Une visite éclair, une visite surprise, une visite d’amitié et une visite de remerciement!
Le président nouvellement élu du Gabon effectuera ce vendredi 11 septembre son premier déplacement officiel à l’étranger.
Une visite surprise, une visite d’amitié
C’est en début de soirée que l’information s’est confirmée. Des sources proches du ministère de la communication faisaient état de ce qu’il y aurait eu une concertation, à l’effet de savoir si le ministre devrait en faire l’annonce par voie de conférence de presse. Le communiqué du cabinet civil qui annonce cette visite a parlé de « visite d’amitié ». Ce sera une visite au pas de course. Attendu à Yaoundé ce vendredi à 9 heures 30, Ali Bongo quittera le Cameroun vers 13 heures (locale). Il sera accueilli par le président Paul Biya avec lequel ils auront un entretien de près d’une heure.
Aucune information n’a filtré sur les sujets qui seront abordés au cours de ce tête à tête. Selon des spécialistes, Ali bongo viendrait témoigner sa reconnaissance au président camerounais pour le soutien et le rôle positif que ce dernier aurait joué durant la transition politique au Gabon. Une information sur laquelle les autorités de Yaoundé n’ont pas fait de commentaires. À l’occasion des obsèques d’Omar Bongo, le président camerounais a quitté le Cameroun la veille des cérémonies accompagné d’une forte délégation. Libreville est en principe à 40 minutes de vol de Yaoundé.
Paul Biya à l’honneur
Durant ce déplacement il a été reçu par la présidente par intérim de la République gabonaise, Rose Francine Rogombé, avec qui il a eu un bref entretien à l’aéroport. Il a par la suite accordé des audiences à d’importantes personnalités du paysage politique gabonais. Au nombre de ces personnalités il y avait le Premier ministre gabonais, Jean Eyeghe Ndong ; Ali Ben Bongo, alors ministre de la Défense ; Pascaline Bongo et Casimir Oyé Mba, ancien gouverneur de la BEAC et ancien Premier ministre du Gabon, et actuel ministre du Pétrole.
Autre explication Ali Bongo viendrait rendre visite à celui qui est désormais considéré comme le sage, depuis la disparition d’Omar Bongo. Les résultats officiels ont crédité le président nouvellement élu du Gabon de seulement 41, 73% des suffrages exprimés. C’est dire que logiquement les électeurs ont choisi en majorité les candidats de l’opposition (dans leur ensemble) à Ali Bongo. La situation est encore plus claire lorsqu’on regarde le nombre de voix. Sensiblement 187 000 en faveur du fils d’Omar Bongo, soit à peine 20% de la population Gabonaise. Cette situation augure des prochaines échéances législatives très critiques pour le PDG (Parti Démocrate Gabonais). Le nouveau président pourrait avoir besoin de son voisin, déjà pour asseoir sa légitimité.
Pour un renforcement de l’axe Libreville-Yaoundé
Mais à coup sûr, le futur des relations entre les deux pays fera l’objet des discussions franches entre Biya et le fils Bongo. Même si Yaoundé et Libreville ne l’ont jamais ouvertement admis, il a toujours existé une concurrence latente entre le Cameroun et le Gabon. Des situations de désaccord ont souvent été à l’ordre jour. On peut citer entre autre la question de la place financière sous régionale, le problème d’air Cemac, et récemment la question de la libre circulation entre les frontières. D’après certaines sources, le Cameroun aurait pris les rênes de la françafrique version Sarkozy. Une affirmation non confirmée elle aussi. Pourtant rien que cette année 2009 la France a accordé son plus gros soutien financier en Afrique au Cameroun, et l’intensification des activités diplomatiques entre Paris et Yaoundé, surtout après le décès d’Omar bongo. Un fait est constant, avec cette visite d’Ali Bongo au Cameroun, les relations entre les deux pays vont connaître une nette évolution.
Une alliance qu’apprécieraient les Camerounais, qui font souvent face à de légères frictions avec les Équato-guinéens.