A l’issue de la cinquième table de dialogue samedi, un accord a été conclu pour la réforme de nombreuses lois
Après une semaine de débats, en présence du président de la République de Guinée Equatoriale, tous les participants à la cinquième table de dialogue national ont signé l’accord issu de cette rencontre, qui comprend des nombreuses modifications des lois principales concernant les élections et les partis politiques. Aussi bien les représentants du gouvernement que ceux de l’opposition ont montré leur satisfaction avec l’accord. La journée de clôture s’est terminée par le discours du président, qui a comparé la grandeur de ce dialogue de conciliation avec l’acceptation par la Guinée équatoriale pour l’organisation de la prochaine édition de la CAN 2015.
L’accord a été signé aussi bien par le représentant du gouvernement – , le Premier ministre Vicente Ehate Tomi – que par les partis légalisés et tous les groupes politiques et les activistes indépendants qui ont participé à cette table de dialogue jusqu’à la fin.
Même si les factions de l’opposition ont abandonné la table de dialogue lors de la première journée de travail, elles ont repris le dialogue dans les journées suivantes. À ce sujet, certains groupes et activistes de la diaspora ont demandé au gouvernement aussi bien de rendre plus facile la légalisation de leurs partis que la libération de deux prisonnières considérées comme des femmes politiques. Vendredi soir, le Premier ministre Vicente Ehate Tomi a confirmé que ces deux questions avaient également été acceptées par le gouvernement et que, ce jour-là même, les deux femmes emprisonnées avaient été libérées.
Une bonne révision de lois
L’accord issu de la cinquième table de dialogue entre le gouvernement, les partis et les activistes politiques de l’opposition, aussi bien du pays que de la diaspora, comprend des nombreuses réformes de certaines des lois principales régissant les processus démocratiques en Guinée équatoriale. Parmi ces réformes, on trouve le pacte national contraignant conclu entre les partis – signé en 1993 – et ses nombreux révisions postérieures ou la Loi sur les élections au parlement (députés et sénateurs), parmi d’autres documents révisés.
Après une semaine de débats intenses, qui ont parfois provoqué des tensions parmi les représentants du gouvernement et les représentants de l’opposition, des nombreuses modifications – dont certaines importantes – ont été acceptées ; des modifications qui flexibilisent surtout le travail et le développement des partis politiques et des candidats indépendants. Par exemple, la nécessité de payer une caution de 30 millions pour la légalisation d’un parti politique a été supprimée. De même, il a été supprimé l’obligation d’avoir le soutien de cinq personnalités pour les candidats indépendants à la présidence, une norme qui sera substituée par la présentation de 300 signatures par district.
De plus, le gouvernement a accepté la révision complète de la Loi sur le financement des partis politiques et s’est engagé à améliorer la subvention de tous les mouvements et de renforcer la commission de contrôle du pacte national contraignant ; une structure créée justement pour contrôler le bon fonctionnement et le dynamisme des partis politiques.
Concernant les médias, des normes ont également été introduites afin que les médias de l’État réservent des espaces gratuits pour la publicité des différentes factions démocratiques et s’engagent à réaliser un traitement des informations proportionnel et neutre.
Le document se termine par l’acceptation à l’unanimité, par toutes les personnes présentes, de toutes ces modifications, de même que par leur expression de satisfaction pour la réalisation de cette table de dialogue. Ce texte comprend également les remerciements des participants au président, pour avoir convoqué cette rencontre historique.

La grandeur d’un peuple
Le chef d’État a félicité tous les participants à ce dialogue «pour la haute qualité des discussions et pour la maturité politique des débats» ; même s’il a regretté «le manque de participation et le retrait volontaire de certains groupes politiques à cause de certaines exigences qui ne respectaient pas la Loi ni l’ordre juridique en vigueur et qui ne constituaient pas l’objectif fondamental pour lequel ce dialogue a été convoqué. Nous croyons que le consensus atteint a une portée nationale et bénéficiera le développement de la démocratie dans notre pays», a déclaré Obiang Nguema Mbasogo.
Le chef d’État a profité de l’occasion pour annoncer la célébration de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2015), qui aura lieu en Guinée équatoriale, et a réitéré l’importance d’affronter ce fait: «Hier, nous avons reçu une importante délégation africaine de la CAF qui est venue pour demander à la Guinée équatoriale d’accueillir les compétitions africaines de cette année-là, car il n’y a aucun pays voulant les accueillir. Et la Guinée équatoriale a accepté, car nous pouvons accepter ces jeux africains. Cette volonté élèvera de plus en plus le nom et les bénéfices de la Guinée équatoriale. Et c’est cela ce que nous devons faire, parce que la grandeur ne dépend pas des dimensions du pays, mais des habitants et de la volonté des fils de ce pays. La preuve de cela c’est justement la conclusion de ce dialogue. C’est pour cela que je vous félicite tous».
La journée- dont la date est inscrite dans l’histoire de la Guinée équatoriale- s’est terminée par la photo de groupe de tous les acteurs politiques.
De la part des partis légalisés, ceux qui ont signé l’accord sont les suivants: Parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE) ; Union populaire (UP) ; Convention libérale démocratique (CLD) ; Parti social-démocrate(PSD) ; Alliance démocratique progressive (ADP) ; Union démocratique sociale (UDS); Convergence sociale démocratique et populaire (CSDP); Parti de la coalition sociale démocrate(PCSD) ; Action populaire de la Guinée équatoriale(APGE); Union démocratique nationale(UDENA) ; Parti socialiste de la Guinée équatoriale (PSGE) et Parti libéral(PL).
Dans le cadre des partis non légalisés qui ont signé l’accord, on retrouve: l’Union de centre droite (UCD); Candidature indépendante (CI); Convergence pour la démocratie sociale rénovée (CPDSR); Mouvement pour l’autodétermination de l’île de Bioko (MAIB); Union populaire (UP); Parti national démocratique (PND); Front national de libération de la Guinée équatoriale (FRENALIGE) et Faction d’action populaire de la Guinée équatoriale (APGE). Parmi les activistes indépendants, on trouve Ramón Ecoro, de la Suède, ou le groupe de la société civile provenant du Gabon.
