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M urs: Jean Claude Mbede bientôt libéré?

Les avocats de ce camerounais poursuivi pour pratique de l'homosexualité sont confiant et espèrent une issue favorable lors de sa…

Les avocats de ce camerounais poursuivi pour pratique de l’homosexualité sont confiant et espèrent une issue favorable lors de sa prochaine audience

Selon son collectif d’avocats, le procès de Jean-Claude Roger Mbédé, le camerounais poursuivi pour incitation à la pratique d’homosexualité, pourrait s’achever sur une note positive. Le magazine panafricain Jeune Afrique parlant de l’audience du mercredi 21 novembre, à Yaoundé a relevé le calme dans le déroulement des échanges. L’article a jugé le public plus réceptif et le procureur beaucoup moins offensif: «le public commence à comprendre que certaines règles et conventions internationales doivent être appliquées. (.) La justice camerounaise ne peut plus faire n’importe quoi », a fait savoir l’avocate suisse Saskia Ditisheim, selon des propos rapportés par le site Yagg.com. Les avocats Alice Nkom, Michel Togue et elle-même espèrent désormais une relaxe de Jean-Claude Roger Mbédé même si le procureur n’a pas retiré l’accusation. L’absence de preuves pourrait amener les juges à se prononcer en faveur du prévenu. Selon une information donnée par RFI, celui-ci a assuré que les messages qu’il a envoyés avaient pour objectif de trouver un emploi. Jean Claude Roger Mbédé 32 ans, avait été condamné fin avril 2011 par la justice camerounaise pour homosexualité, avant d’être remis en liberté le lundi 16 juillet 2012 dernier. Les circonstances de cette libération ne sont pas clairement définies, mais pour les associations de défense des minorités sexuelles, c’est une victoire. «Ce n’était pas la première demande de remise en liberté que nous avons introduite à la cour. (.) C’est un combat permanent et nous pensons que les cultures vont évoluer», avait indiqué Maitre Michel Togue, son avocat, dans une interview accordée à Radio France Internationale (RFI).

Mais même avec une issue favorable, le jeune Mbede ne sera pas à l’abri d’une autre justice, celle du peuple. L’homophobie dans le pays est réel. Les avocats de Jean Claude Mbede sont en permanence menacés de mort, ou injuriés. La libération définitive du prévenu pourrait être exceptionnel. Malgré la pression des organisations internationales pro homosexuelles, le gouvernement camerounais se refuse aujourd’hui à reconnaître la pratique comme un choix possible de la personne humaine. La société tolère encore mieux des unions entre des personnes âgées et des mineures. Des arrestations, détentions et procès d’homosexuels et de personnes soupçonnées d’être homosexuelles ont lieu fréquemment en vertu de l’article 347a du Code pénal camerounais. Mais la position des décideurs est difficile à cerner aujourd’hui. Il y a quelques années, lorsque des personnes haut placées dans l’appareil étatique avaient été citées dans une affaire d’homosexualité, l’affaire avait viré au scandale socio-politique. Evoquant le sujet, le président Biya avait fait savoir que c’était des questions relevant de la vie privée. Récemment par contre, le gouvernement camerounais avait rappelé à l’ordre l’Union Européenne. Sa représentation camerounaise avait octroyé un financement de près de deux cent millions de FCFA pour assurer la garantie des droits des homosexuels lorsqu’ils sont devant des juges ou dans les prisons. Si l’article 347a est en vigueur depuis 1972, cela fait seulement quelques années qu’elle est appliquée avec grande force. Paradoxalement, cela coïncide aussi avec une augmentation de sa pratique dans la société et surtout parmi les plus jeunes.

Jean-Claude Roger Mbédé et Me Kom, avocat au barreau du Cameroun
Yagg.com)/n

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