Le gouvernement se donne un délai de quatre mois pour choisir entre Grand Batanga et Mboro.
C’est depuis 1985 que les populations de kribi dans la région du sud attendent le démarrage des travaux de construction du port en eau profonde de la cité balnéaire. Au regard des retombées en terme de création d’emplois, du développement de la région (dans le domaine du tourisme des transports du commerce,) et par extension de l’économie nationale. Le projet est considéré par les populations, les autorités administratives et élus du peuple comme un véritable cadeau du ciel. Interrogé par nos confrères du quotidien gouvernemental « cameroon tribune », le chef du groupement Batanga sud s’est d’ailleurs indigné de leur absence dans le comité de pilotage surtout que « cela fait plus de 20 ans que nous attendons. »
Depuis plusieurs années, le gouvernement ayant pris conscience des retombées financières d’un port en eau profonde à Kribi, a entamé une série d’études techniques sur le choix du site devant abriter le port. Les experts avaient ainsi jeté leur dévolu sur le site de grand Batanga et avaient rendu les conclusions de leurs études en 2005. Il en ressort que le site de grand Batanga a, entre autres avantages, les plus belles plages du Cameroun, la densité du développement humain. Mais, à Grand Batanga, la profondeur d’eau n’est pas assez importante. Ainsi, ce site ne pourrait être réservé qu’à un certain type de bateaux. Voilà quelques facteurs qui ont amené les experts à revoir leurs copies et à explorer la piste d’un nouveau site, plus approprié. La découverte du site de Mboro est donc venue alimenter la polémique dans le projet. En effet, selon les experts, Mboro présenterait plus d’avantages que Grand Batanga. D’abord, les profondeurs de l’eau sont très importantes et pourraient facilement accueillir différents types de navires. La zone est encore presque déserte et sa proximité avec le site devant abriter l’appontement fer, pourrait faire de cette zone, un véritable carrefour économique.
A Kribi, le sujet alimente les conversations et crée des divergences d’opinion au sein des populations. Le gouvernement et ses partenaires qui s’apprêtaient à lancer les travaux de construction du port en eau profonde de Kribi à Grand Batanga, ont donc été contraints d’écouter à nouveau la voix des experts. Il faut mettre à profit toutes les données afin de faire un choix objectif du site. Le 29 Janvier dernier, toutes les parties prenantes ont effectué une visite des lieux, pour mieux toucher du doigt, les réalités du terrain. Les responsables des ministères de l’économie, de la planification et de l’aménagement du territoire, des domaines et affaires foncières, du tourisme, des travaux publics ainsi que les élus du peuple et autorités traditionnelles sont impliqués dans ce vaste projet.
Selon le directeur du projet Louis Nlend Banack, la descente de reconnaissance du site portuaire de Kribi et de son environnement terrestre et maritime, aura permis d’apprécier les deux sites potentiels. Il est maintenant question de mener les investigations sur ces sites et les études nécessaires pour arrêter le schéma général des aménagements. Le gouvernement s’est donc donné un délai supplémentaire de 4 mois pour choisir le site devant abriter le port en eau profonde de Kribi, chef lieu du département de l’océan où l’on retrouve outre les Batanga, les Mabi, mais aussi les Ngoumba, les Fang, les Bassa, les pygmées et plusieurs autres populations allogènes.