Selon des sources policières camerounaises, citées par une agence de presse, les ravisseurs qui ont sévi vendredi dans cette région ont traversé la frontière
« Nous avons la quasi-certitude que les 10 Chinois ont été kidnappés et conduits au Nigeria. Nous n’avons aucune nouvelle d’eux », a expliqué sous couvert d’anonymat un commissaire de police basé dans la région.
« Les recherches se poursuivent (au Cameroun), mais je ne vois pas à quoi elles vont aboutir, sauf à rassembler quelques bribes d’information, dès lors que les ravisseurs ont quitté notre territoire », a-t-il ajouté.
D’après lui, « tous les hélicoptères avec lesquels on aurait pu survoler la zone de l’attaque sont à Yaoundé pour le défilé du 20 mai », jour de la fête nationale du Cameroun. « Le BIR (Bataillon d’intervention rapide, unité d’élite de l’armée camerounaise) dispose notamment de blindés et d’autres matériels susceptibles de contrer une attaque » Boko Haram, « mais ces moyens logistiques sont en permanence à Yaoundé », a-t-il également déploré.
Selon des sources concordantes, des islamistes de Boko Haram ont attaqué dans la nuit de vendredi à samedi le site d’une entreprise de construction chinoise dans l’extrême-nord du Cameroun, et ont kidnappé dix travailleurs chinois. Un militaire a été tué lorsque l’armée camerounaise a riposté, selon une source policière de la région.
L’attaque s’est produite juste avant un sommet à Paris, à l’issue duquel cinq chefs d’Etat africains ont adopté samedi, avec le soutien des Occidentaux, un plan de « guerre » contre le groupe armé Boko Haram, qualifié de « menace majeure » pour la stabilité de la région.
Le plan adopté lors de ce sommet de Paris prévoit notamment une « mise en commun des services de renseignement » et des « patrouilles coordonnées, ce qui n’était pas le cas, entre les pays limitrophes (du Nigeria) », a détaillé le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius. La France s’est dite prête à aider la Chine à retrouver ses ressortissants, a assuré dimanche à Pékin Laurent Fabius.