Les violences ont fait plusieurs victimes et provoqué des dégâts matériels très importants.
La préfecture de N’zérékoré, située au sud de la Guinée, à 1.000 km de Conakry, est le théâtre depuis ce lundi matin de violences interethniques entre les Koniakés et les autochtones de la ville, les Guerzé. Selon les informations recueillies sur place, ces affrontements ont fait plusieurs morts et des dégâts matériels importants. « Il y a des morts et des domiciles privés ont été brûlés », a indiqué Alpha Bah, habitant de N’zérékoré. Il ajoute que depuis la tombée de la nuit, les populations sont terrées chez elles. « Nous sommes tous rentrés. Il n’y a personne dans la rue. Les Guerzé et les Malinkés s’affrontent dans les quartiers, à coup de fusils traditionnels et des machettes », précise-t-il.
La genèse des évènements
Dans la nuit du dimanche 14 à lundi 15 juillet un gardien de station service d’ethnie Guerzé, a abattu un présumé voleur appartenant à l’ethnie Koniaké, à Koulé, à 40km de N’zérékoré (la ville natale du capitaine Dadis Camara, ex-Président de la transition). Les parents de la victime (des Koniakés) ont décidé de venger la victime. La nouvelle a rapidement fait le tour de la ville de N’zérékoré, notamment dans le quartier de Dorota, majoritairement habité par les Koniaké. Les témoins oculaires signalent que les Koniaké se sont attaqués aux biens des Guerzé brûlant leurs concessions. La maison du Sotikémo (sage de la ville) n’aurait pas été épargnée par les jeunes en colère. Aux dernières nouvelles, les autorités locales ont déployé les forces de sécurité sur les lieux pour tenter de ramener le calme dans la cité. Le ministre chargé de la Sécurité présidentielle, Claude Pivi dit « Coplan », lui-même originaire de N’zérékoré s’est rendu ce soir dans la ville pour ramener le calme.
