Omar Bongo aurait-il détourné l’argent à la Beac et financé des partis politiques en France?

C'est en tout cas ce qu'affirme un télégramme wikiLeaks daté de 2009 en provenance de l'ambassade des États-Unis au Cameroun…

C’est en tout cas ce qu’affirme un télégramme wikiLeaks daté de 2009 en provenance de l’ambassade des États-Unis au Cameroun

Des dirigeants gabonais, dont Omar Bongo, auraient détourné une trentaine de millions d’euros d’une banque africaine à leur profit mais aussi pour financer des partis politiques français, selon un télégramme diplomatique américain obtenu par WikiLeaks et publié par El Pais. Ce télégramme de juillet 2009, en provenance de l’ambassade des États-Unis au Cameroun, repris par le site internet du quotidien espagnol, s’appuie sur les dires d’un responsable anonyme de la Banque des Etats d’Afrique centrale (BEAC). Son auteur mentionne l’ancien président français Jacques Chirac et son successeur Nicolas Sarkozy parmi les bénéficiaires de ce financement politique, tout en affirmant ne pas être en mesure de vérifier la véracité de ces allégations.

Selon cette note, l’affaire du détournement de la BEAC a été découverte à la faveur d’un audit interne. « Selon la source de l’ambassade, de hauts responsables gabonais, dont l’ancien président Omar Bongo et son fils Ali Bongo ont bénéficié du détournement », peut-on y lire. « La source a déclaré que les dirigeants gabonais avaient utilisé ces revenus pour leur enrichissement personnel et, sur instruction de Bongo, versé des fonds à des partis politiques français, notamment en soutien du président français Nicolas Sarkozy », ajoute le câble diplomatique.

Ancien sous-officier de l’armée française, Omar Bongo est mort en juin 2009 après 41 ans à la tête de cette ancienne colonie française, après avoir été l’un des alliés diplomatiques de tous les présidents français de la Ve République. Il fut le premier chef d’Etat reçu à l’Elysée par Nicolas Sarkozy en 2007. Son fils Ali lui a succédé. Le diplomate américain explique qu’Omar Bongo nommait tous les dirigeants importants de la BEAC. Les fonds détournés l’ont été par trois canaux: des dirigeants de la banque, des sociétés-écran et directement par des dirigeants gabonais, précise-t-il. Les allégations de détournement de fonds au Gabon ne sont pas nouvelles. Le 9 novembre, la Cour de cassation française a ordonné, contre l’avis du parquet, la reprise d’une instruction concernant les logements de luxe et les avoirs bancaires détenus en France par trois présidents africains, dont celui du Gabon.

Une enquête de police de 2007 avait recensé 39 propriétés et 70 comptes bancaires détenus en France par la famille Bongo et ses proches.

Omar Bongo a t-il financé la vie politique en France?
www.mincom.ga)/n

Suivez l'information en direct sur notre chaîne