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La sauvegarde du Lac Tchad en réflexion au Nigeria

Les représentants du Cameroun, du Tchad, du Nigeria, de la RCA et du Niger sont réunis à Abuja en vue…

Les représentants du Cameroun, du Tchad, du Nigeria, de la RCA et du Niger sont réunis à Abuja en vue d’élaborer un programme complet pour lutter contre le rétrécissement du Lac Tchad, qui provoque des menaces et induit l’insécurité.

Une conférence internationale sur le Lac Tchad se tient à Abuja du 26 au 28 février sur le thème : «Sauver le Lac Tchad pour revitaliser l’écosystème du bassin pour une subsistance durable, la sécurité et le développement ». Elle est organisée par le gouvernement nigérian et la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT), avec l’appui de l’Organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco).  Objectif : élaborer un programme complet pour sauver le Lac Tchad de la disparition.

Le Lac Tchad est un grand lac peu profond d’Afrique dont les eaux sont douces. Il fournit de l’eau à plus de 30 millions de personnes au Tchad, au Cameroun, au Niger et au Nigeria et dont la survie en dépend. Les populations qui s’y trouvent sont rurales et vivent d’élevage, d’agriculture et surtout de pêche. L’économie de la région est de subsistance et est très vulnérable aux périodes de sécheresse, le bassin dépendant entièrement des ressources hydriques et de la biodiversité.  Seulement, la superficie du Lac Tchad est passée de 2 millions de km2 avant Jésus Christ à 4 516 km2 en 2012, du fait de la faible pluviométrie et de l’avancée du désert.

Selon l’Unesco, le rétrécissement du Lac Tchad favorise la montée de l’insécurité et est en partie à l’origine d’une grave crise humanitaire dans le Bassin du Lac Tchad. Au Cameroun, notamment dans la région de l’Extrême-Nord, l’étiage du Lac Tchad facilite souvent les attaques de Boko Haram qui a, ainsi, des facilités de mobilité. La situation dans la sous-région, où conflits armés et crise écologique se chevauchent, ont poussé au bord de la famine, plus de huit millions de personnes. La situation tend à s’aggraver.

Un projet pour remplir le Lac Tchad est en élaboration. Il est connu sous la dénomination « Projet de transfert des eaux inter-bassins de l’Oubangui [Fleuve Congo] au Lac Tchad (PTEIB) ».  Les études de faisabilité dudit projet seront menées par The power construction corporation of China (PowerChina), une entreprise connue pour avoir participé à la construction du barrage des Trois-Gorges, au cœur de l’Empire du milieu. Un mémorandum d’entente y relatif a été signé en 2017 avec la CBLT.

Le projet PTEIB est au menu des échanges d’Abuja. La conférence doit par ailleurs ouvrir un dialogue mondial sur la restauration du Lac Tchad, la coopération régionale et sécuritaire pour un retour de la paix dans le bassin du Lac Tchad, ainsi que sur le financement des options retenues. Il est également question de mettre en place une plateforme d’échange des connaissances et de partage de l’information sur la gestion et le développement des ressources en eau, dans un contexte de crise dans le Bassin du Lac Tchad.

Les activités des deux premières journées seront sanctionnées mercredi par une réunion de haut niveau à laquelle devraient prendre part les chefs d’Etats membres de la CBLT.

 

 

 

 

 

 

 

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