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Maurice Douryang: «La réussite d’un club dépend à 60 % du staff médical»

Selon le physio-kinésithérapeuthe de l'Aigle royal de la Menoua, cette profession offre la garantie du bon état musculaire des joueurs…

Selon le physio-kinésithérapeuthe de l’Aigle royal de la Menoua, cette profession offre la garantie du bon état musculaire des joueurs d’une équipe

Il est né le 02 février 1988 à Doukoula, dans l’Extrême nord du Cameroun. Depuis 2015, il officie comme physio-kinésithérapeute au sein de l’Aigle Royal de la Menoua. Il est titulaire d’un Master en kinésithérapie obtenu au département des sciences biomédicales de l’Université de Dschang. En 2016, il a séjourné en Italie pour une spécialisation en physio-kinésithérapie sportive. Il en a profité pour s’inscrire au cycle de doctorat en médecine réhabilitative du sport. Et trois professeurs italiens ont la conduite de ses travaux. Parmi eux, le Professeur Foti Calogero, le médecin personnel du footballeur italien Francesco Totti. Avec ce jeune à l’avenir prometteur, nous faisons le point sur l’infirmerie de l’Aigle Royal de la Menoua et nous abordons le rôle d’un kinésithérapeute au sein d’un club de football.

Quel est l’état de santé général des joueurs de l’Aigle Royal de la Menoua?
Ces joueurs n’ont pas trop de souci en ce moment. Nous allons manquer deux joueurs dès l’entame de la saison. Il s’agit du défenseur central Albert Simplice Moukoko et du latéral gauche Michel Brice Fongang. Nous travaillons pour qu’ils puissent revenir dans deux semaines. Ils sont en phase de réhabilitation.

Quid d’Alim Moundi?
Alim Moundi a une fracture non déplacée du cinquième métatarse. Il est aujourd’hui suivi. On espère qu’avec le processus de reconstitution naturelle, il pourra revenir. Il en avait au moins pour 45 jours. Et ensuite, on devrait avoir une surveillance médicale qui consistera en une rééducation fonctionnelle pour qu’il rejoigne le groupe. Donc, d’ici à deux mois, nous l’aurons à nouveau sur le rectangle.

Quelle est l’importance du kinésithérapeute pour un club de football professionnel?
Le kinésithérapeute est l’architecte des os et des muscles des joueurs. Il s’occupe en fait des traumatismes. Il y a un volet préventif et un autre qui est curatif. Le kinésithérapeute est le garant du bon état musculaire de ces joueurs. C’est le premier psychologue de ces sportifs. Il doit les sensibiliser sur des pathologies évitables et soigner celles qui surviennent.

En quoi ce travail est-il particulier pendant la préparation de la saison?
Le kinésithérapeute conduit certains tests physiques. Il s’assure de l’équilibre morpho-statique du joueur, de l’équilibre des muscles. Il procède donc au bilan osseux, articulaire et musculaire de chaque footballeur. Il doit ensuite s’assurer de ce que les blessures contractées pendant la phase de la préparation se résolvent avant le début de la saison proprement dite. Il y a des protocoles de réhabilitation qu’on met en uvre pendant cette période.

Au sein de l’Aigle Royal de la Menoua, les conditions sont-elles réunies pour l’exercice de votre travail?
On se bat avec les moyens qu’on met à notre disposition. En fait, en matière de kinésithérapie, il faut pouvoir s’adapter au contexte. Donc, quels que soient les moyens qui sont mis à la disposition, on fait le job.

Avez-vous l’impression que le kinésithérapeute jouit d’une considération dans les clubs de football au Cameroun?
Je me rends compte de ce que le staff médical est la partie la plus négligée dans le football au Cameroun. Et pourtant, 60 % de la réussite d’un club dépend de ce staff. Donc, si vous en avez un de pas compétent, vous ferez de mauvais résultats. Dans les équipes qui dominent le football en Europe, le volet médical bénéficie d’un budget particulier. Au Cameroun, les kinésithérapeupes n’ont pas de contrat dans les clubs. C’est une véritable catastrophe. On espère simplement que les présidents de clubs prendont conscience pour que les choses changent.

Comment devient-on kinésithérapeute au Cameroun?
C’est une formation de niveau universitaire. Il y a des écoles comme Saint Louis à Bamenda, il y en a à Douala et à Yaoundé. Il y a surtout le département de sciences biomédicales, logé à la Faculté des Sciences de l’Université de Dschang, lequel est relié à des universités italiennes. En ce qui me concerne, j’ai fait cinq années d’études au département de sciences biomédicales de l’Université de Dschang. J’ai obtenu un Master en kinésithérapie. J’ai fait 04 mois de spécialisation à Milan et à Rome, en Italie, en kinésithérapie du sport.

De façon concrète, comment s’est déroulé votre séjour en Italie?
Je suis allé en Italie au cours de l’année 2016 à l’invitation du Professeur Foti Calogero. C’est le médecin personnel du footballeur italien Francesco Totti. Il est spécialiste de la médecine physique et réhabilitative du sport. Il travaille à Rome. Disons que là bas, c’est vraiment le haut niveau en termes de plateau technique. A Milan, j’étais auprès du Professeur Paolo Capodaglio. J’ai appris un certain nombre de choses en matière de réhabilitation du sport. Aujourd’hui, je peux dire que c’est une chance d’avoir effectué ce séjour.

Je dois signaler que j’ai pris une inscription au département de médecine du sport de la Faculté de médecine de l’Université de Udine. Je prépare un doctorat en médecine réhabilitative du sport sous la direction principale du Professeur Bruno Grassi. Les Professeurs Foti Calogero et Palolo Capodaglio font également partie de l’équipe de mes encadreurs.

Ma thèse de Ph.D consiste en un mélange de l’huile de moringa avec le diclofénac pour former un produit qu’on va tester chez les sujets sportifs pour en mesurer les vertus thérapeutiques.

Comment allez-vous concilier votre travail de kinésithérapeute de l’Aigle Royal de la Menoua avec cette thèse?
De temps en temps, je serai appelé à me rendre en Italie pour présenter l’état d’avancement de mes travaux de recherche. Il s’agit des séjours de 02 à 03 mois. Et après, je reviendrai pour reprendre ma place au sein de El Pacha.

Qu’est-ce qu’il faut vous souhaiter pour la saison qui démarre le 12 février 2017?
Je considère que le championnat du Cameroun est une fête. Je souhaite qu’elle soit belle. J’espère faire en sorte que les joueurs de l’Aigle Royal de la Menoua soient dans le meilleur état de santé possible pour donner le meilleur d’eux-mêmes. Après, j’espère que les présidents de clubs prendront conscience du rôle du staff médical dans la construction de la performance.

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