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Mbilé : Plus de 11 mille réfugiés Centrafricains cohabitent avec les populations locales (Est-Cameroun)

Pour atténuer les tensions entre les communautés, environ 1500 personnes de ce village ont bénéficié d’une formation dans la fabrication…

Pour atténuer les tensions entre les communautés, environ 1500 personnes de ce village ont bénéficié d’une formation dans la fabrication et l’utilisation  des foyers améliorés et briquettes.

Pour se rendre à Mbilé, il faut parcourir 66 kilomètres quittant de Batouri. Une route non bitumée, des nids de poule, avec une fréquentation irrégulière des véhicules. Pour apercevoir des logements, il faut traverser une vaste forêt. Celles-ci sont toutes construites soit en terre, soit en paille. Après 2h de route, nous sommes à Mbilé, un petit village du département de la Kadey dans la région de l’Est Cameroun. Ici, cohabitent réfugiés centrafricains et populations locales.

Le camp des réfugiés de Mbilé a été aménagé le 21 avril 2014, et s’étend sur une superficie de 42 hectares subdivisés en trois secteurs. Le premier secteur compte sept blocs, le deuxième dix et le dernier quatre blocs (21 blocs au total). Selon le camp manager, ce sont plus de 11 mille réfugiés pour plus de 3 mille ménages qui y vivent avec un taux de 90% de peuls (peuple qu’on retrouve dans le grand Nord du Cameroun).

Pour faire régner la cohésion entre Camerounais et Centrafricains contraints de vivre ensemble, l’Union européenne a initié le projet Bêkou. Exécuté par la Deutsch Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ), ce projet vient non seulement limiter les tensions qui existent entre les réfugiés centrafricains et les populations locales. Mais aussi diminuer les conséquences de la déforestation.

C’est dans cette optique que ces « colocataires » du village Mbilé ont bénéficié d’une formation dans la fabrication et l’utilisation des foyers améliorés, réalisés à base de terre. Les fabricants n’ont besoin que de leurs mains pour donner une forme à ces foyers. Puis, ils les exposent au soleil pour obtenir le résultat final. « Il faut deux jours pour réaliser un foyer et deux semaines pour qu’il soit prêt à l’utilisation », confie la petite Lisette, riveraine de Mbilé. Des foyers améliorés ne servent qu’à soutenir la marmite, il faut de la flamme pour faire cuire les aliments.

Les populations de Mbilé ont également été édifiées sur la mise en place d‘une filière de production de briquettes de sciure. Il suffit d’associer de l’argile, de la sciure et un peu d’eau, ensuite mettre la composition dans des moules pour qu’ils prennent forme. Retirer le mélange modelé et le mettre sous le soleil, une fois séché les briquettes sont prêtes à l’utilisation.

Les réfugiés du camp de Mbilé ont reçu la visite de l’ambassadeur centrafricain au Cameroun, Martial Beti Marace, mercredi 05 avril 2017. Cette visite était un moyen pour l’ambassadeur de toucher du doigt les réalisations de la GIZ à l’endroit de ses compatriotes au Cameroun à travers le projet Bêkou.

Martial Beti Marace a appelé les réfugiés au respect des lois camerounaises et pour matérialiser cette interpellation, il leur a offert des exemplaires du code pénal du pays hôte. Il a évoqué un possible accord tripartite entre le gouvernement camerounais, l’UNHCR et le gouvernement pour un retour « volontaire » des réfugiés en République centrafricaine. Ce n’était pas un monologue mais un moment d’échange entre Martial Beti Marace et ses compatriotes réfugiés au Cameroun.

Plus le temps passe, plus l’harmonie s’y installe et l’on assiste à des mariages entre ces populations de différentes origines désormais unies.

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