«Vous aurez beau faire le tour du monde avec vos visites officielles, tant que vous n’aurez pas fais le tour de votre conscience, vous ne serez jamais tranquilles»
Le 12 janvier 2010, Haïti subit un tremblement de terre de magnitude 7 sur l’échelle de Richter. Le bilan se chiffre en millier de morts et les survivants sont alors touchés par des épidémies dont celle du choléra qui survient quelques jours plus tard. Cette catastrophe provoqua des multiples réactions dans le monde. Compassion et soutien étaient exprimés à ce peuple d’Amérique du sud, indépendant depuis plus de deux cents ans. Et dans le chapelet des promesses, il y eut celle du président sénégalais Abdoulaye Wade, qui demandait aux haïtiens de rentrer au Sénégal, en Afrique, leur promettant des terres prêtes à les accueillir.
C’est cette réaction du président qui a provoqué l’écriture de cet ouvrage «Africa lève-toi et marche» de 300 pages, écrit par Raphaël Elono. Il dit avoir été ulcéré par les déclarations du chef d’état sénégalais. En effet, dans cet ouvrage, l’auteur démontre que l’Afrique qui propose d’accueillir les haïtiens souffre des mêmes maux que Haïti: Corruption, gabegie, sous-développement, modification de constitution, détournement des deniers publics a ciel ouvert… Et on est loin du compte. Quoique cette réaction soit le fil conducteur, cet ouvrage pousse un coup de gueule contre l’attitude attentiste des dirigeants africains, qui ne prévoient pas, n’anticipent pas, n’ont pas de vision pour leurs pays. A la page 215, au chapitre 10, Raphael Elono argue que tous les hommes politiques africains cherchent à séduire au lieu de convaincre (…) leur autisme face aux malheurs de leur peuple est sidérant.
«Africa lève-toi et marche», se lit comme un essai politique, qui explore et explique sans justifier le fossé qui existe entre les pays riches et les pays pauvres. Une situation qui est, selon l’auteur, entretenue par les chefs d’état africains qui ne pensent qu’à leur pouvoir. C’est pour donner le ton qu’il affirme à la page 11 que Vous aurez beau faire le tour du monde avec vos visites officielles, tant que vous n’aurez pas fais le tour de votre conscience, vous ne serez jamais tranquilles. Dans une suite de démonstrations comparatives, l’auteur oppose les actes de développement qui sont conçus, pensés et projetés sur le vieux continent et au pays de l’oncle Sam, aux croyances erronées, à l’égoïsme qui sont les plats les plus consommés en Afrique. Au lieu de travailler dit-il, l’africain en est toujours à compter sur un Dieu qui est tout puissant et qui ferra tout à sa place. C’est d’ailleurs vers ce Dieu qu’il se retourne quand la faim embrase tout le pays, quand les gens meurent de faim, parce que par égoïsme, il a détourné l’aide internationale destinée à l’agriculture par exemple.
Technicien en sûreté aéroportuaire, Elono Rapahel a donc eu le temps de voyager à travers les cinq continents, c’est ce qui lui fait dire qu’il faut dépasser les considérations du genre: ce sont les blancs qui trompent l’Afrique, ils l’empêchent de se développer, l’africain a autant de compétence, sinon plus que d’autres toutefois, «Africa lève-toi et marche» n’est pas seulement une tribune qui sert de décharge émotionnelle et rancunière, ni d’expression du complexe d’infériorité que combat l’auteur, qui ne renie pas ses origines camerounaises. C’est un plaidoyer pour que l’africain et l’Afrique se prennent en charge. Cette l’Afrique qui n a pas l’apanage des catastrophes, des écarts de comportements et de gestions. L’auteur dans sa conclusion propose, dans une partition d’espoir, un ensemble de mesures qui peut aider le continent mère de l’humanité à s’affirmer. Il s’agit dit il, de se débarrasser de l’asservissement, de ne plus se comporter comme des touristes qui n’ont pas besoin d’investir dans le pays qui les accueille. Raphael Elono, une voix qui crie «Africa lève-toi et marche!», publié aux éditions publiebook, à Paris. Signalons qu’il n’est pas à son premier ouvrage. Le premier en question: «L’odyssée gabonaise» a été retenue au salon international du livre de Paris du 18 au 21 mars 2011.