Plusieurs personnalités interpelées ont été disculpées.
C’est tout le peuple de Guinée qui a salué cette initiative des nouveaux maîtres de Conakry, qui consiste à demander des comptes aux voleurs. Mais en le faisant, le Comité d’audit doit travailler sans exclusion et dans le respect de l’intégrité et de la dignité humaine. C’est à dire en accordant la présomption d’innocence aux accusés, avant de publier leur identité sur les ondes nationales, et en évitant tout dérapage qui risquerait de ternir l’image du CNDD. Par exemple, au lieu de remplir les nasses de menus fretins, pourquoi ne pas s’attaquer directement aux gros poissons, les vrais prédateurs qui ont enfoncé ce pays au sous-sol de la corruption, du détournement des deniers publics, de la gabegie financière. Pour cause, sur les 18 interpelés le 14 janvier 2009, déjà quatre ont été disculpés faute de preuves. Parmi les hauts cadres de l’État et opérateurs économiques interpelés par le Comité d’audit et de Surveillance des Secteurs Stratégiques, présidé par le Général de Brigade Sékouba Konaté, deuxième vice président du CNDD, ministre de la défense, celle du ministre Baïdy Aribot suscite des interrogations.
Que reprochait-on à ce jeune cadre intègre, patriote et promu à un bel avenir au sommet de l’état ? Rien ! Sinon que la volonté maléfique de certains individus égoïstes et malintentionnés, qui veulent briser la carrière de cette nouvelle génération de gestionnaires honnêtes, dont la Guinée a tant besoin, et à laquelle appartient M. Baïdy Aribot. Selon les informations reçues par le Comité d’audit, on reprochait, à tort, à M. Baïdy Aribot, d’avoir reçu 70 milliards de francs guinéens pour la CAN 2008, d’avoir utilisé une partie dans le cadre des jeux et empoché le reste. Joint au téléphone par notre rédaction, Baïdy Aribot n’a pas manqué de nous signifier son indignation : «Vous savez ce sont des gens qui m’en veulent, parce que j’ai versé dans les caisses de l’État, le reliquat des fonds collectés lors de la CAN 2008 à Accra. Ils ne m’ont jamais pardonné de les avoir empêché de se partager ce butin, comme ils en avaient l’habitude», a-t-il martelé.
Entendu deux fois par le Comité d’audit au Camp Alpha Yaya Diallo, l’un des meilleurs ministres de la jeunesse de tous les temps, a donné les réalités des faits, accompagnées de toutes les pièces justificatives, pour éclairer la population sur cette affaire cousue de fils blancs. Lors de la première audition devant le Comité d’audit chargé de l’assainissement des secteurs stratégiques de l’économie guinéenne, l’ancien ministre précisera que le montant prévisionnel qui devrait être alloué à la CAN 2008, s’évaluait à 53 milliards de nos francs, au lieu des 70 milliards qui ont été annoncés auparavant par le Comité. Mieux, ce fonds n’était pas géré par le seul cabinet du ministre de la jeunesse, mais par un Comité interministériel composé des Ministères de la Jeunesse et des Sports, de l’habitat, des Transports, de l’économie, des Affaires Étrangères et de l’information. C’est grâce à une intransigeance dans la gestion des fonds de l’État, qu’après deux audits du gouvernement de consensus, que dirigeait Lansana Kouyaté, le ministre va recevoir des félicitations pour la transparence dont lui et son Comité de gestion ont fait preuve lors de la CAN 2008.
