Interview de Fabrice Dauvillier, Médiathécaire du centre culturel français de Douala
Qu’est ce qui a changé depuis la fermeture du cinéma le wouri à Douala? En termes de sollicitations du ccf par les cinéastes locaux, d’entrées…
En fait, peu de sollicitations extérieures, si ce n’est la projection du film Home, le 5 juin prochain (sortie mondiale) qui aurait pu avoir lieu au Wouri. Notre salle a une capacité limitée à 225 personnes et ne diffuse quasiment plus de films en 35 mm.
Votre avis sur la fermeture des salles de cinémas dans toutes les villes du Cameroun?
Grande tristesse, car cette épidémie de fermetures de salles frappe tous les pays africains ou presque. Il n’y a plus une seule salle depuis longtemps au Nigeria. Le public et les cinéastes africains sont pénalisés et se tournent vers d’autres moyens, le DVD entre autres.
Face au vide actuel, avez-vous vraiment l’impression de combler les attentes des cinéphiles? On a l’impression que votre programmation ciné n’a pas vraiment changé, très peu de films par exemple des États unis sont projetés!
Notre vocation ne doit pas être remise en cause par la fermeture du Wouri. Nous ne pourrons combler le vide occasionné par cette fermeture (momentanée espérons-le). Nous sommes tenus de donner la priorité aux films français, africains, francophones et européens. Le public habitué du Wouri a sans doute des difficultés à y trouver son compte, mais nous n’avons pas vocation pour le moment à diffuser des films commerciaux américains. La question pourrait cependant être débattue si la fermeture du Wouri se prolongeait. N’oublions pas non plus les problèmes de droits de diffusion des films, qui sont très complexes.
Comment faites-vous pour pallier le problème de l’affluence des cinéphiles?
Il n’y a guère de problème d’affluence au CCF. Nos séances de cinéma (enfant ou adulte) drainent en moyenne entre 40 et 80 personnes. Dont un grand nombre d’adhérents (pour qui l’entrée est gratuite). Ces chiffres, qui ne sont pas énormes, sont néanmoins en forte augmentation par rapport à l’an passé.
Pensez-vous que le public apprécie véritablement les films projetez au CCF? Avez vous des retours?
Il n’est pas facile de se faire une opinion quant à la satisfaction du public. Les enfants semblent satisfaits des projections du mercredi après-midi, les adolescents et adultes ne boudent pas la séance du samedi. Quelque soit le cycle programmé ou le film projeté, ils viennent prendre un peu de plaisir dans une salle obscure et retrouver un peu de la magie du cinéma. Je profite de cette interview pour rappeler que vendredi 5 juin (journée mondiale de l’environnement), nous diffuserons en 35 mm le film de Yann Arthus- Bertrand, qui sortira simultanément dans le monde entier ce jour là. Un documentaire remarquable sur l’état de notre planète. Une diffusion « grand public » est proposée par notre partenaire CFAO vendredi 5 juin à 15h00 (entrée libre dans la limite des places disponibles).