La préfecture du Pas-de-Calais a été sommée pour la 3e fois de réexaminer sa demande de titre de séjour
Le tribunal administratif de Lille en France a annulé la décision de refus de séjour prise par la préfecture du Pas-de-Calais à l’encontre de la footballeuse camerounaise d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) Rigoberte Mbah, a-t-on appris lundi 14 mai 2012 de plusieurs sources médiatiques françaises. Rigoberte Mbah avait été menacée d’expulsion à plusieurs reprises. « Le tribunal a annulé la décision de refus de séjour pour erreur de droit et oblige la préfecture du Pas-de-Calais à réexaminer le droit au séjour de Rigoberte M’Bah dans un délai d’un mois, avec délivrance d’une autorisation provisoire de séjour, a indiqué Me Emmanuelle Lequien, l’avocate de la joueuse, selon des propos rapportés par le journal Le Nouvel Observateur. Ce sera la troisième fois que la préfecture du Pas de Calais, devra examiner le dossier de la camerounaise. « On a d’abord eu l’annulation d’un arrêté de reconduite à la frontière. Puis, on a eu l’annulation de la première décision de refus de séjour. Maintenant, on a l’annulation de la deuxième décision de refus de séjour, a expliqué Me Emmanuelle Lequien, selon des propos rapportés par l’Agence France Presse (AFP). Cette fois-ci, le tribunal administratif a non seulement annulé la décision préfectorale (une obligation de quitter le territoire), mais a condamné la préfecture du Pas-de-Calais à une amende de 800 euros (près de 500 000 FCFA) qui devra être versée à Rigoberte M’Bah.
Malgré cette nouvelle décision, la camerounaise n’en a pas encore fini avec les tracasseries relatives à son séjour en terre française. Son avocate a déclaré avoir de « l’espoir, que la préfecture comprenne enfin la nécessité de laisser Rigoberte poursuivre son séjour en France ». La footballeuse bénéficie aussi du soutien d’un collectif qui s’est mobilisé contre sa reconduction à la frontière. La décision du tribunal a accordé trois mois de séjour provisoire à la sportive. « Il reste à transformer ce provisoire en définitif et nous allons nous y mettre tous, la mobilisation continue ». a commenté Armand Nwatsock, du collectif de soutien à la joueuse sans-papiers, selon une information rapportée par le site internet de La voix du nord. La camerounaise bénéficie aujourd’hui d’une nouvelle opportunité, depuis le démarrage de son aventure avec l’administration française. Depuis le 1er janvier 2012, elle a signé un contrat fédéral avec le club de football féminin d’Hénin-Beaumont. Le blocage a lieu du côté administratif. La préfecture fait valoir que la demande de régularisation à titre exceptionnel, comme l’a sollicitée Rigoberte M’Bah, ne saurait être validée. Selon l’argumentaire préfectoral, le « métier » de footballeuse n’entre pas dans la catégorie des métiers en tension. Une position que même de nombreux observateurs décrient. « Au football masculin ce genre de problème ne se pose pas en principe. On va te chercher, on t’offre la nationalité et un salaire indécent et tu as même le droit de faire grève dans un bus si tu n’es pas content. Lorsqu’il s’agit du football féminin, on va te chercher et on te tient avec un contrat de femme de ménage non déclaré et tu n’as pas intérêt à l’ouvrir, sinon on te dénonce à la préfecture (vu qu’on ne t’a pas aidé à avoir des papiers). Deux poids, deux mesures… L’équité dans tout ça ? », s’interroge un lecteur du site internet de La Voix du Nord.