La décision a été prise par le Directeur Général d’Elections Cameroon, qui évoque la la loi électorale
Le Directeur Général d’Elections Cameroon, l’organe en charge de l’organisation et de la gestion des élections au Cameroun, a décidé mardi 26 février 2013 du report de la date butoir des inscriptions sur les listes électorales au 29 mars. Le responsable d’ELECAM s’appuie sur la loi électorale qui selon son interprétation lui donne la latitude de poursuivre les inscriptions tant que le corps électoral n’a pas encore été convoqué. La prorogation survient alors qu’un certain nombre de personnes sentant les délais approcher, se sont massées devant des points d’inscription pour se conformer à ce droit citoyen. Au 24 février, les statistiques d’ELECAM faisaientt ressortir un peu plus de 4,5 millions d’inscrits. Plusieurs personnes ont marqué leur satisfaction face à cette mesure. « C’est une bonne chose, je n’avais pas le temps de m’inscrire et je crois que je vais faire des efforts pour prendre le temps qu’il faut et le faire, c’est quand même un devoir », explique Eric F un habitant de la ville de Yaoundé. Pour d’autres, les responsables d’ELECAM ont apporté la preuve que leurs interventions manquent de prévision. « C’est ce même DG des élections à qui les partis politiques et autres acteurs de la société civile avaient fait savoir que le délai qu’il donnait n’était pas soutenable. Il s’est entêté et aujourd’hui il revient lui-même prolonger les délais, comment voulez-vous que nous fassions confiance à de telles organisations ? », s’interroge pour sa part Paul T, fonctionnaire à Yaoundé.
Pour ELECAM, l’enjeu est de taille. En 2011, elle a brandi un fichier électoral retouché qui comportait près de 8 millions d’inscrits. Avec 2,6% de croissance annuelle de la population, on devrait avoir notamment pour les élections locales, au moins ce nombre d’inscrits et au mieux, 9 millions. Les chances pour qu’on y arrive sont très minces, de l’avis de plusieurs experts, et il y en va de la crédibilité fortement contestée d’ELECAM. L’ensemble des partis politiques après avoir longtemps critiqué le processus, se sont joints à la danse et demandent à leurs partisans de s’inscrire. Mais c’est sans compter que le Cameroun compte aujourd’hui dans ses rangs des « non alignés » politiques. ELECAM inscrira-t-il en un mois plus qu’il en a fait en cinq? Réponse dans un mois !