11 des 23 candidats à l’élection présidentielle de dimanche au Gabon, auraient désisté en faveur du candidat indépendant André Mba Obame.
« C’est une décision patriote. [.] Nous avons décidé de satisfaire la population gabonaise qui veut en découdre avec le système en place. » a affirmé ce matin sur les ondes de RFI Anna Claudine Assayi Ayo une des candidates qui a désisté. Vendredi matin, RFI faisait état de la confusion qui régnait sur ces désistements annoncés, au profit de l’indépendant André Mba Obame. L’AFP qui a rapporté l’information disait l’avoir obtenu de sources sûres. Selon elle, le ralliement des 11 présidentiables avait été annoncé dans un communiqué diffusé par l’entourage d’André Mba Obame. Selon le communiqué, les indépendants Ernest Tomo, Michel dit Mehdi Teale, Jean Ntoutoume Ngoua, Anna Claudine Assayi Ayo, les représentants de l’opposant Jules Aristide Bourdès Ogouliguendé ainsi que des indépendants Victoire Lasséni Duboze, Georges Bruno Ngoussi ont également voté pour ce désistement.
Des rumeurs de candidature unique contre le puissant Ali Bongo circulent dans les milieux autorisés depuis un certain temps. Il est rapporté que M. Eyéghé Ndong avait appelé mardi à une « candidature unique » pour battre le candidat du PDG (Parti Démocrate Gabonais). D’après les observateurs, cette union autour d’une candidature unique relève d’une stratégie bien mise sur pied. Avec le soutien de M. Eyéghé Ndong et surtout de M. Oyé Mba, André Mba Obame se profilerait comme le principal challengeur d’Ali Bongo, considéré par de nombreux médias comme le super favori de l’élection de dimanche prochain. « AMO » comme le surnomment ses partisans devrait dans cette démarche, recueillir touts les voix dans l’ethnie fang, relativement majoritaire dans le pays (entre 30 et 40%). Mba Obame, Oyé Mba et Eyéghé Ndong sont issus de cette ethnie.
D’après une information rapportée par le nouvelobs, l’ancien ministre de l’Intérieur âgé de 52 ans, aurait été choisi « par élection à bulletin secret » par ces candidats lors de discussions entamées jeudi hier, sous la présidence de l’ex-Premier ministre Jean Eyéghé Ndong, et qui se sont achevées ce vendredi. André Mba Obame a été dans les années 1980 conseiller du président Omar Bongo puis plusieurs fois son ministre jusqu’à son décès en juin. Il a notamment été en charge des départements de l’Education, des Affaires sociales et de l’Intérieur.
De nombreux analystes s’accordent à dire que cette man uvre si elle était confirmée définitivement serait très habile. Elle ne suffirait cependant pas à battre Ali Bongo. Ce dernier est le candidat qui fait le plus parler de lui pour cette élection. Ministre de la Défense depuis 1999, il a aussi occupé une place importante dans les médias. Il bénéficie de la fortune familiale, de la force d’action du parti créé par son père, le Parti démocratique gabonais, et du soutien de la plupart des chefs du régime. Dans les rues de Libreville, les affiches d’Ali Bongo sont omniprésentes. Elles ont remplacé les panneaux géants proclamant « Gloire éternelle à notre regretté président » en hommage à Omar Bongo.
Pour de nombreux librevillois, une victoire d’Ali relèverait de la fraude. Ces observateurs proches de l’opposition affirment qu’il est absolument impossible que le fils du défunt président gagne une élection transparente au Gabon.
