Le président Ali Bongo a durci le ton au lendemain des violents heurts lors d’une manifestation interdite du parti d’André Mba Obame à Libreville
A l’occasion de son traditionnel discours à la nation, à la veille de la fête nationale de son pays qui se célèbre ce 17 août, le président Ali Bongo a fermement condamné la manifestation interdite organisée par l’Union Nationale (UN) d’André Mba Obame. Et qui s’est terminée mercredi 15 août par de violents heurts. « Je ne vais pas laisser notre pays entre les mains de ceux qui, après avoir été aux affaires et s’être illustrés par la trahison, la manipulation, l’enrichissement personnel, l’intolérance et le mépris des populations, veulent aujourd’hui casser et détruire le Gabon » A-t-il fait savoir. Avant de conclure « Force doit rester à la loi et force restera à la loi» Dans son discours, il fait une allusion à peine voilée à André Mba Obame, principal opposant et leader de l’UN récemment revenu d’exil, qui avait dénoncé « l’acharnement » du pouvoir à l’égard de sa formation politique.
Mercredi 15 Août, au moins dix personnes ont été blessées dans de violents affrontements entre policiers et partisans du parti dissout Union nationale (UN), dans la capitale gabonaise, Libreville. L’UN, de l’opposant André Mba Obame, récemment revenu d’un exil de quatorze mois, avait appelé à cette manifestation pour réclamer une conférence nationale. La police avait procédé à au moins une dizaine d’interpellations. Dans un premier bilan, l’opposition faisait état de 3 morts, avant de se ressaisir 24heures plus tard en avançant le chiffre d’un seul mort. Du coté du pouvoir, le président gabonais salue la « réaction mesurée » de la police, et avance qu’il y’a aucune victime recensée par le ministère de l’intérieur. M. Mba Obame a notamment lancé un vibrant appel à ses partisans: « Ou c’est la violence politique ou la conférence nationale. C’est le seul moyen de sortir le pays de la crise sans verser de sang». M. Mba Obame avait contesté la victoire à la présidentielle d’Ali Bongo, le fils de l’ancien président Omar Bongo, mort en 2009, et s’était autoproclamé président de la République en 2011, avant de se réfugier plus d’un mois dans une agence Onusienne, d’où il a été évacué en France pour suivre des soins médicaux.