Remis en liberté grâce à une décision de la Cour suprême après près de huit années d’incarcération, l’ancien maire de Njombé Penja demande 17 milliards de F CFA à titre de réparations et un emploi
Paul Eric Kingué, l’ancien maire de la commune de Njombé Penja, envisage d’entamer une procédure judiciaire pour obtenir réparation du «préjudice» subi du fait de sa détention pendant près de huit années. L’ancien élu a recouvré la liberté grâce à une décision rendue par la Cour suprême du Cameroun le 16 juillet dernier, dans le procès qui l’opposait depuis 2008 à la Société des Plantations du Haut-Penja (PHP).
«Il est indiscutable que je viens de subir un préjudice. Un Etat normal ne doit même pas attendre que je vienne demander cette réparation (.) Au cas où l’Etat ne réparerait pas le préjudice qu’il m’a causé, j’userai de tous les moyens de droit et qu’on répare tout ce préjudice que j’ai subi. Ce ne sera pas une faveur. Un Etat qui est prompt à vite arrêter doit également être prompt à vite payer quand il se trompe», indique Paul Eric Kingue, dans une interview accordée au quotidien privé Mutations vendredi, 24 juillet 2015.
Le 29 août 2014, le Groupe de Travail sur la Détention Arbitraire de l’ONU avait émis un avis qualifiant la détention de l’ancien maire de Njombé Penja d’«arbitraire.»
Sur les antennes de Radio France internationale (RFI) samedi, 25 juillet, Paul Eric Kingué a indiqué qu’il évalue le montant des réparations que l’Etat devrait lui verser à 17 milliards de F CFA. Il a aussi souligné qu’il doit être réintégré dans sa position de maire ou, à défaut, lui donner un « poste équivalent ».
Cependant, il est à souligner que la Cour suprême n’a pas accordé un acquittement à Paul Erik Kingué. Comme le précise l’hebdomadaire judiciaire Kalara, dans son édition du 20 juillet dernier, La Haute juridiction a annulé la procédure d’instruction qui avait conduit le maire en prison de même que les décisions du tribunal de grande instance du Moungo à Mbanga et celle de la cour d’appel du Littoral. Même si elle a procédé à l’annulation du mandat d’incarcération pour de nombreuses irrégularités constatées dans l’instruction de son affaire, la Cour suprême a néanmoins prescrit que l’enquête judiciaire recommence à zéro là où elle a commencé, c’est-à-dire au tribunal de grande instance du Moungo à Nkongsamba (Littoral-Cameroun).
«Il n’a pas été acquitté par la Cour suprême du Cameroun comme ses proches et lui le souhaitaient», précise Kalara.