Un fort déploiement des forces de l’ordre a été observé ce samedi 22 septembre 2018 lors du lancement de la campagne électorale du parti de Maurice Kamto à Bonabéri (Douala).
Peu avant 8h, samedi 22 septembre 2018, les forces de maintien de l’ordre ont investi l’esplanade du lycée bilingue de Bonabéri, dans l’arrondissement de Douala 4ème, où le meeting de lancement de la campagne du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) était prévu autour de 9h.
Une dizaine de pick-up de la gendarmerie nationale et de la police ont été parqués le long du mur de l’établissement scolaire, non loin du car podium prévu pour l’animation. Des policiers du commissariat de sécurité publique du 5ème, 15ème, 19èmearrondissement et ceux du commissariat central n°3 ont été déployés sur le site, où le nombre de manifestants grossissait progressivement.
Tandis que des gendarmes s’attèlent à diriger la circulation, des animateurs d’ « Abélé » entonnent des chants de ralliement repris par la foule. Les baffles diffusent ensuite en boucle l’hymne du MRC. Certains militants postés près du car podium sont alignés au bord de la chaussée, vêtus de t-shirt à l’effigie du candidat et aux couleurs du parti. Ils brandissent des drapeaux du pays, des tiges de l’ «arbre de la paix » et des pancartes. On peut lire sur l’une d’elle le message : «Le Cameroun pour tous, c’est possible avec Maurice Kamto».
La police veille
A 10h20, un camion anti-émeute de la gendarmerie débarque sur le site de la manifestation et entame des manœuvres. Le véhicule se gare ensuite en face des manifestants, de l’autre côté de la route. Les militants restent sereins et continuent l’animation. Cette fois, les baffles diffusent la chanson « Paul Biya doit partir », de l’artiste One Love.
«Nous voyons que la police veut nous intimider, nous empêcher de tenir notre meeting. C’est illégal. Cela ne pouvait pas se passer ainsi si c’était le Rdpc [le parti au pouvoir, ndlr]. Nous espérons qu’ils sont là juste pour encadrer », se plaint Roger Justin Noah, le secrétaire général adjoint du MRC.
Lorsque Maurice Kamto arrive sur le lieu du meeting à 11h05, la foule est en liesse. Elle crie «Kamto, Président !!!». Le candidat investi par le MRC est vêtu d’un maillot des Lions indomptables. Dans la délégation qui l’accompagne, on a reconnu Paul Eric Kingue, son directeur de campagne, Célestin Njamen, entre autres. Certains militants font remarquer l’absence de Penda Ekoka, le conseiller du chef de l’Etat, nouvel adhérent du MRC.
Après l’exécution de l’hymne national et de l’hymne du parti, les responsables du MRC reviennent sur la polémique qui a enflammé la toile en début de matinée, concernant l’annulation du meeting par le sous-préfet de Douala 4ème, Jean Marc Ekoa Mbarga. Le chef de terre dans une correspondance adressée au MRC la veille, a indiqué qu’il n’existait aucun espace susceptible d’accueillir la manifestation en face du lycée bilingue, tel que le MRC avait écrit dans sa demande d’autorisation de manifestation publique.
Le sous-préfet a cependant proposé deux autres sites où le parti pouvait tenir son meeting, à savoir l’esplanade dudit lycée ou sur le terre-plein devant la sous-préfecture de Douala 4ème. Le parti a visiblement opté pour la première proposition.
Trois grands engagements
Dans son allocution de circonstance, le directeur régional du MRC pour le Littoral décrie la situation des frères et sœurs de la crise anglophone qui ont fui les violences pour trouver refuge à Bonabéri. «Ils sont refugiés dans leur propre pays », déplore –t-il. Le candidat Maurice Kamto a fait savoir que son premier voyage en tant que président se fera dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest pour essuyer les larmes des frères et sœurs et mettre un terme aux massacres des populations. « Je ne peux dormir en paix dans un pays où des Camerounais tuent d’autres Camerounais».
Le président du MRC a, en outre, promis qu’il mettra toute son expérience au service de son pays. Il a cependant pris trois grands engagements. S’il est élu président au soir du 07 octobre 2018, il connectera 80% des ménages à l’électricité. Il entend rendre l’eau potable disponible aux populations et porter le Smig de 36750 francs CFA à 55 000 francs CFA.
Maurice Kamto a rappelé des lignes de son programme politique sur les volets de l’éducation, de l’emploi, de la santé, entre autres. Le même message a été livré lors d’un autre meeting au lieu-dit Terminus St Michel en début d’après-midi.