Les locaux de la radio nationale malgache ont été saccagés et étaient en feu lundi.
Le maire d’ Antananarivo Andry Rajoelina, qui s’est érigé en principal opposant au président malgache, a durci son bras de fer avec le pouvoir lundi, lors d’un rassemblement dans la capitale, de milliers de ses partisans qui a tourné à l’émeute. Les locaux de la radio nationale malgache (RNM), situés dans le centre d’Antananarivo, ont été saccagés et étaient en feu à la mi-journée. Les émeutiers faisaient partie de dizaines de milliers de personnes qui s’étaient rassemblés dans la matinée sur la place du 13 mai, haut lieu de la contestation malgache, à l’appel de M. Rajoelina. Il dénonce depuis vendredi « une dictature » à Madagascar et avait appelé à la grève générale pour ce lundi. Des barrages routiers ont été érigés par des partisans du maire dans d’autres quartiers de la ville, paralysant la circulation
Un bras de fer dans l’île
Lundi, M. Rajoelina, surnommé « TGV » (Train à Grande Vitesse) pour son caractère fonceur, a renouvelé ses virulentes critiques contre le président Marc Ravalomanana, malgré les mises en garde du régime, et a appelé à une nouvelle manifestation pour mardi. »Le pouvoir appartient au peuple, il peut se l’accaparer. A chaque heure qui passe, le pouvoir prouve la dictature. Partout dans le monde, aucune force militaire n’a réussi à vaincre la force de la population. C’est pour ça que nous allons continuer même s’ils font venir des mercenaires étrangers. Il y a beaucoup trop de prisonniers politiques et quand je serai au pouvoir, ils seront tous libérés, sauf les assassins », a-t-il dit. Le bras de fer s’est fortement durci depuis la fermeture par le gouvernement le 13 décembre 2008 de sa télévision privée Viva, après la diffusion par cette chaîne d’une interview de l’ex-président Didier Ratsiraka.
Président de Madagascar pendant 25 ans, ce dernier vit en exil en France depuis 2002, à l’issue d’une grave et sanglante crise politique qui avait vu l’accession au pouvoir de M. Ravalomanana, réélu en décembre 2006. La radio Viva, appartenant également au maire, avait cessé d’émettre lundi. Écourtant un voyage à l’étranger, M. Ravalomanana est rentré dimanche à Antananarivo, déclarant vouloir « rétablir l’ordre » et « sauvegarder la République ». « L’appel à la révolte et à la désobéissance civile » lancé par le maire « correspond à un coup d’ état » et « foule au pied les valeurs de la Constitution », a-t-il dit dans un communiqué.