Le boxeur camerounais naturalisé australien affronte Adonis Stevenson au Canada samedi, 04 avril. Il rêve de ramener la ceinture de champion dans son pays d’origine
En vue du combat de Championnat du monde WBC des mi-lourds samedi, 04 avril, au Colisée Pepsi (Canada), face à Adonis Stevenson, Sakio Bika est arrivé à Québec avant hier pour un entraînement public. Sa tête était toutefois déjà au Cameroun. C’est dans son pays natal qu’il compte ramener la ceinture arrachée au champion.
Bika (32-6-3, 21 K-O) a avalé de travers, il y a quelques jours, les nombreuses allusions à un combat de rêve entre Stevenson et le russe Sergey Kovalev pour l’unification des titres chez les mi-lourds. Il est revenu sur le cas hier, avec un calme et une classe qui
l’honorent, sauf qu’il entend bien carburer à ce qu’il qualifie de manque flagrant de respect.
«C’est vraiment décevant. J’ai été champion du monde chez les super moyens et aujourd’hui j’affronte l’un des meilleurs chez les mi-lourds. L’attention devrait être sur Stevenson contre moi et pas sur Stevenson contre Kovalev. Mais c’est la vie. Chacun est libre de dire ce qu’il a à dire. Tout ce que je peux faire, c’est de garder mon calme pour affronter Adonis», a-t-il débité.
«Ça devient vraiment une motivation supplémentaire. Je veux battre Adonis pour aller chercher la ceinture de champion du monde et je suis sûr de moi. Il faut que les gens voient les boxeurs que j’ai affrontés et mon CV. J’ai affronté de gros noms et c’est moi qui voyage toujours chez eux. Je ne suis pas venu ici pour me balader, mais pour prendre la ceinture d’Adonis.»
Gâcher le party
Bika se dit pleinement conscient que le monde du noble art salive à l’idée de voir Stevenson et Kovalev en découdre. Il ne demande rien de mieux que de s’inviter au party.
«Ça me ferait plaisir de gâcher tout ça. Peut-être que ce sera Bika contre Kovalev et que les gens seront surpris», a-t-il lancé, poussant la note un peu plus loin lorsqu’il a été appelé à se prononcer sur l’issue du combat de samedi.
«Ma prédiction, c’est que je vais ramener la ceinture WBC au Cameroun», a tranché celui qui vit désormais en Australie et qui vient de terminer son camp d’entraînement en Floride.
Et Bika (32-6-3, 21 K.-O.) compte bien le prouver au Colisée, samedi après-midi.
Peut-être, en effet. Car si Bika surprend Stevenson, c’est lui qui aura la chance de se battre contre le Russe pour l’unification des titres WBC (Stevenson) et WBA, WBO et IBF (Kovalev).
Contrairement à Stevenson (25-1, 21 K.-O.), le boxeur de 35 ans est reconnu pour avoir poussé plusieurs combats à la limite de 12rounds. Bika sourit lorsqu’on lui demande si un long duel l’avantagera. «Vous verrez, peut-être. (…) Adonis est un bon cogneur, mais je ne sais pas s’il va résister à 12 rounds», a-t-il lancé.
De fausses impressions
Promoteur de l’événement qui regroupera 10 combats, Yvon Michel a de nouveau dû mousser la crédibilité de Bika malgré un bagage de combats contre les Anthony Dirrell, Andre Ward et Markus Beyer de ce monde. Jamais au cours de sa carrière il n’a été vaincu par K-O.
« Il y a des gens qui ont une mauvaise impression de Bika parce qu’il a perdu en 2007 contre Lucian Bute, mais depuis, il fait partie de l’élite de la boxe. »
«Il cogne dur, il est fort physiquement. Il est toujours compétitif, il va à la guerre. Il arrive ici très confiant. Dans le fond, la pression est peut-être plus sur Adonis parce que les gens rêvent déjà au combat contre Kovalev», a-t-il fait valoir.
5000 spectateurs attendus
Selon le promoteur Yvon Michel, près de 3000 billets ont trouvé preneur à ce jour en vue de la carte de samedi après-midi. Il s’attend à ce que plus ou moins 5000 personnes franchissent les tourniquets. «On aimerait mieux plus, mais il y a plusieurs circonstances. Le combat est diffusé gratuitement à TVA Sports, c’est un samedi après-midi, le samedi de Pâques. C’est quand même beaucoup plus que la moyenne des combats aux États-Unis. Ici, on se plaint, mais eux, ils nous envient. Il n’est pas rare qu’ils présentent des combats de Championnat du monde devant 1000 ou 1500 personnes. De toute façon, je demeure convaincu que si on amène Stevenson et Kovalev dans le nouveau Colisée, on va vendre tous les billets en une semaine», a-t-il dit.
De super moyenà mi-lourd
Pour Sakio Bika, il s’agira d’un premier combat chez les mi-lourds, lui qui évoluait jusqu’ici chez les super moyens. Niâ€^lui ni Yvon Michel n’entrevoient de grands ajustements. «Je peux manger plus ce que je veux et je devais changer de catégorie de poids parce que plus personne ne voulait m’affronter», a indiqué l’aspirant. «Bika a perdu son dernier combat contre Dirrell parce qu’il n’était plus capable de faire le poids. Ce sera plus favorable pour lui. Quand Adonis est passé chez les mi-lourds, il se sentait beaucoup plus énergique parce qu’il pouvait un peu plus manger et boire. Ce ne sera pas un sacrifice pour Bika, au contraire!» a dit Michel.
Kovalev – Stevenson
Artur Beterbiev connaît très bien Sergey Kovalev et Adonis Stevenson. Difficile de ne pas lui demander son avis si le choc devait survenir l’automne prochain, possiblement le 26 septembre dans le nouvel amphithéâtre de Québec. Le cogneur de peu de mots a préféré en rire. «Je suis un boxeur, pas Nostradamus!» a-t-il lancé avant d’amuser un peu plus la galerie avec une anecdote familiale. «Quand j’assistais au combat entre Jean Pascal et Kovalev, un ami a demandé à mon fils de quatre ans qui allait gagner le combat. Il a répondu: Artur!» Alors voilà.