Le restaurant le « Marseillais » de Yaoundé a perdu son directeur
Semailles éternelles en terre camerounaise
En cette fin d’après – midi ensoleillée du samedi 12 septembre 2009, la terre de Mvolyé à Yaoundé se referme sur Azar Sabeh Najib. C’est l’apothéose d’un programme d’obsèques étalé sur une dizaine de jours. Tout commence avec le décès, le 31 août à Paris, de « Jedo », comme l’appellent affectueusement ses petits – enfants. Azar Sabez Najib, en séjour vacancier dans la capitale française, où il doit en outre subir son habituel check up annuel, rend l’âme en douceur, dans un sommeil intervenu au terme d’un bon repas apprêté par sa fille cadette. C’est la tristesse et la douleur inhérentes à la perte d’un être cher. La famille et les proches portent le deuil. Conformément à ses dernières volontés, Papa Azar sera inhumé dans son pays d’adoption. La dépouille mortelle arrive au Cameroun une semaine plus tard. Elle est transférée à la morgue du Centre hospitalier de la Cnps.
La levée de corps se déroule le vendredi 11 septembre, en présence d’un important parterre de connaissances. Le cortège funèbre prend la destination de la Cathédrale Notre Dame des Victoires de Yaoundé. Le temps d’un office religieux et le cortège s’ébranle à nouveau vers le domicile du défunt, sis au quartier Elig – Essono, au lieu-dit Jaco. Les lieux sont parés de leurs plus beaux atours. La toilette des grands jours pour accueillir une dernière fois l’illustre propriétaire. Papa Azar prend place dans la salle de séjour, à côté de la chapelle ardente en mémoire de Elise Azar. Derniers moments de complicité entre le père et sa fille. Moments d’aurevoir sur terre. Avant les retrouvailles au ciel. Le départ de monsieur Azar interpelle chacun d’entre – nous, entend on dans l’homélie prononcée durant la veillée mortuaire. Pour le curé de la paroisse saint Marc de Biyem-Assi, l’Homme doit valoriser son séjour sur terre, afin de mériter le Royaume de la vie éternelle. Et d’y voir dans le parcours du défunt des semailles éternelles d’une vie bien remplie sur terre. Et bientôt récompensée dans l’au-delà.
La basilique mineure de Mvolyé accueille la dernière cérémonie religieuse avant la mise sous terre de Azar Sabeh Najib. Une grand messe pour témoigner la foi en Dieu de l’illustre disparu. Extraits marquants de l’homélie de circonstance : Les funérailles d’un frère célèbrent la vie, la résurrection. Notre personnalité continuera à vivre après la mort. La résurrection est l’entrée dans la vie éternelle. Le célébrant finit par un questionnement : comment vivrons – nous notre mort ? Est-ce dans la confiance et la sérénité comme papa Azar ? Sa mort nous renvoie à nous – même. Quelle est ma vie ? Quel est mon chemin de vie. La célébration de l’absoute et l’inhumation mettent un point final à la vie sur terre de celui qui aura aimé passionnément son pays d’accueil et d’adoption.
Le meeting Elise Azar
La famille Azar au grand complet. L’image revient aux habitués du Yaoundé Elise Azar international athletics meeting (Yelaim). Le grand meeting international d’athlétisme de Yaoundé donnait en effet à voir le père Azar autour de son épouse, ses enfants et ses petits- enfants. De belles images d’une famille unie célébrant la mémoire d’Elise Azar, précocement arrachée à la vie dans un accident de route. Les Azar – en famille citoyenne- utilisaient ainsi le sport pour sensibiliser l’opinion nationale et internationale sur les méfaits des accidents de la route. Devoir de mémoire. Devoir citoyen.
Le meeting international de Yaoundé donnait aussi à constater combien la famille Azar était soudée. Les différents témoignages entendus à l’occasion des obsèques de Papa Azar confirment cette complicité au sein de la famille Azar. « Il nous manquera toujours », a fait dire son épouse Marie Thérèse Azar durant les témoignages. Les clés de compréhension de cette sortie de madame Azar sont contenues dans le témoignage prononcés par les petits – enfants Azar. Ange Sama, son fils adoptif, présente un homme de grande foi chrétienne et un fédérateur qui rassemblait à lui seul les Libanais, les Banen (tribu de son épouse actuelle), les Eton et les Bamiléké (tribu de sa défunte première épouse).
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Petits fils |
Ange Sama, dans son vibrant hommage à papa Azar, montre comment la vie de son père a été brisée à la suite de la disparition tragique d’Elise Azar. Il avait perdu confiance à la vie, avec le décès de sa fille aînée, qui représentait sa combativité, son courage et son audace. Mais, précise -t-il, Papa avait progressivement repris goût à la vie, grâce à l’action conjuguée de son épouse, ses enfants, ses petits – enfants et de vous tous ses amis. Malheureusement, l’âge et la maladie n’ont pas donné la possibilité à ce doyen de profiter de ses derniers moments de vie sur terre. Que la terre de nos ancêtres lui soit légère.