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Grève dans les hôpitaux publics: Les syndicats lèvent leur mot d’ordre de grève

Certaines revendications ont trouvé une issue au bout des concertations avec le Minsanté, après une journée de service minimum La…

Certaines revendications ont trouvé une issue au bout des concertations avec le Minsanté, après une journée de service minimum

La grève entamée hier par le personnel des hôpitaux publics réuni au sein du Syndicat national des personnels médico-sanitaires (Synpems) et le Syndicat national des personnels des entreprises du secteur de la santé (CAP/Santé) a été levée au bout d’une dizaine d’heures de négociations avec le ministère de la Santé publique. La concertation entre les syndicalistes et le ministre de la Santé publique (Minsanté) du Cameroun, André Mama Fouda, s’est achevée très tard dans la nuit de lundi à mardi, à 01h00 du matin.

Dans la journée du 21 avril, le mot d’ordre de grève avait été suivi à Yaoundé – à l’Hôpital central, l’hôpital Jamot, le Centre Hospitalier et universitaire (CHU), l’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Ngousso- ; et à Douala à l’hôpital Laquintinie. « Une journée de grève comme celle qu’on a vécu le 21 avril 2014, c’est peut-être 50% ou 70% de la production qui est perdue. Si ce genre d’actions continuait, ces structures seraient sérieusement ébranlées. Je me réjouis que nous soyons arrivés à un consensus rapidement et que les syndicats aient décidé d’appeler l’ensemble des personnels à travailler sereinement dès ce mardi 22 février 2014 », a relevé André Mama Fouda au Poste national.

Les doléances des syndicats, autour de la revalorisation de la situation du personnel médico-sanitaire dans les hôpitaux publics, ont trouvé une issue. Concernant le paiement des arrières de quotes-parts dans les hôpitaux publics, il a été convenu qu’ils le seront après avoir établi les mêmes bases pour toutes les formations hospitalières. « On a l’impression que c’est chaque hôpital qui calcule un peu à sa manière. Nous voulons remettre de l’ordre », a expliqué le Minsanté ce matin à la radio publique nationale.

Sur le plan de la prise en charge des frais relatifs au traitement médical des personnels des hôpitaux publics, le Minsanté et les syndicats ont convenu de la création d’une mutuelle, qui sera représenté sur le territoire national. D’autres points d’achoppement, notamment l’élection des délégués des personnels, ont été étudiés. A l’hôpital de la Caisse nationale de prévoyance sociale et à l’hôpital Central de Yaoundé, où les élections n’ont pas été organisées depuis e début de l’année, les élections se tiendront « dès que nous serons édifiés », a promis le ministre.

André Mama Fouda a cependant regretté que le personnel de certains hôpitaux, à l’instar du CHU et de l’hôpital gynéco obstétrique et pédiatrique de Ngousso, ne prenne pas en compte la situation financière desdites formations sanitaires. La décision prise « par le chef de l’Etat », a expliqué le ministre, de mettre des représentants des personnels au sein des Conseils d’administration, « avait pour objectif d’édifier les personnels sur la santé de leur entreprise. Donc le CHU est effectivement un grand malade sur le plan financier ; nous le constatons aussi au niveau de l’hôpital gynéco-obstétrique. Nous avons noté que le personnel d’appui est très important dans certaines de ces structures, et nous avons prescrit qu’on regarde bien les postes de travail pour s’assurer que ces personnels d’appui ne sont pas en sureffectif. »

Le personnel des hôpitaux publics se plaignait également des frustrations dans le classement. Selon le ministre, un début de solution a été trouvé. « Il y avait un dispositif ancien où le personnel entrait avec un certain diplôme. Les aides-soignants entraient avec le CEP, aujourd’hui ils entrent avec le BEPC. Il en est de même des infirmiers supérieurs et autres classifications où on entre aujourd’hui avec le Baccalauréat. Malheureusement, ces personnes qui entrent avec le Baccalauréat, au bout de deux ou trois ans, sont classés à une échelle inférieure, par rapport aux licenciés des universités. C’est pour cela que nous avons entamé déjà, depuis un certain temps, une reconnaissance de ces études sur trois ans. L’approche qu’on envisage avec le ministère de l’Enseignement supérieur, est l’accréditation de ces écoles de formation par certaines universités d’Etat qui assureraient donc le tutorat en s’assurant que la formation donnée est une formation de qualité. Nous avons dû réviser les curricula et je pense aujourd’hui qu’on est en bonne voie. Je voudrais rassurer ceux qui s’engagent dans les études en soins infirmiers niveau BAC et autres, que très rapidement, ils n’auront pas à regretter parce qu’ils seront classés normalement, suivant le nombre d’années effectuées au niveau du cycle supérieur », a indiqué le ministre.

La grève du 21 avril 2014 aura donc servi à quelque chose pour le Synpems et CAP/Santé qui ont mis « la pression » sur le ministre de la Santé en s’en prenant aux malades du Cameroun. La modernisation du plateau technique des hôpitaux, qui avait également été soulevée par les deux syndicats, semble s’être évanouie au milieu des discussions pour permettre l’examen des conditions de travail du personnel médico-sanitaire.

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