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Présidentielle au Gabon: des soutiens de poids pour Jean Ping

M. Ping, ex-président de la commission de l'Union africaine, vient d'obtenir le soutien de l'ex-président de l'Assemblée nationale, Guy Nzouba…

M. Ping, ex-président de la commission de l’Union africaine, vient d’obtenir le soutien de l’ex-président de l’Assemblée nationale, Guy Nzouba Ndama, et celui de l’ex-Premier ministre Casimir Oyé Mba

La campagne présidentielle a pris un tour nouveau mardi au Gabon avec l’annonce du retrait de deux des principaux candidats d’opposition en faveur d’un troisième poids lourd, Jean Ping, pour défier le président sortant Ali Bongo au scrutin à tour unique du 27 août.

M. Ping, 73 ans, ex-président de la commission de l’Union africaine, a obtenu le soutien de l’ex-président de l’Assemblée nationale, Guy Nzouba Ndama, et celui de l’ex-Premier ministre Casimir Oyé Mba, mardi vers 03H00 (02H00 GMT) après une dernière séance de négociations.

« La sagesse des uns et des autres a finalement abouti à ma désignation pour représenter l’ensemble de l’opposition », s’est félicité M. Ping, 73 ans, lors d’un meeting dans le centre de Libreville mardi après-midi en compagnie de ses deux nouveaux alliés.

« L’intérêt supérieur du pays vous a conduit à me désigner comme votre étendard », a salué M. Ping, affirmant devant des milliers de personnes qu’il voulait « mettre fin au règne de l’imposteur, du dictateur ».

Cette accord de l’opposition a suscité une très vive réaction du porte-parole du gouvernement gabonais, Alain-Claude Bilie-By-Nze, qui a dénoncé dans deux tweets un « marchandage d’épiciers » et une « alliance contre-nature » qui « présente un risque réel pour le #Gabon ».

Un nouveau Gabon sans Ali Bongo
« Aujourd’hui le Gabon vit un événement inédit », s’est au contraire réjoui devant la presse le président de l’Union nationale (UN, le parti de M. Oyé Mba), Zacharie Myboto. « C’est un nouveau Gabon qui se construit, sans Ali Bongo Ondimba ».

La Commission électorale (Cénap) a validé au total 14 dossiers pour le scrutin à un tour du 27 août, mais les autres candidats sont loin d’avoir le poids politique du président sortant ou de ses trois principaux opposants.

M. Ping comme MM. Nzouba Ndama et Oyé Mba sont d’anciens cadres du régime d’Omar Bongo – père et prédécesseur d’Ali Bongo – qui fut président pendant 41 ans jusqu’à sa mort en 2009.

Né d’un père chinois installé au Gabon dans les années 1920, Jean Ping a été plusieurs fois ministre d’Omar Bongo, avant d’être porté à la tête de l’Union africaine en 2008. Il a également été le compagnon de Pascaline, la soeur aînée d’Ali Bongo.

Depuis le lancement de sa campagne officielle samedi à Lambaréné (centre) en pays myènè, l’ethnie de sa mère, l’ancien délégué du Gabon auprès de l’Unesco promet à ses compatriotes un pays « à l’abri du besoin et de la peur ».

M. Nzouba Ndama, 70 ans, a pour sa part présidé l’Assemblée nationale pendant 19 ans jusqu’à sa démission en mars, et dispose de ce fait de solides réseaux au sein de toute la classe politique gabonaise.

Ping, ancien ministre d’Omar Bongo
Enfin, M. Oyé Mba, 74 ans, a été Premier ministre d’Omar Bongo dans les années 1990, puis gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC).

Il représente l’ethnie fang, la plus importante parmi les quelque 1,8 million d’habitants du Gabon, dont 628.000 électeurs invités à retirer leur carte.

Avant de s’unir, ces opposants ont demandé en vain l’invalidation de la candidature d’Ali Bongo, 57 ans, estimant que l’actuel chef de l’Etat est un enfant du Nigeria adopté par son père, et qu’il ne peut être président en vertu de la Constitution gabonaise.

« Je suis né à Brazzaville, le 9 février 1959 et ils le savent. Mon père s’appelait Omar Bongo Ondimba, ils le savent mais ils font semblant! », avait proclamé le chef de l’Etat lors de son meeting de lancement de campagne officiel samedi devant des dizaines de milliers de personnes dans un stade près de Libreville.

Sans le nommer, M. Bongo avait eu la dent particulièrement dure contre Jean Ping: « Parmi ces gens-là qui ont échoué dans le passé, il y en a un qui, comme vous le savez, a été à la tête de quatre ministères sous Omar Bongo, et il a toujours échoué ».

Le président avait accusé « ces gens-là » d’avoir [i »tué à petit feu »] son père Omar Bongo « en sabotant son action ».

Les candidats d’opposition « ont peur d’aller aux élections » car « ils n’ont aucune chance de gagner », avait déclaré le chef de l’Etat dans un entretien à l’AFP vendredi (12 août 2016, Ndlr).

Ali Bongo (à gauche), Jean Ping (à droite).
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