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Mes premières réponses sur le fond des critiques de Boris Bertolt

Par Christophe Bobiokono Depuis qu'il a publié sa logorrhée sur sa page Facebook, je n'ai donné aucune réponse aux reproches…

Par Christophe Bobiokono

Depuis qu’il a publié sa logorrhée sur sa page Facebook, je n’ai donné aucune réponse aux reproches précis faits par l’écrivain Bertolt au texte que j’ai publié dans Kalara sur son livre. Je vais le faire en quatre temps, en commençant par la première partie de son « droit de réponse », celle consacrée au rappel des faits.

A propos de la « Note de lecture »
Voici ce que Boris Bertolt écrit dans le 1er paragraphe (je fais du copier-coller) :
« Aussi séduisant que cela puisse paraître, Christophe Bobiokono commence son texte qui se veut une note de lecture par ce qu’il appelle lui-même un rappel des faits. Dans cette partie qui occupe d’ailleurs une bonne dose du texte, le journaliste fait étalage de toute sa maîtrise supposée du dossier de l’avion. Une manière pour lui de montrer au lecteur qu’il a lui-même une parfaite connaissance du sujet. A aucun moment sur plus de 7000 signes, soit prêt d’une page et demie, il ne cite l’ouvrage qu’il prétend avoir lu ou encore décrit le style, la pagination, l’ordonnancement des chapitres, la mise en page etc. Non. Il tient à prouver à ses lecteurs toute la densité de son savoir sur le sujet. Mais très vite les premières lacunes apparaissent. »

Mes observations :
Boris Bertolt affiche ici sa prétention à faire une cours de journalisme (je le considère comme un jeune audacieux dans le bon sens du terme), au sujet particulièrement de ce qu’il appelle la « Note de lecture ». J’aurais dû citer son ouvrage, décrire son style, parler de la pagination, de l’ordonnancement des chapitres, de la mise en page, etc. En disant les choses ainsi à un public profane, il laisse croire que la « Note de lecture » serait un genre journalistique codifié. C’est bien la preuve qu’il n’a pas achevé son apprentissage du journalisme partout où il est passé, puisqu’il est toujours pressé d’atteindre les sommets sans se soucier de se construire des fondations solides… Je ne dirais pas que ce petit frère est prétentieux, parce que ce mot n’est pas suffisamment fort.
Il suffirait au premier venu de faire une petite recherche dans Google pour se rendre compte que Boris parle de ce qu’il ne maîtrise pas. C’est ça le « professionnalisme » dont il se prévaut.
Dans presque toutes les rédactions de notre pays, l’expression « Note de lecture » est utilisée pour parler du compte-rendu de lecture. Si je ne m’abuse, c’est un emprunt à une rubrique du journal télévisé de la Crtv à l’époque des Christian Wangué.

Moi, j’ai fait un commentaire sur le livre de Boris. J’ai estimé qu’il n’était pas important que j’insiste sur la multiplicité des styles d’écriture que l’on rencontre dans son livre et qui sont sans doute l’illustration d’une propension au copier-coller qui l’expose aujourd’hui à de nombreuses accusations de plagiat.
Je n’ai pas jugé utile de parler du contenant du livre. Mais, comme Boris Bertolt insiste pour avoir mon avis là-dessus, je dirai que la qualité du papier et de l’impression sont en dessous de ce qu’ont produit jusqu’ici Les éditions du Schabel. Il faudrait simplement comparer avec le livre du ministre Urbain Olanguena Awono. L’éditeur a probablement pensé que l’auteur devait rester à son niveau réel, celui d’apprenant.

Je refuse de parler des coquilles, qu’on retrouve partout dans le livre. L’essentiel pour moi était ailleurs, puisque je le dis dans mon article : mon commentaire est celui que quelqu’un qui a suivi l’essentiel des procès et des joutes médiatiques sur le processus foireux d’acquisition d’un avion pour les besoins du président de la République. Je m’en tiens à ça pour le moment.

A propos de la manipulation des dates.
Boris Bertolt poursuit son droit de réponse :
Il écrit : « Dès juillet 2001, le nouveau DG de la Camair saisit le constructeur aéronautique Boeing pour s’informer des conditions d’achat d’une appareil de marque Boeing (.). L’offre de Boeing reçue, Yves Michel Fotso négocie avec un tiers, la société américaine GIA International (.) Elle loue deux avions à la compagnie camerounaise de transport aérien». Cette dernière affirmation relève purement et simplement de l’affabulation et correspond à un discours savamment distillé dans l’opinion publique depuis 2008 y compris par Christophe Bobiokono quand il était encore journaliste à Mutations pour montrer la complicité de détournement entre GIA et Yves Michel Fotso.
En juillet 2001, GIA International ne loue aucun avion à la Camair. A la page 76 du livre, sur la base de documents obtenus à la police judicaire, sur la base des déclarations de Russel Meek président de GIA devant la justice américaine, il apparaît que la 1ère rencontre entre GIA et Yves Michel Fotso de la CAMAIR aura lieu à Johannesburg en Afrique du Sud le 12 juillet 2001. Ceci par l’intermédiaire de Jean Marie Assene Nkou actuellement en fuite qui lui était représentant régional de cette société. Les deux avions dont Bobiokono fait allusion sont le 747-300 et le 767-200. Ce n’est que le 26 juillet 2001, à la suite d’un conseil d’administration tenu à Paris que Polycarpe Abah Abah et Etienne Ntsama donnent leur accord pour l’acquisition par la Camair de ces deux avions. Par la suite et c’est là où naît le scandale, ce sont les 29 millions de dollars virés à GIA les 23 et 24 août 2001 à partir de Paris par la SNH (page 94) qui vont permettre à cette société d’acheter ces deux avions et de les mettre en location à la Camair. Vu la chronologie et les éléments qui précèdent, il est dès lors impossible qu’en juillet 2001, GIA International louait déjà des avions à la Camair de Yves Michel Fotso.

Mes observations :
Je suis encore peiné de constater que le doctorant en criminologie est intellectuellement peu honnête. Je ne suis pas surpris parce que le recours au plagiat tout seul est déjà en soi la preuve d’une certaine malhonnêteté.

D’abord, Boris se permet de soustraire du texte qu’il cite entre guillemets des bouts de passage très importants pour la compréhension du lecteur, pour mieux se poser en connaisseur et oser, sur une base erronée, sa prétendue critique. Je rappelle exactement ce qui a paru dans Kalara : « Dès juillet 2001, le nouveau DG de la Camair saisit le constructeur aéronautique Boeing pour s’informer des conditions d’achat d’un appareil de marque Boeing Business Jet de 2ème génération (BBJ-2) pour le président de la République. L’offre de Boeing reçue, Yves-Miche Fotso négocie avec un tiers, la société américaine Gia International, le financement de l’achat en location-vente (leasing) du BBJ-2 que la présidence de la République veut acquérir. Cette société est supposée être en relation d’affaires avec la Camair à cette période. Elle loue deux avions à la compagnie camerounaise de transport aérien. Le responsable de la Camair et celui de Gia International vont signer une convention de financement du BBJ-2 le 14 août 2001. Le ministre d’Etat Marafa Hamidou Yaya est tenu informé de toutes ces démarches par le DG de la Camair. »
Il est à noter que la phrase soustraite par Boris Bertolt dans la citation (« Cette société est supposée être en relation d’affaires avec la Camair à cette période ») met en évidence la distance prise par son auteur au sujet de l’information donnée. Je ne suis donc point péremptoire dans mon récit. Boris a totalement raison quand il affirme qu’en juillet Gia International ne loue encore aucun avion à la Camair. Je concède même qu’il aurait été plus précis d’écrire que Gia louera deux avions à la compagnie aérienne.

Je dois cependant avouer que je suis frappé par la lucidité occasionnelle de Boris quand il fait sa critique. Parce qu’il sait très bien que Marafa Hamidou Yaya a affirmé pendant le procès et à l’enquête policière qu’il avait été séduit par la « souplesse dans ses conditions d’affaires . en ce qui concerne le financement des aéronefs » de Gia International qui faisait partie des « partenaires de la Camair », avant de demander au DG de la Camair, M. Fotso Yves Michel, de s’informer de la possibilité d’acquérir le BBJ-2 présidentiel à travers la formule innovante de financement de Gia. Boris ne dit nulle part dans son livre qu’une telle affirmation de M. Marafa Hamidou Yaya est contraire à la réalité, parce qu’en août 2001, Camair n’était pas encore en relation d’affaires avec Gia.
C’est bien pour Boris Bertolt de rappeler malgré l’inexactitude de son affirmation que « Ce n’est que le 26 juillet 2001, à la suite d’un conseil d’administration tenu à Paris que Polycarpe Abah Abah et Etienne Ntsama donnent leur accord pour l’acquisition par la Camair de ces deux avions », parlant des Boeings 747-300 et le 767-200 qui furent ensuite loués à la Camair. Cette affirmation est inexacte parce que c’est le Conseil d’administration de la Camair qui prend la décision, même si la résolution est paraphée selon les procédures administratives de la Camair par Etienne Ntsama et Polycarpe Abah Abah. Il est encore inexacte de dire que l’accord a été donné pour « ces deux avions », parce que la Résolution N°5 fait mention d’un seul avion : le Boeing 747-300. Je n’ai pas encore vu la résolution sur le 767-200.

L’affirmation de Boris est cependant intéressante dans la mesure où Camair n’a jamais acquis ces deux aéronefs. Boris Bertolt ne le dit nulle part. Au contraire, c’est Gia International qui acquiert sur instruction de M. Fotso Yves Michel ces deux aéronefs déjà en location chez Camair en juillet 2001 avec l’argent décaissé en août 2001 pour l’achat de l’avion présidentiel. Boris n’est sans doute pas suffisamment lucide pour le comprendre, puisqu’il est totalement enivré par sa proximité inespérée avec Veuve Tchouta Moussa.

Je consens donc encore avec Boris qu’il « est dès lors impossible qu’en juillet 2001, GIA International louait déjà des avions à la Camair de Yves Michel Fotso ». Mais, que dit-il de la pirouette de M. Fotso qui dès le lendemain de l’arrivée des 29 millions de dollars US de la SNH dans les comptes de Gia International, réussit à réorienter une partie dans l’acquisition des avions déjà loués par la Camair ? Comment fait-il pour ne pas voir que tout a été organisé dès le départ pour que l’argent atterrisse dans le compte de Gia International pour un usage autre que l’achat de l’avion présidentiel ? Est-il difficile de comprendre que celui qui décide d’acheter des avions avec cet argent-là pour le compte de Gia International avait la capacité de demander que cet argent soit versé dans les délais à l’avionneur Boeing ? Il faudrait peut-être être doctorant en criminologie pour ne pas le comprendre.

A propos de la SBLC.
Boris Bertolt poursuit sa critique :
« Par la suite, il décrit la réunion ayant eu lieu à la présidence de la République entre Marafa Hamidou Yaya, Benae Mpecke, Justin Mitlassou, Michel Meva’a m’Eboutou et Yves Michel Fotso. S’il prend la peine de dire qu’il s’agissait de la réunion de lancement du projet Boeing Business Jet 2 et de rappeler que Marafa et Fotso ont présenté le projet, il oublie de mentionner deux éléments capitaux pour la compréhension du dossier. Tout d’abord la Camair et la SBLC. Des éléments qui sont déterminants pour la suite. Car, au départ, la Camair doit simplement intervenir comme partenaire technique s’assurant que l’avion respecte les exigences de l’Etat du Cameroun. Mais c’est au cours de la réunion que Michel Meva’a M’Eboutou, ministre des finances à l’époque, décide de faire acheter l’avion par la Camair. [.]

Sur la SBLC qui permettait de garantir la sécurité de l’argent du Cameroun, elle a également été abordée au cours de cette réunion. Mais notre « spécialiste » n’y voit pas d’intérêt. Pourtant c’est encore le ministre des finances, Michel Meva’a M’Eboutou qui s’oppose à l’émission d’une SBLC. Lui-même déclare au juge d’instruction (page 87) « « J’étais dès le départ contre le principe de la lettre de crédit. J’ai décidé qu’il fallait acheter cet avion au comptant pour ne pas passer par ces banquiers. Ça ne fait pas sérieux ». Ces éléments ne sont pas importants pour notre cher Bobiokono. »

Mes observations :
Pour commencer, il est totalement inexacte de déclarer comme le dit Boris Bertolt « [qu’au] départ, la Camair doit simplement intervenir comme partenaire technique s’assurant que l’avion respecte les exigences de l’Etat du Cameroun ». C’est le rôle de l’Etat-major particulier du président de la République qui peut recourir à tout technicien de son choix pour cela. La Camair n’intervenait éventuellement que dans l’entretien de l’avion. Et on en était loin encore. Et même si la préoccupation était urgente, ce n’est pas un manager comme Yves-Michel Fosto qui aurait donné un avis éclairé sur la question. C’est probablement le directeur technique de la Camair qui l’aurait mieux fait.

Ensuite, il n’y a pas de doute sur les faits que rapporte Boris Bertolt quand il cite notamment M. Meva’a M’Eboutou. Aucun doute. Il n’y a donc aucun doute que la SBLC a été évoquée pendant la réunion organisée par Marafa Hamidou Yaya. Nulle part dans mon article, je n’ai prétendu le contraire. Il n’est pas juste de présenter les choses de façon à laisser croire que je l’ai fait. Si j’avais écrit un livre, je serais revenu avec force détails sur la SBLC et le rôle de la Camair. Je fais dans mon article une synthèse qui ne retient que des faits importants.

Evidemment, pour un doctorant en criminologie, l’usage de la SBLC et le recours à la Camair restent importants en dépit de ce qui est connu, ce n’est pas le cas pour le journaliste que je prétends être. Pour plusieurs raisons.

Commençons par le rôle initial dévolu au DG de la Camair par M. Marafa Hamidou Yaya, le chef de projet, dans le processus d’acquisition de l’avion présidentiel. M. Fotso et M. Marafa prétendent que c’était un rôle essentiellement limité au fait que c’est la Camair qui s’occupait du suivi technique des avions de la présidence de la République. Mais les faits montrent qu’il s’agit d’un mensonge.

En donnant la parole à M. Fosto pour exposer sur la formule de financement de Gia International, M. Marafa a, dès le départ, décidé de faire jouer un rôle imminent à M. Fotso dans le financement de l’achat de l’avion. C’est Fotso et lui qui sont d’accord sur la SBLC dont Meva’a M’Eboutou n’a jamais entendu parler par le passé. C’est me semble-t-il le Ministre des Finances qui doit décider du mode de financement de l’avion, parce que cela ressortit de ses prérogatives. Qu’est-ce qui donne à Marafa Hamidou Yaya le pouvoir de décider du mode de financement en lieu et place du financier de l’Etat?
Dans l’ordre normal des choses, M. Marafa Hamidou Yaya aurait dû prévenir le Ministre des Finances de l’objet de la rencontre et lui demander d’apprêter un exposé, quitte à profiter de la présence du DG de la Camair pour parler du mode de financement prétendument innovant de Gia International. Pour moi, c’est une question de conviction, il n’est pas discutable que Marafa Hamidou Yaya et Fotso savaient dès le départ où ils allaient. La présence de M. Fotso à cette rencontre ne s’imposait d’ailleurs pas s’il n’avait un rôle éminent à jouer dans le captage ultérieur des fonds publics.

Ce que j’affirme précédemment suffit à montrer que la SBLC dont parle Marafa Hamidou Yaya est une entourloupe. D’ailleurs, les faits montrent qu’au moment où Gia International est célébré par M. Marafa Hamidou Yaya pour le supposé caractère innovant de son mode de financement, cette entreprise n’a jamais livré aucun avion à une seule compagnie dans le monde. C’est largement connu aujourd’hui. Cette société avait moins de 5 mille dollars US dans son compte bancaire à Bank of América au moment où les virements de la SNH arrivent. Même le banquier américain était surpris.

Enfin, le contrat signé entre Gia International et Camair (représenté par M. Fotso) achève de démontrer que la SBLC n’était qu’une entourloupe. Ce contrat, signé le 14 août 2001 demande à la Camair de verser un « cash deposit » de 31 millions de dollars US avant le 24 août 2001 dans le compte de Gia International. Et ce contrat du 14 août est antérieur à la réunion organisée par Marafa Hamidou Yaya vraisemblablement le 16 ou le 17 août 2001. Ce contrat, faut-il le rappeler, a longtemps été caché justement pour éviter que la réalité soit découverte. Ce n’est qu’en 2008 qu’il a été sorti.
Alors, il est indécent de s’accrocher sur le fait que Meva’a M’Eboutou a déclaré qu’il était dès le départ contre la SBLC afin de justifier la confiscation des 29 millions de dollars US par Gia International sous l’instigation de M. Fotso et devant le silence bienveillant de M. Marafa Hamidou Yaya. En le disant, je ne dilue ni la responsabilité du chef de l’Etat dans ce qui s’est passé, ni celle de Meva’a M’Eboutou.

A propos des livraisons manquées du BBJ-2.
Boris Bertolt poursuit sa critique :
« Christophe Bobiokono poursuit un long exposé sur Jean Marie Atangana où il n’évoque les pas les deux autres reports de livraison de l’avion du président Biya après celui de mars 2002, il ne parle pas de la création par Yves Michel Fotso de la société AVIPRO FINANCE pour couper les loyers des avions de GIA afin de livrer le BBJII du chef de l’Etat. Il ne parle pas du conflit ouvert au sein de l’appareil de l’Etat entre Jean Marie Atangana Mebara et Yves Michel Fotso dont le début de l’illustration se situe au chapitre intitulé : « la rencontre de Genève » (pages 143-151). Il ne parle pas non plus de ses amis de APM (pages 193-214), qui au même moment où l’on se bat pour offrir un avion au chef de l’Etat man uvrent non seulement pour la prise de contrôle de la Camair, mais également veulent offrir un autre avion au chef de l’Etat. Y compris celui d’un prince saoudien. Ces éléments ont tous échappé à ce spécialiste autoproclamé de l’avion du président. Il oublie de mentionner qu’en septembre 2003, soit quelques jours avant qu’il ne soit débarqué de la Camair, Yves Michel Fotso contacte Boeing et leur dit qu’il arrive dans les prochains jours payer CASH l’avion du président (page 182). La présidence de la République refusa. Chez Bobiokono ce n’est pas un évènement important. Il préfère parler de la décision de Paul Biya de prendre l’Albatros sans également ajouter que tous les rapports émettaient des réserves sur l’avion (pages 175-192). Que dire de cette lettre de Arnold Schumacher, directeur des ventes Europe/Afrique de la division BBJII au directeur de la Camair avant l’acquisition du BBJII qui met en garde l’Etat du Cameroun sur l’Albatros. Que chacun aille lire et se faire sa propre idée (pages 191-192). »

Voici mes observations :
Il y a tellement d’affirmations gratuites dans le livre de Boris Bertolt et dans le commentaire ci-dessus que je suis peiné pour ceux qui ont cru que son livre pouvait être une enquête. Quand il affirme que M. Fotso a coupé le paiement des loyers à Gia International pour les faire virer dans le compte de Avipro-Finance, est-il conscient de la gravité de ce qu’il affirme ? Sans doute pas. Quand il dit que la présidence a refusé que M. Fotso paye cash l’avion chez Boeing, il étaye cela avec quoi ? Pourquoi à ce moment-là ? Il faudrait plonger dans son livre et voir l’importance donnée aux « sources anonymes » dans cette supposée enquête journalistique pour comprendre qu’il ne s’agit que d’une affabulation.

D’abord, selon le contrat du 14 août 2001 qui lie Camair à Gia International (signé par M. Fotso, il faut le signaler), le paiement des 31 millions de dollars US avant le 24 août 2001 donnait lieu à la livraison de l’avion nu le 04 octobre 2001, soit six semaines après. Or, le Cameroun a versé à Gia International les 31 millions de dollars US avant le 24 août 2001. ET Fotso n’a rien fait pour que Gia International récupère l’avion chez Boeing à la date prévue, soit six semaines plus tard. Faute de paiement, Boeing a vendu son avion qui était prêt à bonne date.

Pour notre doctorant en criminologie, il faudrait rendre APM (qui n’entre en scène que longtemps après) ou Atangana Mebara (qui est nommé en août 2002) responsable de la cette non livraison du BBJ-2. Il faut une sacrée dose de malhonnêteté si ce n’est d’incompétence pour oser le faire.

Le 2ème échec de la livraison du BBJ-2 intervient en mars-avril 2002. Et toujours pour manque de versement des 29 millions de dollars US à Boeing, argent confisqué sur instruction de M. Fotso par Gia International. Marafa Hamidou Yaya est encore Secrétaire général de la présidence de la République. Encore là, le doctorant estime que ce sont les interférences de mes « amis » d’APM ou encore l’obstruction de M. Atangana Mebara qui sont à l’origine du report de la livraison de l’aéronef. Je ne fais plus de commentaire.

Le 3ème échec de livraison du BBJ-2 a lieu en octobre 2002, deux mois après l’arrivée de M. Atangana Mebara. A cette époque, les 29 millions de dollars US sont toujours entre les mains de Gia International. Sont-ce Atangana Mebara et APM qui empêchent à Gia International de verser l’argent à Boeing ?

Quand Boris Bertolt affirme que les loyers des avions loués par Gia International ont été payés dans les comptes de Avipro Finance, en Suisse, il dit une contrevérité en affirmant qu’il s’agissait de prendre des mesures pour payer l’avion. L’usage fait des loyers payés dans le compte d’Avipro Finance est connu. D’ailleurs, dans l’édition de Kalara lundi prochain (17 octobre 2016), je vais en parler un peu en exploitant une décision du tribunal de la confédération suisse. J’indique, en passant, que des virements ont été faits à partir du compte de Avipro Finance pour le Cameroun et précisément la CBC pour un usage sans aucun rapport avec l’avion présidentiel. Un virement ordonné puis annulé sur ce compte d’une somme de 1 millions de dollars en direction du compte de Marafa est mis en évidence dans cette décision de justice.

En fait, si notre doctorant avait déjà reçu ses premiers cours de criminologie, il se serait sans doute rendu compte que Avipro Finance et Gia International ne sont que des sociétés écran utilisées pour spolier le Cameroun de certains de ses avoirs. C’est sans doute difficile à faire comprendre à un écrivain qui reste encore dans le vertige de ses rencontres avec ses sources anonymes.
A bientôt pour la suite. si nécessaire.

N.B. : je ferai scanner et je publierai plus tard le contrat du 14 août 2001 entre Gia International et Camair. C’est un contrat qu’on cherche en vain dans le récente livre de Shanda Tonme, « J’ai compris Yves Michel Fotso », une autre uvre d’empoissonnement de l’opinion publique.

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