PolitiqueInstitutionnel, Politique




Hafis Ruefli: «Le Conseil Citoyen des Camerounais a le regard rivé vers 2018»

Elections sénatoriales, inscription sur les listes électorales, opération épervier et autres, le président du CCC s'est confié à journalducameroun.com L'actualité…

Elections sénatoriales, inscription sur les listes électorales, opération épervier et autres, le président du CCC s’est confié à journalducameroun.com

L’actualité politique en ce moment au Cameroun est dominée par les préparatifs des élections sénatoriales. Quel lecture faites vous de la décision présidentielle d’organiser les élections sénatoriales avant les municipales et les législatives, avec des conseillers municipaux qu’une certaine partie de la classe politique considère comme « illégitimes »?
Pour ma part, il appartient à M. Biya Paul de convoquer le collège électoral une fois que les textes en la matière l’y autorisent. Nous au CCC, nous ne trouvons aucune entorse à cela. Mais cette habitude qu’ont certains compatriotes de toujours se plaindre nous gêne un peu. Pourtant les urnes sont le meilleur endroit où on fait valoir son raz le bol en de pareilles circonstances. Par contre, il y a quelque temps, nous avons fait une sortie par le biais d’un communiqué de presse qui est une forme de communication pour déplorer les indemnités attribuées au collège électoral. Nous y voyons une forme de discrimination expressément établie par le législateur camerounais. Pour nous, le vote est une volonté qui ne devrait pas se faire avec contre partie, mais une façon pour chaque citoyen, de participer directement aux activités de sa patrie et sur ces entrefaites, de mandater son pouvoir à une tierce personne qui en retour, devrait s’assurer que le cadre et les conditions de vie des citoyens s’améliorent au fil des jours, sinon, son séjour serait inutile.

Si vous aviez des conseillers municipaux, auriez vous pris part à ces élections sénatoriales dans ce contexte ?
Bien sûr que nous aurions pris part sans autre forme de procès. Nous devons avoir un minimum de respect pour nos institutions ainsi que les autorités qui incarnent cette légitimité et cette légalité. Le meilleur endroit comme je l’ai dit, c’est dans les urnes et non dans la rue ou sur les plateaux des médias. C’est pourquoi, si tous les Camerounais pouvaient prendre conscience de cette réalité indéniable, atteindre la masse critique lors des inscriptions sur les listes électorales, cela pourrait être la seule garantie pour le peuple camerounais de choisir sa destinée ainsi que le profil des personnes pour mener à bien leur desiderata.

2013 est une année électorale majeure. En dehors des sénatoriales nous aurons aussi les municipales et les législatives. Votre formation politique prendra-t-elle part à ces échéances ?
Un penseur visionnaire disait à juste tire que « qui veut aller loin ménage sa monture ». Fort de cette assertion qui est intemporelle, il convient de dire que nous sommes une formation politique qui a le regard rivé vers 2018 car cette date correspond à la fin du mandat constitutionnel du chef de l’Etat actuel. Voilà le cap que nous nous fixons en ce moment. Entre temps, nous allons nous atteler à solidifier notre base par des activités républicaines de nature à mettre les Camerounais en confiance, surtout les jeunes qui sont notre cible prioritaire, mais aussi, les personnes indigentes.

Vous êtes président du Conseil Citoyen des Camerounais, pouvez-vous nous en dire un plus sur la vision et les objectifs de votre parti?
Notre parti a pour ambition, la conquête du pouvoir. Pour y parvenir, l’offre que nous faisons aux Camerounais n’est pas de nature à nous distinguer comme une formation de plus et de trop dans le paysage politique de notre cher pays. Nous n’avons pas une base tribale encore moins élitiste mais nous sommes une organisation politique dans laquelle chaque camerounais et camerounaise se reconnait sans fournir trop d’efforts. Il est question pour nous de répondre aux aspirations de nos compatriotes sans attendre notre présence au pouvoir suprême qui ne va d’ailleurs pas tarder à être effectif. Le peuple camerounais est à la recherche d’une oreille plus attentive, d’un projet de société qui fédère aussi bien le genre, les sensibilités que les composantes sociologiques de notre pays, riche de ce point de vue là. Il nous semble qu’il faut considérer le pouvoir comme un moyen et non une fin, comme un instrument et non la finalité de nos v ux. C’est pourquoi, considérant notre slogan « tout pour le peuple », il me semble assez judicieux de vous décliner ce qui fait notre cheval de bataille dans une société où la norme a foutu le camp et la dérive est la règle. Dans notre approche, trop parler n’est pas notre leitmotiv, mais l’action sur le terrain où de nombreux Camerounais nous attendent déjà, selon les informations qui me reviennent de notre base.

Vous-même président, n’êtes pas basé au Cameroun, comment pouvez-vous connaitre les réels problèmes des camerounais que vous côtoyez très peu personnellement ou si oui virtuellement à travers le web ?
Vous n’avez pas la preuve que je ne suis pas basé au Cameroun encore faudrait-il savoir que dans le jargon juridique du Cameroun, ont parle de résidence permanente ou de justification de domicile. Toujours est-il que là n’est pas le problème parce qu’à moi seul, je ne représente que le CCC. Je suis un leader, mais ne perdez pas de vue que je n’incarne que les idéaux de ce mouvement politique. Comme vous le savez, la politique, c’est le symbole qui guide les sympathisants et j’en suis un, mais la vraie équipe travaille à mes cotés au quotidien de telle sorte que la marche du pays ne m’échappe guère. A preuve, que je sois au Cameroun ou partout ailleurs dans le monde, considérant qu’en plus d’être Camerounais, je suis citoyen du monde, je suis de bout en bout ce qui se déroule dans mon pays. Vous savez, certains ont choisi travailler sur place, mais ma profession, mes visions font en sorte que je suis appelé à offrir mes services partout aux quatre coins de notre planète. Donc, qu’importe ma présence, le plus important pour nous au CCC, c’est comment vivent les Camerounais, quelle est leur situation socio-économique en ce moment. Voilà les questions qui méritent d’être posées. Ma présence est une subsidiarité et donc une futilité.

Quels sont vos rapports avec les élites politiques de votre région d’origine ? Quelles sont parmi elles, celles que vous côtoyez ?
Ce qu’il faut comprendre de ma façon de vivre et ce qui est une règle au CCC, nous n’aimons pas parler de nos rapports avec les autres sinon avec le peuple. Mais toujours est-il que sans rentrer dans les moindres détails, j’ai de très bons rapports avec les autorités de ma localité quel qu’en soit le bord religieux, politique ou ethnique. Il convient de rappeler que le Cameroun est un et indivisible n’en déplaise aux adeptes de la division.

Parallèlement, on sait que vous militez également pour rapatriement de la dépouille de l’ex président Amadou Ahidjo. Pourquoi ?
Il ne devrait pas avoir de raison particulière qui sous-tende mon combat en rapport avec votre question. Il me semble que d’un point de vue de la logique qu’elle soit Kantienne ou non, toute personne morte à l’étranger devrait être enterrée sur le sol natal. Maintenant parler de l’ancien président de la République, le premier, la question ne devrait plus se poser car, à ce jour, il représente à lui tout seul une légende, un symbole qu’il faut magnifier. Personne ne saurait faire fi du travail abattu par cet homme à qui le Cameroun doit beaucoup. Donc, de mon point de vue et ce que les Camerounais partagent, le rapatriement de la dépouille du premier chef de l’Etat camerounais ne devrait pas faire l’objet de débat comme c’est le cas depuis belle lurette.

Cette action bénéficie-t-elle de l’approbation de la famille du défunt ?
Vous ne devez pas résumer votre question au seul niveau de la famille immédiate mais de l’ensemble des Camerounais. Maintenant, vue sous cet angle, il n y a pas matière à débat. C’est une évidence catégorique.

Après l’arrestation de Haman Adama et Marafa Amidou Yaya, beaucoup de nordistes ont crié à la discrimination et estiment que Paul Biya en veut aux nordistes qu’il veut fragiliser à travers l’opération épervier. Partagez-vous cette façon de voir les choses? Ne faut-il pas laisser la justice faire son travail?
L’opération épervier au sens premier de sa définition est une opération salutaire pour la nation camerounaise. Mais, maintenant qu’on en vienne à détourner ses objectifs originaux pour le mettre au service d’un groupuscule, là, il y a problème. Mais, en l’état actuel, nous ne disposons pas d’assez d’éléments pour prendre position à ce sujet. Mais, je puis vous dire qu’on ne badine pas avec l’histoire car, j’ai la conviction que la vérité sera sue même par les générations à venir.

Dans votre message du 08 février à l’endroit de la jeunesse, vous reconnaissez à propos des élections que « ce n’est pas un secret de polichinelle, on note un manque d’engouement de la part de la jeunesse qui croit que les dés sont pipés ». Que fait le CCC pour redonner confiance aux jeunes afin que ceux aillent s’inscrire pour ensuite voter ?
Tout d’abord, je voudrais louer cette occasion qui nous permet de remettre notre jeunesse sur sellette. D’abord, je postule que la jeunesse est notre cible principale. J’y vois des jeunes garçons esprits de paix, de patriotisme et de courage. J’y vois également, de jeunes filles surmontant leurs faiblesses naturelles pour s’arrimer au temps pour un Cameroun plus prospère qu’il y a quelques temps. Nous avons aménagé tout un vaste programme dans lequel la jeunesse camerounaise va se reconnaitre d’un moment à l’autre. Je me réserve d’être un chansonnier dans vos colonnes mais, je puis vous préciser que les choses ne sauraient tarder et ensemble, nous allons vivre les fruits de nos efforts.

Quand vous verra-t-on au Cameroun et quels sont les projets à venir du CCC ?
J’ai toujours été au Cameroun. A moins que vous n’éprouvez pas l’envie de me voir. En plus, l’on peut être à un endroit de plusieurs façons dont je ne saurais vous les apprendre. Le Cameroun, c’est mon pays, je l’aime et je donnerai tout pour sa prospérité, tout pour les populations qui sont mes frères et s urs, ceux qui ne demandent qu’à exister.

Hafis Ruefli, président du Conseil Citoyen des Camerounais (CCC)
Journalducameroun.com)/n