Selon un rapport des organisations non gouvernementales, ces deux pays ne respecteraient pas l’embargo sur les armes appliqué aux deux Soudan
Selon une communication rendue publique par l’organisation non gouvernementale (ONG) Amnesty international, les balles de fabrication chinoise et les avions achetés à la Russie sont utilisés pour continuer à commettre des violations des droits de l’homme dans la région soudanaise du Darfour malgré un embargo sur les armes. Ces violations comprennent des attaques ciblées contre des populations civiles, commises pour des motifs ethniques, et des bombardements aériens sans discernement ayant contribué au déplacement de quelque 70 000 personnes de leurs foyers et villages, ont affirmé ses responsables. La Chine et la Russie vendent des armes au gouvernement du Soudan tout en sachant qu’une bonne partie sera de toute vraisemblance utilisée pour commettre des violations des droits de l’homme au Darfour, a déploré pour sa part Brian Wood, responsable des recherches sur le contrôle des armes à Amnesty. Le Soudan continue par ailleurs d’importer un nombre considérable de véhicules blindés provenant du Bélarus et de la Russie. Amnesty International a recueilli des informations montrant que des véhicules blindés BTR-80A et des lance-roquettes multiples montés sur des véhicules Land Cruiser ont été utilisés lors d’opérations menées par les forces armées soudanaises et d’opérations conjointes entre celles-ci et les FDP au premier semestre 2011, peut-on lire dans un communiqué officiel de l’organisation.
Amnesty recommande au-delà des embargos, une véritable loi contraignante, pour le commerce international des armes. La semaine prochaine, au siège de l’ONU à New York, le Conseil de sécurité examinera à nouveau les sanctions existantes à l’encontre du Soudan. Les États reprendront également les négociations cruciales concernant un futur traité sur le commerce des armes. Un traité efficace obligerait les gouvernements à cesser les transferts à destination de pays où il existe un risque important que les armes soient utilisées pour commettre ou faciliter de graves violations des droits humains ou des crimes de guerre fait-on savoir au sein de l’organisation. Sur le terrain les observateurs tirent la sonnette d’alarme. Des délégations des deux pays (Nord et Sud soudan), doivent arriver ce vendredi après-midi à Addis-Abeba, siège de l’Union africaine, pour reprendre des discussions dans l’impasse depuis la proclamation d’indépendance du Soudan du Sud en juillet 2011. Khartoum (Nord Soudan) a reconnu avoir saisi au moins 1,7 million de barils de brut sud-soudanais depuis que le Soudan a annoncé en novembre qu’il prélèverait 23% des exportations sud-soudanaises transitant par ses infrastructures en guise de droit de passage. Juba (Sud Soudan) qualifie ces prélèvements de vol et a annoncé en représailles qu’il suspendait jusqu’à nouvel ordre sa production pétrolière. Le Soudan du Sud a hérité à son indépendance des trois quarts de la production du Soudan, estimée à 470.000 barils par jour avant la sécession, mais l’Etat nouvellement indépendant ne peut exporter son pétrole que via le Nord c’est-à-dire son voisin et ennemi. Au sein de la population la situation devient intenable. L’augmentation des prix a atteint des seuils historiques et la sortie de crise ne semble pas pour demain.