Le ministre Luc Magloire Mbarga Atangana a démenti l’information en précisant que l’exception du sucre trouvera une solution
Aucun risque de pénurie alimentaire au Cameroun, le ministre Luc Mbarga Atangana en charge du commerce l’a fait savoir à travers un communiqué lu sur les ondes de la radio d’Etat mercredi 14 septembre 2011. Le communiqué du ministre parle de rumeurs divulguées et entretenues par des personnes aux intentions inavouées, qui font savoir que le Cameroun est au bord d’une pénurie alimentaire. Le ministre rassure aussi les consommateurs que ces informations sont sans fondement et auraient pour seul but de nuire à la stabilité du pays. L’annonce du ministre intervient dans un contexte marqué par l’attente des élections présidentielles. Selon des informations qui ont circulé en début de semaine, le marché camerounais pourrait connaitre des tensions concernant certains produits comme le riz, l’huile de palme, le sucre, la farine de blé, l’huile de cuisine raffinée et le lait. Le communiqué du ministre qui dément ces informations ne donne cependant pas l’état des stocks disponibles. Une combinaison de la hausse de la demande de ces produits sur le marché mondial et la faiblesse de la production camerounaise dans ces segments, font craindre que les propos du ministre soient plus proches de l’apaisement politique. D’un autre côté, le communiqué du ministre du commerce ne fait pas mention de la situation critique dans le nord du pays, où de nombreuses organisations paysannes.
Le ministre du commerce a cependant reconnu que le gouvernement avait ordonné l’importation de 15 700 tonnes de sucre entre le mois de septembre et d’octobre. Une décision qui porte à 30 134 tonnes la quantité de sucre importée par le Cameroun depuis le mois de juin. Ces importations, précise le communiqué du ministre, visent à faire face à la faiblesse des récoltes. Selon une source du ministère du commerce, cette importation permettra de faire face à la flambée des prix sur le marché. La source indique aussi que l’Etat envisage d’importer d’autres quantités de sucre, sans préciser le niveau réel des importations pour assurer l’équilibre des prix. Une situation qui sème la confusion dans la mesure où aucune statistique particulière n’existe sur la quantité de sucre ou de toute autre denrée présente sur le marché. Globalement les chiffres officiels annoncent que le manque de sucre au Cameroun s’élève à près de 70 000 tonnes. Mais le problème semble plus grave encore, parce que même le sucre subventionné par le gouvernement coute déjà 800 FCFA, soit 150 de plus que le prix homologué à 650FCFA. Dans certains quartiers de la ville de Yaoundé la capitale du pays, le prix du kilogramme atteint parfois les 1100FCFA. Des observateurs estiment que la sortie du ministre vise plus à éviter que le pays qui attend des élections présidentielles sensibles ne plonge dans de nouvelles émeutes de la faim semblables à celles qui avaient embrasé le pays en 2008.