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Zone CIMA: Réduire les accidents de la route

C'est l'objectif des états généraux de la Fédération des sociétés d'assurances de droit national africaines sur la prévention routière ouverts…

C’est l’objectif des états généraux de la Fédération des sociétés d’assurances de droit national africaines sur la prévention routière ouverts le 26 septembre à Yaoundé

Le Cameroun, pays le plus meurtrier de la zone franc
Les travaux des états généraux de la FANAF sur la prévention routière ont débuté le lundi 26 septembre 2011, à Yaoundé. La cérémonie d’ouverture était présidée par le ministre d’Etat, ministre des Transports (MINTRANS). Maïgari Bello Bouba a profité de la tribune pour rappeler les statistiques au plan mondial et africain. En zone franc, a-t-il indiqué, le nombre d’accidents reste très élevé. Sur les 1,3 millions de tués par an dans le monde, l’Afrique s’en tire avec 20%. Pourtant, le parc automobile de l’Afrique représente à peine 2% de parc mondial, indique le MINTRANS. « La prévention routière ». C’est le thème central de ce conclave panafricain, le premier du genre à être organisé par la FANAF sur la question. Le choix d’un tel thème par le bureau exécutif de la FANAF n’est ni gratuit ni fortuit. Il est le fruit d’une longue réflexion entre les assureurs et leurs partenaires que sont les préventionnistes dont les plus connus sont ceux qui se préoccupent des accidents de la circulation routière, justifie Protais Ayangma Amang, le président en exercice de la FANAF. Ce dernier fait observer que le Cameroun était le pays le plus meurtrier de la zone CIMA, (Conférence interafricaine du marché d’assurances) avec 1450 personnes tuées. Il est suivi par le Bénin, Côte d’Ivoire, Niger, Burkina Faso, Togo, Mali, Mauritanie et Sénégal, avec respectivement 710, 699, 501, 470, 363, 221 et 187 personnes tuées. Une cause de mortalité importante ayant un impact financier sur nos portefeuilles mérite d’être au c ur de nos réflexions, souligne Protais Ayangma.

Etats des lieux et échanges d’expériences
Lundi 26 septembre 2011, il est surtout question de faire l’état des lieux dans les différents Etats, d’échanger les expériences et surtout de s’accorder sur les solutions urgentes. Deux exposés, « La prévention routière en zone CEMAC : le cas du Cameroun » et « Le comportement humain et la sécurité routière », permettent d’en savoir plus sur les causes d’accidents de la route au Cameroun. Présentés par Zacharie Ngoumbe et Raymond Boum Bissue, respectivement directeur des transports routiers au MINTRANS et commandant du groupement de circulation routière n°1, ces exposés démontrent les différentes causes d’accidents de la route. On retient ainsi que 70% des accidents au Cameroun résultent du facteur humain (excès de vitesse, alcoolisme, drogue, mauvais dépassements, non respect de la signalisation, défaut ou non port de la ceinture de sécurité.), 20% sont dus aux défaillances matérielles, 7% du fait des infrastructures (routes) et 3% du fait des autres causes. L’intervention du secrétaire général de la Cima permet d’ailleurs de remarquer que ces causes sont d’ailleurs les mêmes dans les autres Etats de la Cima. Sauf que Jean Claude Ngbwa ajoute deux facteurs de taille. A savoir, la méconnaissance des règles du code de la route du fait de l’analphabétisme et la corruption des agents en charge du contrôle. Sur ce dernier point, Raymond Boum fait d’ailleurs cette confession: Il arrive souvent que certains de nos agents posent certains actes répréhensibles. Ça arrive!. Le chef d’escadron insiste particulièrement sur les camions mal stationnés ou en panne: Je peux même dire que ce sont ces véhicules qui sont à l’origine des principaux accidents sur l’axe Yaoundé-Douala, lance-t-il. Les conducteurs présents refusent d’avaler cette pilule amère pour eux, en inversant l’ordre. Ce n’est pas vrai. Ce sont les infrastructures qui sont à 70% la cause des accidents de la route au Cameroun et non les conducteurs, rugit Jean Collins Ndefossokeng, président du Syndicat national des employés du secteur des transports terrestres (SYNESTER). Où est l’autoécole où on apprend à conduire les camions au Cameroun? Comment devient-on chauffeur de camion?, questionne-t-il, en concluant que 90% des accidents sont causés par les camionneurs. En dehors des différentes constatations, la rencontre de Yaoundé est aussi un partage d’expériences, le but final étant de trouver des garde-fous qui vont contenir ce fléau.

Un accident de la route au Cameroun qui avait fait au moins 28 morts
AFP)/n

L’expérience Sénégalaise
L’expérience sénégalaise permet de constater qu’une réduction très forte de la mortalité est possible. En effet, de 673 tués en 2000, le nombre est passé à 187 en 2009, selon la direction des transports terrestres du Sénégal. Ces résultats, apprend-on, ont pu être obtenus grâce à la mise en place d’un organisme de prévention routière, d’une bonne campagne de communication et de sensibilisation à l’endroit de tous les usagers de la route. L’expérience camerounaise, à travers la campagne de prévention routière a aussi été présentée. On retient que cette campagne qui a duré quatre mois, a permis de réduire de 40% le nombre d’accidents sur la route Yaoundé-Douala, grâce aux amendes infligées. En effet, de juin à septembre, apprend-on, 7058 contreventions ont été relevées et plus de 92 millions recouvrés. Les conséquences de l’insécurité routière restent préoccupantes d’après le SG de la CIMA. Pour les compagnies d’assurances des pays membres de la zone franc, les coûts d’accidents de la circulation routière aussi bien en dommages matériels que corporels restent élevés. Au cours de l’exercice 2009, le taux de sinistralité de la zone CIMA est de 36,9%, contre 32,6% en 2008, soit une progression de 4,3 points. La charge de sinistre s’élève à 61.547.000.000 de FCFA en 2009, contre 52.196.000.000 en 2008. quant aux primes acquises, elles s’élèvent à 166.824.000.000 contre 160.145.000.000 en 2008.

L’initiative de la FANAF revêt donc un intérêt capital pour le Cameroun et pour les autres pays membres de la Cima. La FANAF est une association professionnelle dont le siège social est à Dakar et qui réunit 163 sociétés d’assurances et de réassurances et deux Fonds de garantie automobile (FGA) opérant dans une quinzaine de pays. Elle a pour principal objectif la promotion de l’assurance et de la réassurance en Afrique, ainsi que la représentation et la défense des intérêts de la profession. Les travaux s’achèvent ce mardi 27 septembre 2011. Plusieurs résolutions doivent être adoptées. Ainsi que des recommandations.

Les pays membres de la CIMA

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