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Guinée Conakry : Le lieutenant Toumba Diakité est sorti de son silence ce jour

Le fugitif guinéen et ex aide de camp de Moussa Dadis Camara s’explique sur son geste

Toumba soupçonnait Dadis Camara de trahison
Les habitués des programmes africains de Radio France Internationale (RFI) ont eu la belle occasion après plusieurs jours d’interrogation, de suivre en exclusivité du Lieutenant Aboubacar Sidiki Diakité alias «Toumba», qui le 3 décembre dernier a tenté d’assassiner le chef de la junte militaire en Guinée Conakry Moussa Dadis Camara. Ancien aide de camp aujourd’hui en fuite de Moussa Dadis Camara, il dit dans un entretien avoir tiré sur le chef de la junte guinéenne parce que ce dernier voulait lui faire porter seul la responsabilité des massacres du 28 septembre à Conakry. «Dadis voulait me trahir en me faisant porter le chapeau des carnages survenus le 28 septembre dernier», a déclaré Toumba Diakité. Il a aussi dégagé sa responsabilité sur les tueries du 28 septembre dernier au stade 28 septembre à Conakry, faisant savoir qu’il n’est en rien l’instigateur et l’organisateur de cette répression qui selon lui a été conduite par les Bérets rouges, l’armée, la police et la gendarmerie ainsi que des centaines de jeunes éléments infiltrés parmi les manifestants.

Le chef de la junte impliqué dans les massacres de septembre dernier
Moussa Dadis Camara le chef de la Junte, avait été blessé à la tête, le 3 décembre, par son aide de camp qui avait ouvert le feu sur lui, dans un camp militaire de Conakry. C’est actuellement important parce que les événements du 28 septembre ont été montés, affirme le militaire, qui rajoute que le massacre ce jour-là de plus de 150 personnes et le viol de dizaines de femmes, selon l’ONU, lors d’un rassemblement de l’opposition au stade de Conakry avait été planifié par le chef de la junte. Il jure notamment que Dadis Camara a fait venir au stade des « hommes infiltrés par le pouvoir », dont « 250 recrues » d’une école militaire « qui ont été habillées en tenue civile, armées en armes blanches et qui ont causé d’énormes massacres ». Sur les circonstances de l’incident avec son ancien chef, ses explications sont parues un peu plus confuses. Il (Dadis Camara) est venu me chercher à Koundara (un camp militaire) dans l’intention de m’arrêter, affirme Toumba, qui dit avoir tiré au moment où le chef des opérations de Camara se dirigeait vers lui avec une arme.

Confusion toujours présente en Guinée
Il affirme par ailleurs se cacher, pour permettre à la vérité d’être dite au grand jour. Après ce coup médiatique, la confusion n’a pas baissé d’un cran à Conakry. La presse guinéenne, et plus largement la presse de la sous-région Afrique de l’ouest, n’ont pris connaissance de cette interview que ce matin comme tout le monde. Donc pas de commentaires pour l’instant, mais toujours autant d’interrogations. Interrogé sur le point de savoir comment il avait pu s’enfuir dans des circonstances qu’il a présentées comme étant celles où il s’était retrouvé seul contre plusieurs personnes il répond: c’est eux qui ont fui. Moi, j’ai réagi, sans donner plus d’explications. Selon la version officielle qui n’expliquait pas non plus comment Toumba était parvenu à s’enfuir, un des gardes du corps du président s’était jeté sur ce dernier pour le sauver. Toumba l’aurait alors cru mort et n’aurait pas de nouveau fait feu.

En attendant, Toumba est aujourd’hui en fuite, et activement recherché par les partisans du président Moussa Dadis Camara. Quant à ce dernier, son Etat de santé fera certainement dans les prochains jours, l’objet d’un scoop, tant le secret est bien gardé. Le capitaine Moussa Dadis Camara, porté au pouvoir par un coup d’Etat fin 2008, est hospitalisé au Maroc où il aurait été opéré pour un « traumatisme crânien » et serait depuis conscient et capable de parler, selon certaines sources.


Jacques Leclerc)/n


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