De nombreuses manifestations sont prévues à travers le pays, principalement à l’initiative des militants du RDPC
Acclamé par tous au début
Ce vendredi 06 novembre représente le 27ème anniversaire du jour où Paul Biya, l’actuel président du Cameroun, prêtait serment pour son accession à la magistrature suprême. De nombreuses manifestations sont organisées à travers le pays, principalement par les militants du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC). Selon l’histoire socio politique du Cameroun, lorsque le président Ahidjo démissionne en 1982, c’est par logique de la constitution d’alors que le Paul Biya lui succède. Ahidjo qui laissait le pouvoir après 22 ans d’exercice, laissait aussi un peuple camerounais soulagé. Les lois successives sur la répression avait fait naitre une crainte profonde dans la population dans un contexte où les questions d’ordre public étaient fortement marqués. Pour de nombreux observateurs, 22 ans après il était temps. Mais l’inquiétude subsistait quant à la situation économique à venir.
Des promesses politiques tenues
Lorsqu’il accède au pouvoir, Biya s’était dit résolu à bâtir le pays sur des bases solides. Une chose demeure constante, tant dans sa politique étrangère que sur la gestion des crises internationales, le président Biya a rarement favorisé la confrontation et l’usage de la force. Des observateurs peuvent relever le durcissement du régime entre 1989 et 1992, période durant laquelle partout en Afrique les populations ont revendiqué plus de libertés et des droits de participation à la gestion des affaires du pays. Biya fait appel à Jean Fochivé qui avait été le principal acteur de la répression du maquis, pendant les périodes de troubles politiques des années 70. Durant la période des villes mortes au c ur de ces revendications sociopolitiques, de nombreux historiens parlent de près de 300 morts. On peut aussi relever les manifestations récentes de février 2008, pour la faim. Mais dans l’ensemble et au regard de la situation qui entoure le Cameroun, les observateurs sont unanimes sur le fait que le président Biya aura uvré toujours pour la résolution pacifique des conflits. La démocratie reste à parfaire, les questions d’unité nationale à redéfinir, mais de réels progrès ont été effectués sur le plans des libertés, expression, association, et autres formes de libertés.
Un héritage économique prospère reçu
C’est au plan économique que les avis sont fortement partagés. Un fait demeure pourtant constant sur la question, de nombreuses personnes âgées regrettent l’époque Ahidjo et pour les plus jeunes la majorité n’a connu que la récession. Lorsque Biya prend la tête du pays l’économie est stable et le Cameroun figure au rang des pays à forts potentiel. Les structures de soutien à l’investissement national sont solides, notamment à travers la Société Nationale d’investissement (SNI). Aussi présents les structures de soutien aux petites entreprises et au développent rural à travers principalement le Centre d’Assistance aux Petites et Moyenne Entreprises (CAPME), le Fonds National de Développement Rural (FONADER), la Banque Camerounaise de développement (BCD) et le Fonds de Garantie aux Petites et moyennes Entreprises (FOGAPE). Au plan agricole, de nombreuses structures existent-elles aussi et fonctionnent autour du projet global de révolution verte. Le tissu industriel lui aussi est très solide.
Dégradation de la situation économique sous Biya
27 ans après, la situation économique s’est véritablement dégradée. Si la conjoncture économique internationale ne lui a pas été favorable, la nécessité de concilier des intérêts parfois inconnus des camerounais l’ont parfois amené à faire des choix économiques qui aujourd’hui pèsent négativement sur le Cameroun. Les spécialistes des dossiers obscures disent que ces choix ont été influencés par des réseaux qui dans l’ombre tirent les ficelles. En 1988 déjà, il dénonçait les corruptions et abus de toutes sortes auxquels se livraient les membres de son parti. Deux ans plus tard il a fait face aux revendications sociales pour le multipartisme, et 4 ans après, il échappait à un coup d’Etat.
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Paul Biya |
Selon des chiffres officiels rendus publics par le ministère en charge du conseil supérieur de l’Etat, ce sont près de deux mille milliards qui ont été détournés des caisses publiques et l’enquête est en cours. La pauvreté et la misère demeurent la réalité quotidienne de nombreuses familles camerounaises. Pourtant Paul Biya demande encore le soutien de son peuple.
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Paul Biya |
Les camerounais pourront apprécier.