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Pr. Claude Abé: «A l’immigration choisie, l’Afrique répond par la sexualité et la civilisation choisies»

Dans Intégration, Le socio†politiste parle de son mouvement qu'il vient de lancer: «Touche pas à mon anus! Il est…

Dans Intégration, Le socio†politiste parle de son mouvement qu’il vient de lancer: «Touche pas à mon anus! Il est sacré !».

Des menaces et des sanctions de la part des pays occidentaux (Etats-Unis et l’Union européenne) pleuvent sur l’Ouganda et le Nigéria depuis que ces pays ont renforcé la pénalisation de l’homosexualité dans leur législation. Quel est votre commentaire sur cette façon de procéder ?
Il s’agit tout simplement d’un reniement de soi de la part des donneurs de leçons sur
l’Etat de droit et la promotion de la liberté de choisir, notamment la liberté de faire le choix sur son modèle d’être et d’exister. Cela est la preuve d’un regrettable retour des reflexes de domination sur une partie du monde que l’histoire nous enseigne qu’elle a toujours été vouée aux gémonies depuis le commerce triangulaire. A n’en point douter l’on est en face d’une pression qui trahit toute honte bue le retour de l’impérialisme culturel et le refus de l’altérité ou du droit à la différence autant que l’obstruction de la subjectivation et de l’émancipation africaines. Ces décisions traduisent une démarche hégémonique sur le terrain de la production du sens et des trajectoires existentielles des sociétés africaines.

Ces menaces et sanctions concernent pour l’essentiel l’aide au développement. Ça devrait pousser les Africains à réfléchir non ?
Et en fait d’aide de la part des Etats†Unis et de l’Union Européenne à ces pays, on constate qu’il s’agit d’une embuscade financière derrière laquelle on procède tranquillement à la recolonisation de l’Afrique et son remodelage selon le référentiel dominant. On quitte ainsi le terrain de la coopération économique pour entrer dans celui de l’assujettissement politique de l’économiquement vulnérable qui n’a désormais plus aucun droit sinon on lui coupe les vivres. Ici en Afrique, on a bien compris la supercherie.

L’ensemble de ces pays justifient leurs actes par la volonté de défendre les droits de l’Homme notamment ceux des minorités sexuelles. A votre avis doit-on sacrifier la majorité numérique des Africains qui disent non à l’homosexualité au nom de la minorité?
La lutte pour les droits de l’homme est le nouveau terrain d’expérimentation de l’impérialisme occidental. Ce que l’on peut également aisément comprendre, c’est que ces acteurs de la scène internationale entérinent la thèse de la primitivité des Africains, ces damnés de la terre qu’il faut conduire de force, y compris contre leur gré, à la civilisation de l’autre, alors érigée en parangon. Ils appellent ça modernité. Si tu t’y refuses on te chicotte en te coupant les vivres. C’est un rapport de force qui s’exerce sur la trajectoire civilisationnelle choisie par le continent. Les sanctions contre le Nigéria et l’Ouganda montrent aussi que leurs auteurs n’ont rien compris à la globalisation. Celle†ci ne signifie pas «global lies» (mensonges globaux) ou homogénéisation du monde. D’ailleurs, elle est assise sur un paradoxe : plus elle s’intensifie en faisant sauter les frontières, plus celles†ci se reconstruisent aux moyens des replis identitaires de toutes sortes.

Certains voient en l’acceptation de l’homosexualité une sorte de déclin de la société occidentale. Qu’en pensez-vous ?
C’est exact. Ces sanctions traduisent d’ailleurs la peur de la solitude du mourant. Il est
connu que l’individu qui se sait condamné supporte mieux sa situation de déchéance quand il sait qu’il ne la vit pas tout seul. C’est bien connu de tous, la période de déclin de l’Occident est amorcée et pour se sentir fort aise, ce continent ne veut pas mourir seul. Il lui faut des compagnons dans sa chute inexorable vers l’abîme et elle a choisi son sous fifre qu’est l’Afrique comme compagnon de mort. C’est dire que ces sanctions traduisent l’expression inconsciente d’un désespoir de la part d’un condamné à mort.

Comment appréciez-vous l’attitude des pays africains face à ces pressions occidentales ?
L’attitude de l’Ouganda, du Nigéria mais aussi du Sénégal, du Libéria, du Zimbabwé ou de la Gambie montre bien que les leaders africains ont bien compris que l’Occident a besoin de compagnon demort et que l’Afrique se refuse à partager ce funeste destin alors même qu’elle n’a jamais été invitée à la table des festivités au moment du bonheur. L’Occident apprend donc à ses dépens que l’on ne peut être solidaire dans le malheur qu’à condition de l’avoir été dans le bonheur. A l’immigration choisie, l’Afrique répond par la sexualité et la civilisation choisies.

Dans la foulée, le Cameroun devrait logiquement être aussi dans le viseur de l’occident. Redoutez-vous des sanctions pour votre pays?
Il est du Nigéria et de l’Ouganda comme du Cameroun. Les pressions qui s’abattent sur ce dernier pays de la part de l’Union européenne et des médias internationaux telle que la chaîne de télévision française France 24 depuis bientôt quatre ans indiquent à n’en point douter que l’on s’achemine vers des sanctions de même nature au mépris du droit à la différence que les Camerounais respectent pourtant même quand il s’agit des pays de ceux qui sautent par devers les ben skins nuitamment pour jouir d’un droit qui est reconnu au Cameroun, celui d’avoir plusieurs femmes. Il nous souvient que certains de ces acteurs avaient déjà conditionné le financement des antirétroviraux l’année dernière par la désacralisation juridicoâ€
institutionnelle de la sexualité par le postérieur. Quand on sait ce que représente l’accès aux antirétroviraux pour les personnes vivant avec le VIH/SIDA, on peut bien constater que les lobbies homosexuels sont sans pitié au nom de l’ouverture du pays à cette expérience démographiquement improductive. Il ne faut donc pas croire qu’ils auront de la compassion pour le Cameroun.

Quelle stratégie le Cameroun devrait adopter face à cette épée de Damoclès qui pèse sur sa tête?
La diplomatie camerounaise doit sortir de la logique d’une diplomatie de présence pour devenir une diplomatie offensive qui montre les muscles. Et des muscles nous en avons de par notre position géostratégique dans le Golfe de Guinée, les richesses de nos écosystèmes et celles de notre sous†sol. Le temps est venu de fonctionner comme la Chine (même si nos moyens ne sont pas identiques) en disant à ceux qui veulent coopérer avec nous que nous pouvons parler de tout sauf des sujets tel que la dépénalisation de l’homosexualité. Il y a là matière à occupation pour la diplomatie camerounaise. Au†delà des discours ronflants, sa capacité à apporter son soutien au projet des grandes réalisations du président Biya passe par là. Voilà un chantier ouvert pour elle : éviter à ce pays la brouille avec les bailleurs de fonds en défendant notre identité homophobe avec véhémence, tact et énergie.

Céder est donc une option à exclure.
Effectivement il ne faut surtout pas céder à ce chantage pour accepter de démocratiser l’usage d’un organe humain connu dans notre société uniquement pour ses aptitudes à expurger les déchets du corps plutôt qu’à recevoir une quelconque semence improductive ; c’est l’ensauvagement des individus et de la société. Aucun pays au monde n’a émergé sans une démographie forte. Je vous invite à vous intéresser au nombre d’habitants des pays développés ou émergents pour s’en convaincre. Quel est le problème que viendrait résoudre le fait de céder ? Aucun, plutôt il viendrait en créer d’autres quant à la prise en charge de la santé des adeptes de ce mode vie que le contribuable camerounais n’est pas prêt à soutenir à travers le financement des formations sanitaires qui devront les prendre en charge au cas où.

Vous venez de lancer la campagne « Ne touche pas à mon anus ! ». De quoi s’agit-il
exactement ?

En réaction à la propagande orchestrée dans les médias internationaux, j’ai décidé de lancer un mouvement dont le slogan est précisément «Touche pas à mon anus ! Il est sacré ! ». Il s’agit de défendre le droit à la différence de la société camerounaise contre le pseudo droit à la profanation et à la putréfaction humaine de quelques individus culturellement égarés car dans le contexte camerounais cet organe est sacré et, à ce titre, entouré d’un certain nombre d’égards et d’interdits de même que son utilisation est l’objet d’un contrôle de la part de la communauté car dangereux pour l’ordre social dont†il contribue à la stabilité. Il est le médium de la communion entre l’individu, les forces de la nature, le cosmos, l’ordre de la création et la vie. D’où son caractère sacré.

Pr. Claude Abé
Journal Intégration)/n

Vous parlez de cette partie du corps humain comme un organe sacré et comment s’en convaincre ?
Il vous souvient qu’en dehors des enfants et de quelques personnes mentalement déséquilibrées, la société ne tolère pas sa visibilité publique. Même chez les populations ignorant le port des robes et des pantalons, l’on arbore un cache sexe qui couvre également cette partie du postérieur. De même lorsque dans des cas extrêmes, un parent décide d’infliger une malédiction à son enfant, il lui suffit de se dénuder et de montrer son postérieur au concerné en proférant des paroles pour que ce dernier en soit maudit. C’est donc dire qu’il ne s’agit pas seulement d’un organe du corps comme ceux qui veulent en faire un lieu de plaisance le pensent. Il est investi d’une énergie vitale que ceux qui le recherche veulent extirper ou vider pour des fins inavouées. C’est aussi par le biais du même organe que le corps élimine à certains nombre de déchets. Et sans cette fonction l’on s’empoisonnerait au moindre contact avec les aliments. C’est confirmer son caractère vital pour l’individu et pour la société toute entière. C’est à ce titre aussi qu’il faut le protéger pour protéger la société. Vous avez remarqué que j’en ai parlé sans le citer du fait de sa sacralité et c’est ainsi qu’il faut le tenir.

Comment entendez-vous procéder pour vous faire entendre dans un environnement où les médias commencent à fléchir aux sirènes venues d’occident?
J’aimerais déjà remercier ici votre journal qui m’a donné l’occasion d’en parler et vous dire que c’est l’un des premiers moyens par lesquels j’ai décidé de procéder. La sensibilisation au moyen des médias de masse est donc le premier moyen. Ensuite, je suis en train d’imprimer des T†Shirts avec au dos le slogan « Touche pas à mon anus ! Il est sacré ! » que l’on arborera uniquement le premier vendredi de chaque mois pour ceux qui adhèrent au mouvement.

Pourquoi seulement, le vendredi ?
Parce que constat fait dans notre société, les gens ont moins la tête aux préoccupations professionnelles ce jour là ; même s’ils vont au boulot, l’on commence à être relax et après le boulot, certains fréquentent les milieux chauds et leurs T†Shirts à la chance de marquer les esprits et d’attirer l’attention. Un vendredi par mois ça fait 12 jours au cours de l’année, cela ne peut participer à désacraliser ce qui est sacré en le faisant renter dans la banalité. Il faut donc marquer les esprits en tâchant de ne pas tomber dans le travers que les débats sur l’homosexualité recherchent à savoir la faire rentrer dans la banalité et la tolérance.

Le lobby gay est réputé omniprésent et très puissant. Ne craignez-vous pas pour votre vie et votre carrière?
Le lobby gay n’est pas plus puissant que la société camerounaise encore moins que le peuple. La loi est l’émanation de la volonté générale. Depuis qu’il fait pression sur le législateur camerounais, ce lobby n’a pas pu faire bouger les lignes jusqu’aujourd’hui. C’est significatif de là où se trouvent le pouvoir et la puissance dont vous parlez en l’occurrence aux mains du
peuple et de la société. Vous lui reconnaissez donc ce qu’il n’a pas. Au contraire, ce que je crois savoir c’est son impouvoir, la fébrilité de ses croyances et sa lâcheté à venir au débat ouvert pour nous convaincre et persuader la société de son erreur de jugement.

Donc vous ne redoutez rien.
Vous savez, la peur est mauvaise conseillère. Tous ceux qui ont peur de défendre les convictions de la société, de l’armée silencieuse, sont des lâches. Et je me refuse à être lâche. Ceux qui me connaissent savent que sans être bagarreur, je suis loin d’être lâche et sais porter les convictions venues des profondeurs de la société, celle qui n’a que très peu voix au chapitre. Or, le dicton est bien connu « vox populi vox dei », la voix du peuple est la voix de dieu. Pour ma carrière, je crois que je l’ai déjà derrière moi. Je suis professeur titulaire. Je ne sais pas si d’après vous il y a encore quelque chose après ça dans ma profession? En plus, c’est quoi cette affaire de carrière qui a fini de désarmer tous les camerounais au point de transformer ce pays en contrée de pusillanimes. Ma seule carrière c’est le bien être de notre société et tous ceux qui souffrent autant que la renaissance du contient africain à partir de ses référents sociétaux propres qui peuvent lui permettre de négocier son accès à une modernité alternative et non dévoyée.

Que suggérez-vous aux pouvoirs publics et à la société civile dans le cadre du refus de l’homosexualité?
Les pouvoirs publics doivent assumer l’homophobie de la société camerounaise beaucoup plus clairement et ostensiblement afin que nul n’en ignore. Lorsque certaines personnalités
parlant au nom du Cameroun affirment comme on l’a vu dans France 24 que les homosexuels se baladent librement dans notre pays sans que personne ne les inquiètent, cela peut prêter le flanc. Il faut clairement citer la loi, notamment la pénalisation de cette pratique par le législateur car la communication est une arme de lutte. La société civile doit s’organiser pour protéger la volonté générale de la société camerounaise exprimée par le législateur dans le code pénal qui proscrit cette pratique. Il faut sensibiliser sur les conséquences sociales et en termes de santé de l’homosexualité et éduquer la jeunesse.

Pour finir, quels conseils aux jeunes?
Les jeunes sachez qu’il n’y a aucun bonheur à vivre dans la permissivité. Il ne faut même
pas essayer en disant que je ne fais qu’une fois car comme le dis l’artiste Majoie Ayi « qui a bu boira ». L’incontinence constitue l’une des conséquences immédiates qui vous fait rentrer dans l’état de bébé avec des couches qu’il faut changer à tout moment. Le danger est donc énorme. Chercher d’autres moyens pour réussir et il n’y a pas un autre plus sûr que le travail qui demande de prendre la peine. Ne céder pas à la faciliter. Vous-mêmes vous avez coutume de dire entre vous dans votre jargon que quelle que soit la longueur de la nuit le jour apparaîtra, il ne faut donc pas baisser les bras pour vous laisser piéger et souffrir toute une vie si vie il y a là-dedans. Je ne connais aucune espèce animale où les sujets de même sexe s’accouplent. Il ne faut donc pas descendre plus bas que le monde animalier. Barrons la route à cette tentative d’ensauvagement collectif !!! Ne conspirons pas contre l’appel à l’émergence et à l’éveil. Il faut savoir dénoncer ceux qui vous font des propositions indécentes puisque c’est de l’indécence qu’il s’agit, pas l’indécence vestimentaire mais l’indécence sur le plan des m urs et de la sexualité.


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