L’envoi de SMS a été suspendu chez les trois opérateurs de téléphonie mobile du Gabon
De nombreuses incompréhensions
D’après la télévision nationale gabonaise, au moment d’une suspension de séance tard dans la nuit, les procès-verbaux issus des 2.800 bureaux de vote du pays n’avaient pas encore été examinés par les différents membres de la CENAP, composée de représentants de la majorité, de l’opposition et du gouvernement. René Aboghé Ella le président de la commission, a déclaré à 5h45 que le retard accusé est dû aux difficultés que les membres de la plénière ont eu pour s’accorder sur la procédure de validation des procès verbaux. Il a demandé aux Gabonais de faire preuve encore d’un peu de patience. L’incompréhension est survenue du fait que certains membres de la commission ont insisté pour que soient regardés au fonds certains procès verbaux établis par les bureaux de vote et les commissions électorales locales.
Une tension palpable
Des militants et sympathisants de plusieurs candidats ont convergé vers la Cité de la Démocratie où certains candidats observaient un sit-in devant l’entrée de cette cité où se déroule de la Commission électorale nationale et permanente (CENAP). Selon des sources proches de l’Union du peuple gabonais (UPG, opposition), le candidat de l’Alliance pour le changement et la restauration (ACR), Pierre Mamboundou aurait «appris une tentative de falsification des procès verbaux au niveau de la CENAP». La foule est restée là toute la nuit, entonnant en ch ur un morceau de l’ivoirien Tiken Jah Fakoli : ils ont divisé le monde, on ne peut rien y faire. La tension était palpable dans la capitale comme l’a souligné dans sa Une, le quotidien national L’Union. Il évoque la faiblesse des activités à Libreville depuis le jour du scrutin, dimanche dernier.
La France invite au calme
La veille, des bribes de violence avaient été signalées. Hier mercredi, on a appris que les bureaux de Libreville de la chaîne de télévision Go Africa, ont été attaqués à l’arme automatique par des hommes en civil. Principalement visé, l’émetteur situé sur le toit de l’immeuble, qui a été rendu inopérationnel par des tirs de balles. La chaîne panafricaine Go Africa est un prolongement de TV+, la chaîne nationale appartenant à André Mba Obame, l’un des trois favoris à l’élection présidentielle du 30 août. La chaine avait diffusé un film d’archive montrant le défunt président Omar Bongo à l’émission «Le Débat» lors de la présidentielle 2005. Dans l’extrait concerné, Omar Bongo Ondimba répond à une question sur la plausibilité d’un dauphin ou d’un successeur. Omar Bongo répond, schématiquement, qu’il n’a jamais désigné un successeur et que le Gabon n’est pas une monarchie. La France a, elle, « appelé au calme », demandant aux candidats de « respecter ce qui va être dit par la commission ».
Une originalité de ce scrutin, de nombreux SMS ont été échangés, rivalisant de désinformations et d’appels à la vigilance. Hier mercredi, l’envoi de SMS a été suspendu chez les trois opérateurs de téléphonie mobile du Gabon. Des observateurs de l’Union africaine et d’une ONG panafricaine ont jugé mardi le scrutin conforme à la loi, en dépit d’irrégularités et de « faiblesses ». Si nous n’arrivons pas trouver un terrain d’entente comme le prévoit la Loi, à ce moment nous risquons alors de faire jouer les dispositions qui permettent au bureau de trancher la question a prédit René Aboghé Ella.