Présenté au départ comme une opération de nettoyage, l’opération épervier suscite de plus en plus d’interrogations
Paul NGAMO HAMANI ancien administrateur provisoire de la défunte CAMAIR l’ex société camerounaise de transport aérien, aurait été aperçu dans les locaux de la police judiciaire vendredi 06 MARS 2009 à Yaoundé. Très rapidement certains médias audiovisuels de la capitale ont confirmé cette nouvelle interpellation. On a conclu à une manifestation de la vaste opération épervier, opération destinée tel qu’on la présenté à l’opinion publique à assainir les structures publiques des gestionnaires coupables. Véritable opération de charme, la population apprend chaque fois avec beaucoup de joie l’arrestation de telle ou telle grosse personnalité du gouvernement ou du régime. Mais aujourd’hui l’euphorie est passée et de plus en plus des faits ont amené à porter une analyse plus objective.
Depuis le début de l’opération épervier, on ne peut déterminer avec exactitude celui ou ceux qui mènent cette opération. On connaît en Espagne le juge Balthazar Carson ou le juge Moreno Ocampo de la CPI (cour pénal internationale de justice). Tel n’est pas le cas avec l’opération épervier ou on ne sait qui de la présidence ou du pouvoir judiciaire pilote les opérations. Cette incertitude dans les compétences s’est manifesté avec le cas de l’ex ministre Jean Marie ATANGANA MEBARA dont les délais de détention provisoire se sont épuisés sans qu’une juridiction l’aie formellement chargé d’une quelconque inculpation. Et le juge a semblé hésiter pour renouveler comme il relève de sa compétence sa détention. Aujourd’hui on en est au point ou on devra déterminer le 10 mars si oui ou non peut le relâcher. Ceci est quand même étrange car les principes de la procédure pénale voudraient qu’on ne détienne que des personnes qui sont déjà inculpées et qui pour certaines raisons (besoins d’enquêtes, ou même fuite de l’inculpé) sont retenus dans un centre de détention. La question peut donc valablement se poser pourquoi l’a-t-on arrêté ?
De même on a présenté jusque là l’opération comme une vaste croisade contre les responsables suspectées de détournement de fonds publiques. C’est ainsi que des personnes comme Polycarpe ABAH ABAH (ex ministre des finances) ou encore Urbain OLANGUENA AWONO (ex ministre de la santé) et bien d’autres se sont retrouvées à la prison centrale de Kondegui à Yaoundé. Mais jusque là aussi étrangement que cela pourrait être on a toujours pas pu retenir de véritables charges contre eux. Et paradoxalement juste à coté il y a d’autres personnalités contre lesquels il ne fait aucun doute qu’on peut construire une forte présomption de détournement de fonds publiques en raison du rapport qu’à dressé en ce qui les concerne le comité de gestion budgétaire mené cette fois par le contrôle supérieur de l’Etat. Il a été clairement établi des dépassements non autorisés de budget, ou des manquements manifestes au respect des procédures budgétaires et comptable. Le cas le plus probant est celui de Gervais MENDO ZE (ancien directeur de l’office de télévision publique).
D’une part on lui attribut des fautes de gestion mais de l’autre on le somme de restituer les sommes manquantes. De deux chose l’une : Ou on a détourné a son profit et on restitue les sommes tout en faisant face à la justice pénale, ou on a commis des fautes et erreurs mais on est pas tenu dans son patrimoine de restituer les sommes manquantes. Au meilleur des cas on engage une responsabilité civile délictuelle. MENDOZE est dans la première catégorie tout comme le professeur BIWOLE Sida (directeur de l’hôpital centrale de Yaoundé) et Jean baptiste NGUINI EFFA (directeur de la société des dépôts pétroliers) dont les comptes ont été sanctionnés par le contrôle supérieur de l’Etat. Il apparaît donc étrange que le juge en charge de l’opération hésite encore à entendre ceux ce lorsqu’on sait que d’autre se retrouvent en détention sur la base de forte présomption
L’ultime interpellation de Paul NGAMO HAMANI renforce toutes les interrogations autour de l’opération épervier. D’après des sources proches de certains médias audiovisuelle, il serait cette fois retenu pour sa gestion non pas à la CAMAIR mais en tant que responsable des impôts