Le troisième opérateur de téléphonie mobile aura exploité la technologie juste pendant trois mois, au lieu de deux ans, à cause du retard au lancement de ses activités.
L’exclusivité de la 3G accordée à Viettel, qui opère au Cameroun sous la marque commerciale Nexttel, sera révolue à compter du 14 décembre 2014. Le ministre des Postes et télécommunications, Jean-Pierre Biyiti Bi-Essam, l’a rappelé hier à la radio publique nationale, au cours de l’émission «Dimanche midi».
Viettel Cameroon avait acquis la troisième licence de téléphonie mobile avec une exclusivité sur la 3G pendant deux ans, initialement du 14 décembre 2012 au 14 décembre 2014. L’entreprise aura donc exploité cette technologie juste sur une durée de trois mois étant donné que ses activités ont officiellement été lancées le 18 septembre dernier.
L’exclusivité accordée à Viettel avait pour objectif de lui donner «quelques avantages compétitifs décisifs» face à des opérateurs installés au Cameroun depuis 15 ans, a souligné le ministre lors de son intervention. Même si Nexttel n’a pas utilisé la licence durant les deux années convenues, il n’y aura pas de nouveau délai assure le Minpostel. «Ils ont eu des problèmes de mise en place du réseau ; ils ont eu des problèmes de conflits internes ; ils ont eu tout un tas de problèmes. Mais nous ne sommes pas comptables des problèmes qu’ils ont eu. Ils ont parié: « En un an, nous allons mettre en place le réseau » et après cette phase, exploiter exclusivement la 3G pendant un an ».
«Dans la cour des télécommunications, il n’y aura pas d’enfant gâté. Nous avons accordé pendant un temps donné un avantage de compétitivité à Nexttel. Cet avantage est révolu à compter de la date du 14 décembre 2014», précise Jean-Pierre Biyiti Bi Essam qui mentionne dans le même sillage que les licences des autres opérateurs sont en train d’être renégociées pour cette 3G.
«Nous sommes en train de renégocier les licences qui ont été accordées il y a quinze ans à MTN et à Orange. L’un et l’autre ont demandé non seulement le renouvellement des licences 2G mais ils ont également demandé qu’on leur octroie des licences 3G. Nous sommes en pleine négociation et nous allons certainement leur accorder ces licences, si nous arrivons à une négociation heureuse», asserte le ministre des Postes et télécommunications.
A côté de Nexttel, Orange et MTN Cameroon, le Cameroun devrait connaitre l’arrivée d’un nouvel opérateur dans le secteur de la téléphonie mobile. L’entreprise publique des télécommunications, Camtel, qui exploitait essentiellement la téléphonie fixe, a reçu 26 septembre dernier, la quatrième licence de téléphonie mobile. Interrogé sur la pertinence d’avoir quatre opérateurs, le Minpostel a jugé que ce n’était pas de trop pour un pays comme le Cameroun. «Quand on observe le développement au jour d’aujourd’hui, on se rend bien compte qu’il y a une corrélation entre développement des télécommunications, de l’Internet et la croissance économique. D’ailleurs, des études récentes qui ont été faites montrent qu’un taux de pénétration de plus 10 points de l’Internet équivaut à une croissance du PIB de 1,3%. Ce n’est pas négligeable, c’est important pour nous qu’il y ait beaucoup d’acteurs. Quand vous comparez le Cameroun à d’autres pays, vous allez voir qu’à gauche et à droite, il y a 5,6,7, voire 8 opérateurs. Nous sommes restés très modestes. Donc, nous avons aujourd’hui trois opérateurs de téléphonie mobile, s’il y a un quatrième, et si c’est Camtel, moi je n’y vois que des avantages», a expliqué Jean-Pierre Biyiti Bi Essam.