal et «certains projets de développement». C’est la quintessence de deux décrets publiés le 06 février dernier par le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya.
Dans le premier de ces décrets, le ministre des Finances est habilité à signer avec la Standard Chartered Bank Cameroon et la Société générale Paris une lettre de mandat pour lever un financement de près de 750 milliards de F CFA (1,5 million de dollars US). Ces ressources sont destinées : «au refinancement de la Sonara, au financement des projets de construction de deux axes routiers de désenclavement dans chaque région, de créations d’agropoles et de 120.000 hectares de périmètre hydroagricole, de construction de grands marchés de ravitaillement en denrées, de construction et d’aménagement des ouvrages de retenue d’eau dans les régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord, ainsi qu’à l’appui aux agro-industriels et à la mise en uvre de certains projets de développement».
Ce décret abroge un précédent, signé le 10 décembre 2014, et qui autorisait la Standard Chartered Bank Cameroon à lever 300 milliards de F CFA pour le financement partiel du plan d’urgence pour l’accélération de la croissance du Cameroun.
Le second décret publié le 06 février habilite le ministre des Finances à signer avec une syndication de banques avec pour arrangeurs BGFI Bank Cameroun, Société Générale Cameroun et Afriland First Bank Cameroun, une «convention de crédit relais» d’un montant de 143,5 milliards de F CFA pour le «refinancement de la Société nationale de raffinage (Sonara)».
Ces fonds, une fois levés, devraient apporter une énorme bouffée d’air à la Sonara, qui se trouve dans une situation «préoccupante» depuis quelques années, comme eut à le relever le porte-parole du gouvernement camerounais au lendemain de l’augmentation des prix à la pompe, le 1er juillet 2014.
La société mène actuellement un projet d’extension et de modernisation de ses installations, dont le coût de la seconde phase des travaux est évalué à 350 milliards de F CFA. En 2014, la Sonara devait à ses partenaires et autres fournisseurs des crédits de l’ordre de 550 milliards de F CFA tandis que l’Etat avait du mal à lui rembourser des créances de l’ordre de 300 milliards de F CFA.
Cette situation, avait amené l’entreprise à réduire sa production occasionnant du coup un recours plus important à l’importation des produits pétroliers finis. Avec un nouveau matériel technologique, la Sonara, qui ne raffine pour l’instant que les bruts légers, pourrait traiter les bruts lourds qui caractérisent la majorité de la production pétrolière camerounaise.