Plusieurs associations qui craignent que le renvoi au cameroun du journaliste Charles Atangana ne mette sa vie en péril manifestent contre son expulsion
L’expulsion repoussée
L’expulsion du journaliste Charles Atangana basé à Glasgow vers le Cameroun son pays d’origine, a été temporairement interrompu pour la deuxième fois, sous la pression de l’Union nationale des journalistes britanniques (NUJ). Charles Atangana qui est un membre actif de la branche NUJ de Glasgow, la capitale écossaise et y a vécu pendant plus de six ans a failli être enlevé de force en Grande Bretagne. L’union des journalistes britanniques soutient que si C. Atangana retournait au cameroun, sa vie serait en danger. La vie de Charles sera en grand danger s’il est forcé de retourner au Cameroun, nous souhaiterions que le ministre de l’intérieur comprenne clairement ce message, peut-on apprendre dans une déclaration d’un dirigeant de cette association. C. Atangana avait fait l’objet d’une ordonnance d’expulsion le premier juin dernier, mais s’était vu accordé un sursis de la haute cour. Dès la nouvelle de son arrestation, l’union des journalistes britanniques, a apporté son soutien au camerounais d’origine. Son rapatriement qui devait avoir lieu le 02 Août dernier, a une fois de plus été reporté.
Charles Atangana est arrivé en Ecosse en 2004, en provenance du Cameroun, en tant que demandeur d’asile. Les autorités britanniques depuis 2000 ont considérablement baissé le taux d’acceptation de demandeurs d’asile du Cameroun. Tous les indicateurs subjectifs et objectifs prouvent que le Cameroun n’est pas aussi dangereux que certains autres pays, et on sait qu’il existes des réseaux qui font voyager des personnes sous le couvert d’exil nous a déclaré un observateur proche des milieux de l’immigration. Pour l’instant, les motifs du rejet de la demande d’asile de Charles Atangana ne sont pas connus. Selon les associations britanniques, il aurait fui la persécution dont fait l’objet beaucoup d’autres journalistes Camerounais qui critiquent le régime. Ces associations font aussi un rapprochement entre le camerounais d’origine et le journaliste Bibi Ngota mort en prison cette année, que Charles Atangana aurait bien connu. Il est aussi dit que le camerounais lui-même a failli mourir après avoir été torturé et que les autorités camerounaises ne l’avaient conduit dans un hôpital que parce qu’elles voulaient obtenir les sources d’information du journaliste. Une fois arrivée en Ecosse, le camerounais a parfaitement intégré sa nouvelle communauté. Seulement après avoir examiné son cas, les autorités anglaises ne semblent pas convaincues de la version de l’histoire du journaliste. Sa demande d’asile a été refusée et son expulsion décidé.
Au cameroun, ce fait n’a pas suscité de réaction particulière. L’image du Cameroun présentée par les associations britanniques pour soutenir un de leur confrère camerounais, reste assez spéciale. Au Cameroun effectivement, la profession de journaliste est fortement encadré, mais les cas d’assassinats de journaliste pour raison de pratique de leur métier restent exceptionnels, depuis la fin de la répression contre la subversion de 1972. D’un autre côté, ces associations font un lien particulier entre Charles Atangana qui a quitté le cameroun en 2004, et Bibi Ngota qui à cette époque-là n’avait pas encore connu les problèmes qui ont conduit à sa détention puis à son décès. Le journaliste sera bientôt fixé sur son sort.
