Une intense activité économique bat son plein à la gare voyageur de Mvan à Yaoundé
Située dans la partie sud de Yaoundé, la gare routière de Mvan est devenue l’un des endroits les plus fréquentés de la capitale. Ici, on compte environ une vingtaine d’agences de voyages qui desservent les Régions du Sud, du Littoral, de l’Est avec une extension vers le grand Nord Cameroun. Dans cette gare dont le nom se confond au quartier, les activités des transporteurs ne sont pas de tout repos. Certains commencent le travail à 6 heures du matin, d’autres par contre tournent 24 heures sur 24. Destinée initialement au transport, la gare est envahie par d’autres types d’activités commerciales : alimentations de tout genre, exploitants de call-box, vendeurs d’eau, restaurants de fortune, petits marchés de vivres gérés par les « bayam sellam ». A cela, on peut ajouter des salons de coiffure, des quincailleries et autres prêts-à-porter. On y retrouve aussi des femmes qui braisent du poisson, des structures de transfert d’argent, des messageries pour l’envoi des courriers. Ici, le bruit des klaxons se confond à celui des moteurs, des bars et des cris des chargeurs qui « chassent » les clients. Leur rôle est d’appater les clients en allant porter leurs bagages et en vantant les mérites de leurs agences ou encore le prix du titre de transport. Les prix des billets varient ici selon la Région et la ville. Entre Yaoundé et Douala par exemple, il faut prévoir entre 2000 Francs et 3500 Francs Cfa. Les bus qui font les lignes internes dans la Région du Centre fixent leurs titres de transport entre 500 et 1500 Francs Cfa. Pour ce qui est de la Région du Sud notamment Sangmelima, Ebolowa, Lolodorf, Eséka, Ambam, Kribi, Campo, les prix des titres de transport oscillent entre 2000 Francs et 5000 Francs Cfa. Les voyageurs en partance pour la Région de l’Est doivent prévoir près de 10 000 Francs Cfa y compris la facturation des bagages.

A la gare routière de Mvan, les transporteurs mettent sur pied, des stratégies pour mieux attirer les clients. C’est le cas du « dol ». C’est une « arnaque douce » nous révèle un transporteur. Les chargeurs s’installent dans les bus pour attirer les 15 premiers clients. Ils ne quittent les bus que lorsque quelques billets ont déjà été vendus. C’est dans ce sillage que se situe aussi le phénomène des « avantageuses ». Ce sont des hôtesses ou personnels, en service dans une agence, qui s’installent confortablement dans le bus pour laisser croire au client que l’agence est sollicitée et que le bus est prêt à partir. Dans la pupart des cas, on prend le soin de laisser ronfler le moteur du véhicule.
Aux heures de pointe, la circulation devient pénible à Mvan. Les embouteillages récurrents font parfois perdre plus d’une demi-heure aux automobilistes qui veulent rallier le centre-ville. L’étroitesse de la route, l’occupation anarchique des trottoirs par des commerçants rendent la circulation difficile. La nuit, les voyageurs sont très souvent victimes, des braquages,vols et agressions. C’est sans doute les raisons qui ont contribué à l’installation d’un poste de police au carrefour Mvan pour dissuader d’éventuels agresseurs. Les riverains sont quant à eux obligés de subir le vacarme qui y règne. Ces populations auraient même déjà saisi la communauté urbaine de Yaoundé pour un éventuel transfert de cette gare routière dans un espace beaucoup plus approprié. En attendant que cette doléance soit prise en compte par les pouvoirs publics, la gare routière de Mvan continue à offrir à ses visiteurs, ses joies et plaisirs et.ses malheurs.
