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Sida : Les mauvais points de la maladie au Cameroun

Alors qu'on enregistre à l'échelle mondiale un recul global du taux de prévalence chez les jeunes, au Cameroun la situation…

Alors qu’on enregistre à l’échelle mondiale un recul global du taux de prévalence chez les jeunes, au Cameroun la situation de cette couche de la population préoccupe

Les bonne performance de l’Afrique subsaharienne
De manière globale, l’épidémie de sida continue de reculer en Afrique. Cette année c’est la tranche des 15-24 ans qui a une fois encore bénéficié de cette baisse dans de nombreux pays notamment grâce à une utilisation accrue du préservatif. L’annonce a été faite ce mardi 14 juillet 2010 par l’ONUSIDA, la structure des nations unies en charge de la lutte contre le SIDA. Cette information intervient à la veille de la 18e conférence internationale sur le sida qui se déroulera du 18 au 23 juillet 2010 à Vienne en Autriche. Les résultats de l’enquête menée par cette institution, montrent que la prévalence du VIH a baissé de 25%, parmi les jeunes. Un constat effectué parmi les quinze pays les plus durement touchés par cette maladie. Ce chiffre est très encourageant, lorsqu’on sait que 8 jeunes contaminés sur 10, soit 4 millions d’individus vivent en Afrique subsaharienne.Le résultat se justifie aussi par un changement de comportement qui semble s’amorcer dans certains pays de ce continent.Sont concernés aux premiers rangs par cette baisse, des pays comme le Botswana,la Côte d’Ivoire, Éthiopie, le Kenya, le Malawi,la Namibie et le Zimbabwe qui ont déjà atteint l’objectif international de réduction de la prévalence à 25%. Quant au Burundi, au Lesotho, au Rwanda et au Swaziland ils pourraient l’atteindre d’ici la fin de l’année en cours.

Le sida reste un problème de santé majeur au Cameroun
Si l’épidémie a reculé globalement en Afrique subsaharienne, un rapport récent sur la maladie montre qu’elle semble en revanche légèrement en hausse chez les jeunes camerounais, comme dans certains pays d’Europe de l’est d’ailleurs. Une situation qui au premier regard est paradoxale. Face à la menace de la maladie, les pays avaient pris la résolution en 2001 lors de l’Assemblée générale des nations unies à New-York, de mettre en uvre une stratégie appropriée pour éradiquer la maladie. S’inscrivant dans cette dynamique, le gouvernement camerounais a mis sur pied un plan national de lutte contre le sida. Le rapport indique une augmentation constante de l’implication du gouvernement et de ses partenaires nationaux et internationaux. Mais le résultat reste très décevant. Après un succès relatif obtenu dans les périodes 2005-2007, l’année 2009 a été marquée par une légère augmentation du taux de prévalence de manière général, et sur la population jeune en particulier. Des indices et une analyse de plusieurs rapports permettent de parvenir à cette conclusion. On utilise pour cela les dernières statistiques globales et fiables sur le Sida au Cameroun qui datent de l’enquête démographique et de santé (EDS) de 2004. D’un autre côté, on examine aussi le rapport 2009 de la surveillance sentinelle VIH et Syphilis du ministère de la santé publique.

De nombreuses campagnes de communications ont contribué aux bons resultats de l’Afrique
Afrique Avenir)/n

Revoir le plan de lutte pour plus d’efficacité
Une étude comparative des deux rapports détermine que le taux d’existence du virus du sida chez les femmes qui se font consulter avant l’accouchement, est passé de 7,3% en 2002 à 7,37% en 2009. Ce taux a aussi augmenté chez les travailleurs de sexe (prostitués et autres), dont on sait qu’ils sont pour la plus part de plus en plus jeunes. De 26,4% en 2004, le taux de prévalence chez eux est passé à 36, 7%. Le gouvernement justifie ces contre-performances par les difficultés financières rencontrées par le secteur de la lutte contre le Sida au Cameroun entre 2008 et fin 2009. L’autre justification apportée est aussi celle du comportement de certaines personnes à risque, comme les homosexuels, qui existent au Cameroun et qui sont pour la plus part des jeunes eux aussi. 48,3% d’entre eux seulement, ont admis utiliser un préservatif, ce qui est grave compte tenu du taux d’infection dans cette couche de la société. Le gouvernement a aussi indexé le comportement encore reprochable de certaines communautés, qui continuent de pratiquer une éducation sexuelle différenciée entre les jeunes filles et les jeunes hommes. Cela explique en partie selon le gouvernement, la plus forte prévalence chez la jeune femme camerounaise. Mais pour de nombreux observateurs, la lutte contre le Sida au Cameroun souffre tout simplement du problème général de toutes les politiques au Cameroun. Les stratégies mises sur pied restent inadapté et dénué de réalité. Par exemple dans le plan national de réponse au sida. Le gouvernement a choisi de concentrer ses efforts de prévention auprès des jeunes scolarisés, laissant les jeunes non scolarisé les plus nombreux entre les mains des organisations non gouvernementales. Plus de 70% de la population camerounaise est jeune (15-39) et au moins 60% d’entre eux ne sont pas scolarisés, soit parce qu’ils ne vont pas à l’école(les moins nombreux), soit parce qu’ils ont terminé leurs études(les plus nombreux) et n’ont aucune occupation fixe. Un nouveau plan de réponse au Sida 2010- 2015 est en principe en cours d’élaboration. Les observateurs et autres acteurs de la société civile espèrent de voir que les financements soient plus orientés vers les objectifs de lutte et de prévention effectives contre le sida, plutôt que dans les budgets de fonctionnement.

Cameroun: Malgré les efforts des autorités le succès sur la maladie reste relatif
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