La qualité de la tôle vendue au Cameroun ne rassure pas toujours, conséquence on observe très souvent des dégâts
Le phénomène est de plus en plus récurrent pendant la saison des pluies, on observe des immeubles qui s’écroulent comme des châteaux de cartes, les toitures elles aussi ne sont pas épargnées, elles cèdent à la moindre tempête. Toute chose qui remet en cause la qualité de la tôle vendue dans notre pays, c’est dire que le monde des matériaux de construction regorge de brebis galeuses. Globalement la tôle de couverture au Cameroun rassemble deux familles de produits, notamment la tôle aluminium et la tôle de la famille acier regroupée elle-même en tôle aluzinc et en tôle galvanisée. Pour ce qui est de la tôle aluminium, celle -ci est produite par le groupe Alucam (Aluminium du Cameroun) qui depuis 1987 livre aux onduleurs nationaux des bobines pour le profilage des tôles (bacs ou ondulées) en différentes longueurs. Quant à la tôle Aluzinc ou galvanisée, elle est fabriquée à partir de bobines importées et profilées en différentes longueurs suivant les profils bacs, ondulées et tuiles (prélaquées).
Techniques de fraude
C’est à la fin des années 80 que la fraude fait son apparition en matière de tôle au Cameroun, en faveur des débuts de la crise économique. Face à la recrudescence du faux et de la baisse de la qualité de l’offre, qui mettaient la vie des familles en danger, les pouvoirs publics ont élaboré la norme NC 100 (aluminium) et NC 101 (aciers). Ce qui a permis de rapidement distinguer les deux formes de fraude existantes. Il s’agit du trafic d’espèces et de spécifications et de certaines pratiques douteuses. Dans le premier cas, on observe le trafic sur les épaisseurs qui, pour les experts est le plus courant. D’après ces derniers, les fraudeurs se servent des épaisseurs de tôle de 0,35mm (aluminium) ou 0,25mm (aluzinc) pour produire les tôles bacs de grande longueur, alors qu’elles ne peuvent servir qu’à produire des tôles de 2m et 3m. S’agissant du trafic sur les longueurs, on le rencontre assez souvent sur les tôles de 2m et 3m dont la consommation est assez grande en volume, les commerçants véreux profitent de ce que le consommateur ne peut par lui-même distinguer la différence, ainsi au lieu de la tôle de 2 et 3m on lui livre facilement 1,96m et 2,93m. Une différence infime à l’unité mais qui multiplie en millions le gain chez les vendeurs véreux. Parlant du trafic sur les spécifications et désignations, elles se rencontrent couramment dans la famille acier, c’est le cas par exemple lors du choix entre les spécifications Aluzinc (très prisée) et Galvanisée ou encore lorsqu’on peint la tôle pour lui donner la spécification (prélaquée). Comme technique d’attrait, le client est illusionné par les ventes promotionnelles qui au finish coûteront chers en termes de dégâts. Non loin de ce triple trafic, se développe la contrebande, ici les tôles importées et très faibles d’épaisseur sont écoulées sur le marché à des prix défiant toute concurrence. Un ensemble de faits qui interpellent l’Agence des Normes et de la Qualité (Anor).
