Selon des sources officielles, la capitale camerounaise aurait déjà enregistré jusqu’à 200 morts
Les récentes pluies indexées
Les autorités du Cameroun admettent aujourd’hui que l’épidémie de choléra qui frappe Yaoundé la capitale du pays est sans précédent. Cette aggravation selon elles, serait le fait de la survenance de fortes pluies qui ont provoqué des inondations, contaminant l’eau potable des puits, en particulier dans les bidonvilles. Les fortes pluies qui ont commencé en février de cette année ont provoqué des inondations dans certains quartiers comme Biyem-Assi, Mendong, Carrière et Obili, où de nombreux cas de l’épidémie de choléra ont été signalés, a déclaré Ntsimi Evouna, délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Yaoundé. Il a mis en garde la population, leur disant de rester à l’écart des quartiers touchés. Les autorités semblent vouloir démontrer que l’instabilité de la pluviométrie semble être à l’origine de cette catastrophe. De nombreux observateurs eux estiment l’argumentaire non approprié.
Les autorités doivent être conscients de ces anomalies climatiques et leurs impacts, y compris des inondations, et prendre des mesures pour prévenir des situations de ce genre fait savoir Ric Kouam un responsable d’une association de préservation de l’environnement. L’affaire semble être prise au sérieux. Il n’y a pas vraiment eu de communication officielle, mais on apprend que les missions diplomatiques à Yaoundé ont également mis en garde les ressortissants de leurs pays respectifs, en particulier ceux qui arrivent pour la première fois, d’éviter les zones inondées et infectées par le choléra. Il leur aurait été aussi conseillé de ne pas boire l’eau provenant de sources douteuses, ni manger des fruits vendus en bordure de route et qui pourraient avoir été lavés avec des eaux souillées. Une première réponse a été donnée à la situation. En collaboration avec le ministère de la santé publique, la communauté urbaine de Yaoundé a déclaré avoir procédé à la désinfection des puits et des accumulations d’ordures dans les quartiers les plus défavorisés. Le préfet du département qui recouvre la zone de yaoundé a pour sa part interdit la vente d’eau en sachet, soupçonnée d’être impropre à la consommation.
La négligence des populations et des autorités encore mise en cause
L’administration se déploie autant qu’elle peut pour contenir le problème, mais les avancées sont trop faibles. Le ministre Mama Fouda de la santé a récemment inauguré un centre de coordinations de lutte contre le choléra, le deuxième ouvert sur le pays après celui de la zone quasi endémique de cette maladie situé dans la région du grand nord Cameroun. L’occasion avait été donnée au ministre de rappeler que le choléra était la maladie de l’imprudence hygiénique. Les eaux souillées tuent en quelques heures avait-il averti. Mais le gouvernement reconnait aussi toute la difficulté qu’il y a à accéder à l’eau potable dans les grandes villes camerounaise. Seul 60% des près de 3 millions d’habitants de la capitale ont accès à une eau saine. Le gouvernement s’est engagé à multiplier des bornes fontaines publics dès l’année prochaine.
Il y a aussi la négligence humaine qui est fortement indexée. Pour des raisons d’exploitation foncière, des personnes continuent de construire les puits et les fosses sceptiques de façon rapprochée. Une étude réalisée par le Centre Pasteur, rapporte que sur 50 puits analysés dans les villes de Douala et de yaoundé, près de 100% d’entre eux était contaminés par des matières fécales. Une situation réellement alarmante et que les populations semblent ignorer. En attendant, le gouvernement n’a d’autre choix que de parer au plus urgent. Le Fonds des nations unies pour l’enfance (UNICEF) soutient le gouvernement du Cameroun dans son effort d’éradiquer la maladie, en fournissant des kits médicaux d’urgence contenant des gants chirurgicaux, des comprimés pour la purification de l’eau. La mesure est salutaire, de nombreux enfants sont effectivement exposés au mal. L’Ong Plan international a accepté pour sa part à construire des latrines dans certaines écoles. Au niveau des cadres d’éducation, les professeurs et autres responsables pédagogiques sont sensibilisés sur l’utilité de prévenir les enfants des dangers encourus avec le choléra.